Le 3 juin 2024, une note du bâtonnier de l’ordre des avocats, Siaka Niamba, ordonnait à tout avocat du barreau du Burkina de s’abstenir d’occuper ou de participer aux audiences devant toutes les juridictions, et ce, sans exception, du 4 au 8 juin 2024. Au constat ce mardi 4 juin 2024 dans quelques Cours et Tribunaux de la ville de Ouagadougou, le mot d’ordre a été respecté. Aucun homme en robe noire n’a été aperçu, du moins durant notre présence sur les lieux.
Nous avons visité dans la matinée du 4 juin 2024, le Tribunal administratif, la Cour des comptes et le Tribunal de grande instance Ouaga 1. Aucun avocat n’était présent sur les lieux. Hormis l’absence de ces derniers, les autres membres qui constituent l’appareil judiciaire dans ces institutions sont, eux, en activité. Ceux qui sont là pour les casiers judiciaires et autres dossiers administratifs sont reçus par les services y afférant. Ceux aussi qui sont là pour les audiences les suivent, comme d’habitude. C’est le cas par exemple dans la salle d’audience N°1 du Tribunal de grande instance Ouaga 1, où ont siégé trois juges, un greffier, ainsi qu’un représentant du ministère public.
À ceux qui pourraient penser à une haine du pouvoir en place, Me Boukary Willy, sur sa page Facebook, estime qu’il n’en est rien. « Premier ministre : avocat. Ministre de la justice : avocat. Président du conseil constitutionnel : avocat. Aucun régime n’a réservé tant de places aux avocats. Il me semble aussi qu’aucune autre profession n’est si représentée au sommet de l’État. Ce n’est donc pas la haine du régime en place et le corporatisme qui ont dicté les récentes mesures et actions du Conseil de l’ordre des avocats du Burkina Faso. C’est mon point de vue », a-t-il écrit à ce sujet.
Toutefois, rappelons que cette mesure qui dure du 4 au 8 juin 2024, fait suite à une série d’arrestations de certaines figures assez connues dont celle de l’avocat Guy Hervé Kam, lequel avait pourtant été libéré. Rappelons aussi que dans la note du bâtonnier Siaka Niamba, il insistait sur le respect des règles régissant la procédure pénale au Burkina Faso à l’égard de toute personne mise en cause ; l’application de l’article 6 du règlement N 05/CM/UEMOA du 25 septembre 2014, relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat dans l’espace UEMOA ; le respect et l’exécution des décisions de justice par l’État à l’égard de toute personne. « Sans ces impératifs, notre mission et celle de l’État sont vaines », a-t-il assuré.
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Erwan Compaoré
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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