7 148,29 milliards de francs CFA à fin mars 2024, soit une hausse de 2,9%, contre 6 947,90 milliards de francs CFA à fin décembre 2023. C’est le total de l’encours de la dette publique contractée et garantie de l’administration centrale du Burkina Faso. Ces chiffres ont été rapportés dans le bulletin statistique N°2 de la direction générale du Trésor et de la comptabilité publique du ministère de l’Economie, des finances et de la prospective (DGTCP-MEFP), publié courant juin 2024.
Rapportée au Produit intérieur brut (PIB), la dette publique représente un taux d’endettement de 57,9%. L’encours total de la dette est dominé par sa composante intérieure qui représente 54,1%, soit 3 759,76 milliards de francs CFA à fin décembre 2023. Elle est en hausse de 1,5% comparativement à 2022 (3 704,34 milliards de francs CFA). Une bonne nouvelle qui rassure quant à la capacité du pays à tenir ses engagements. La dette est constituée à 84,8% de titres publics (bons et obligations du Trésor). Dans le détail, au cours de l’année 2023, 16 émissions d’emprunts obligataires d’un montant global de 672,60 milliards de francs CFA et dix émissions de bons du Trésor d’un montant cumulé de 157,49 milliards de francs CFA ont été réalisées.
Selon les prévisions, le montant des paiements, à fin décembre 2023, du service de la dette s’élève à 1 297,99 milliards de francs CFA et se répartit entre créanciers extérieurs et intérieurs pour des montants respectifs de 167,26 milliards de francs CFA (12,9%) et 1 130,73 milliards de francs CFA (87,1%). Ce service se décompose en remboursement du principal pour 1 008,14 milliards de francs CFA (77,7%) et en paiement d’intérêts pour 289,85 milliards de francs CFA (22,3%).
La dette extérieure en hausse de 5,1%
Cette dynamique se retrouve aussi au niveau de la dette extérieure. À fin décembre 2023, elle s’est située à 3 186,50 milliards de francs CFA, soit une hausse de 5,1% en glissement annuel attribuable principalement aux tirages nets sur les emprunts extérieurs qui se sont chiffrés à plus de 182,34 milliards de francs CFA. Au nombre de ces créanciers, l’on peut citer les organismes multilatéraux (89,9%). A fin mars 2024, l’encours de la dette auprès de l’IDA représente 54,6% de la dette multilatérale. Les créanciers bilatéraux détiennent 8,1% contre 2,0% pour les banques commerciales, à fin décembre 2023. La répartition des créanciers bilatéraux indique que l’AFD est le premier créancier avec 44,7% du portefeuille de la dette bilatérale, à fin mars 2024. Sur cette même période, le portefeuille de la dette extérieure est principalement libellé en euro, avec 49,8% en exposition nominale et 56,5% en exposition réelle. L’augmentation de la dette publique du Burkina Faso pose des défis significatifs mais offre également des opportunités pour le développement économique.
Dans ce contexte complexe, la DGTCP/MEFP a fait des recommandations au gouvernement. Entre autres recommandations, l’on peut retenir : tirer parti des financements concessionnels et des partenariats publics-privés pour diversifier les sources de financement et réduire la dépendance excessive à une seule catégorie de créanciers ; améliorer les capacités institutionnelles pour une gestion efficace de la dette, incluant une surveillance rigoureuse des risques de change et de refinancement ; accroître la transparence dans la gestion de la dette et poursuivre les réformes structurelles pour améliorer la gouvernance économique et attirer les investisseurs.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Source : DGTCP/MEFP
Source: LeFaso.net
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