Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Pr Adjima Thiombiano, a séjourné à Dédougou, capitale de la région de la Boucle du Mouhoun, le vendredi 26 juillet 2024, dans le cadre d’une visite d’échanges avec la communauté de l’université Daniel-Ouezzin-Coulibaly de Dédougou.
Après le Centre universitaire de Manga dans la région du Centre-Sud, c’est au tour de l’Université Daniel-Ouezzin-Coulibaly (UDOC) de Dédougou d’accueillir le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, dans le contexte de sa tournée dans les différentes universités pour toucher du doigt les réalités et échanger directement avec les communautés universitaires. Pr Adjima Thiombiano a donc sacrifié sa journée du 26 juillet 2024 à échanger d’abord avec les étudiants et ensuite avec le personnel enseignant et les Agents techniques ouvriers et de soutien (ATOS) de l’UDOC.
À toute la communauté universitaire et à l’ensemble des acteurs de la région de la Boucle du Mouhoun, le ministre Thiombiano a, d’entrée de jeu, traduit sa reconnaissance pour leurs efforts consentis afin que l’université tienne debout en dépit du contexte sécuritaire difficile. « C’est une université qui a été touchée à un moment donné par les questions sécuritaires. Mais malgré ces difficultés, l’université a su rester sur ses positions et a su dérouler ses activités », a affirmé celui qui estime que ce résultat est à mettre à l’actif des forces vives de la région. Le visiteur de l’université Daniel-Ouezzin-Coulibaly avoue être agréablement surpris de la maîtrise du retard académique dans certaines filières de ce temple du savoir.
À tout point de vue, le premier responsable du département en charge de l’enseignement supérieur dit constater avec amertume le manque d’infrastructures à l’UDOC. « Cette université, malgré les effectifs qu’elle accueille (l’université compte environ 7 500 étudiants : ndlr) ne dispose pas jusqu’aujourd’hui d’un amphithéâtre », a souligné Adjima Thiombiano, pour qui « cette situation est une urgence tant au niveau du gouvernement qu’au niveau des forces vives de la région. » Convaincu que la disponibilité des infrastructures est l’un des facteurs incontournables dans la stratégie de juguler le retard académique dans les universités, le ministre a annoncé la construction de deux amphithéâtres de 1 000 et 500 places au profit de l’université régionale, dans le cadre de l’initiative présidentielle pour une éducation de qualité, et l’érection d’une cité universitaire dont la pose de la première pierre est attendue en octobre 2024.
Des réformes du système en cours
Les échanges entre le ministre et la communauté universitaire ont permis en somme de mettre en relief des difficultés relatives à ce qu’il convient de qualifier de dysfonctionnements administratifs. Comme par exemple la délivrance tardive de certains documents tels les relevés de notes et les attestations, le retard de paiement de l’aide financière aux étudiants, l’insuffisance du nombre de plats servis au restaurant universitaire (900 plats par jour pour une population estudiantine de près de 7 500 personnes, selon un intervenant aux échanges).
La problématique des filières jugées prioritaires et non-prioritaires s’est invitée aux échanges. Qu’adviendra-t-il des filières non-prioritaires ? Se demandent étudiants et enseignants. « Le choix de prioriser certaines filières au détriment d’autres ne signifie pas que les non-prioritaires vont s’éteindre », a clarifié le ministre, qui a profité de sa première sortie officielle dans la région pour visiter des infrastructures pédagogiques réalisées au profit de l’UDOC dans le cadre du projet d’appui à l’enseignement supérieur.
Le patron de la recherche et de l’innovation a saisi l’opportunité de ces échanges pour partager quelques lignes capitales des réformes en cours au niveau du secteur de l’enseignement supérieur. Il a évoqué entre autres la spécialisation des universités à travers la mise en place de la carte universitaire et la création des écoles doctorales thématiques, la contextualisation des curricula pour « ne plus continuer à enseigner des valeurs inspirées d’ailleurs » et la modernisation du système par le changement de paradigme. Appelant les différents acteurs universitaires à cultiver la synergie d’action, Pr Thiombiano a par ailleurs annoncé la relecture des textes fondamentaux de son département ministériel en vue de promouvoir une certaine cohérence.
Pour le président de l’université Daniel-Ouezzin-Coulibaly, Aboudramane Guiro, la visite du ministre est un signe d’encouragement. « Elle nous donne de l’énergie pour aller de l’avant dans tout ce que nous faisons », a-t-il déclaré, avant de confier que les promesses d’infrastructures faites permettront, si elles sont tenues, d’amélioration les conditions d’études et de travail au sein de l’université.
Yacouba SAMA
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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