Le Centre de recherches environnementales, agricoles et de formation (CREAF) a été crée en 1954 sous l’appellation de Centre saisonnier d’apprentissage en riziculture sur le territoire de la Haute volta. Le centre qui est sous la tutelle du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) a pour domaine de recherche l’agriculture, l’élevage et l’environnement. Même s’il n’est pas très connu, il joue un rôle important dans l’amélioration des variétés agricoles et animales. Dans l’entretien qui suit, la directrice générale du CREAF, Dr Estelle Dabiré, nous parle des activités de son centre mais aussi des enjeux de la recherche pour le Burkina Faso.
Lefaso.net : Quels sont les domaines sur lesquels le CREAF met l’accent ?
Dr Estelle Dabiré : Le Centre de recherches environnementales, agricoles et de formation (CREAF) met l’accent sur tous les domaines à travers les quatre départements de recherche à savoir : Département production végétales (DPV), Département de gestion des ressources naturelles et Système de production (GRN/SP), Département production animale (DPA), Département environnement et forêt (DEF) aussi la formation et l’encadrement des étudiants. Cependant, certains domaines de recherches sont plus mis en avant selon les disponibilités des fonds de recherches.
Quelle est l’importance des semences de variétés améliorées dont le centre fait la promotion ?
La semence améliorée est très importante dans un système de production agricole car la semence compte pour 40% à la productivité agricole. C’est à dire que lorsqu’on a une semence de bonne qualité, nous avons déjà 40% de la productivité. Les 60% restants sont dépendantes des facteurs climatiques et du respect des itinéraires techniques de production. Le centre de recherche fait la promotion de toutes les variétés mises au point par les chercheurs. Cette promotion passe par la production des semences de base qui sont vendues et mises à la disposition des producteurs semenciers, aussi par la participation aux foires semences et à certains colloques dédiés aux produits de la recherche.
Comment se passe la collaboration avec les producteurs pour l’utilisation de vos produits de recherche ?
La collaboration se passe depuis l’identification du problème lié à la production avec les producteurs, de la recherche de solution jusqu’à l’aboutissement de la variété pour répondre au problème de départ. En effet, la recherche se fait de façon participative, donc l’adoption devient plus facile car les bénéficiaires sont acteurs de la création variétale. Ainsi, après inscription d’une variété, la promotion se fait par les canaux des unions des producteurs semenciers.
Faites-vous un suivi des semences améliorées avec vos producteurs ?
Dans le processus de production de semences de base, le centre de recherche signe des protocoles de collaboration avec des entreprises semencières et des producteurs individuels sous l’égide d’une convention cadre signée par l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA). Ainsi, le centre accompagne les structures contractantes par le suivi technique de la production jusqu’à la fin. En dehors de ce cadre formel, le centre ne fait pas de suivi des semences achetées par les producteurs sauf demande spéciale où en cas de difficultés majeures constatées, une équipe technique peut être diligentée pour un suivi.
Quels sont les enjeux de la recherche environnementale, agricole et animale actuellement pour le Burkina Faso ?
Les enjeux de la recherche sont énormes, dans un contexte global de changement climatique marqué par des perturbations pluviométriques. Cette situation est accentuée dans notre contexte par une crise sécuritaire. La recherche est appelée à jouer pleinement son rôle pour trouver une solution à ces contraintes. Pour cela, il faut une politique d’orientation claire qui met à la disposition des acteurs de la recherche, les moyens humains, matériels et financiers pour y arriver car malheureusement notre recherche est dépendante des financements extérieurs.
Quel est votre mot de fin ?
Pour terminer j’aimerais demander à nos autorités d’accompagner davantage la recherche. La question du financement reste un frein à l’évolution de nos activités. Pour avoir des innovations qui répondent réellement à nos besoins, nous devons réfléchir à comment financer et orienter nos recherches. J’aimerais remercier toutes les personnes morales et physiques qui croient à nos travaux. Merci à vos lecteurs qui nous donnent de la force.
Farida Thiombiano
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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