Le gouvernement burkinabè et la société d’Etat russe Rosatom ont, ce mardi 26 mars 2024 à Sochi, en Russie, où s’est tenu le XIIIè forum international sur l’énergie nucléaire, signé une feuille de route pour la construction de la centrale nucléaire, dont le processus a été enclenché en octobre 2023 par la signature d’un mémorandum d’entente.
Cette signature marque, dit le ministre de l’Energie, des mines et des carrières, une étape très importante dans la mise en œuvre de la décision stratégique du chef de l’Etat, qui est de pouvoir doter le pays d’une centrale nucléaire. “Cette feuille de route comporte des points majeurs, notamment la signature de trois mémorandums d’entente. Le premier porte sur le volet formation ; il s’agira de pouvoir disposer d’une masse critique de citoyens burkinabè formés dans les grandes universités russes sur des spécialités nucléaires et connexes. Dès septembre, nous pourrons avoir la première cohorte qui va se rendre dans les universités, pour pouvoir se former. C’est donc un point important de cette feuille de route. Le deuxième mémorandum va porter sur l’opinion publique, en conformité avec les recommandations de l’AEIA (Agence internationale de l’énergie atomique). En effet, pour la mise en place d’une centrale nucléaire, on recommande que l’opinion soit sensibilisée et qu’on fasse la communication sur l’activité nucléaire. Ce mémorandum va donc permettre d’aller vers une communication à large public sur la mise en place de cette centrale. Le troisième mémorandum va porter sur l’infrastructure nucléaire. Il va consister, à travers ce mémorandum, à fixer les fondamentaux pour l’évaluation et le développement de l’activité nucléaire au Burkina”, a détaillé le ministre de l’Energie, des mines et des carrières, Yacouba Zabré Gouba, à l’issue de la signature des documents avec le directeur général de Rosatom.
- Le directeur général de Rosatom, Alexey Likhachev, admirant un pagne Faso Dan Fani et un porte-documents en cuir fabriqué au Burkina, que lui remet le ministre Gouba.
A en croire le ministre, la partie burkinabè tient à l’accélération du processus. “Nous nous sommes accordés avec la société d’Etat Rosatom, pour que déjà au mois de juin, nous procédions à la signature de ces trois mémorandums. Ils vont plus tard enclencher une autre procédure, à savoir l’élaboration et la signature d’un accord fixant le cadre normatif de collaboration entre l’Etat du Burkina et la Fédération de Russie, représentée par Rosatom”, confie M. Gouba.
Selon ses explications, cette démarche devra déboucher sur le volet construction de la centrale, avec les discussions sur les aspects purement techniques et le modèle économique qui va permettre d’accompagner la mise en place de la technologie.
- Poignée de main entre les deux personnalités après la signature.
Yacouba Zabré Gouba souligne également qu’au-delà du nucléaire, des domaines “non moins importants” ont été abordés par cette feuille de route, notamment l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques (l’agriculture, la médecine…).
A la question d’en savoir sur le début effectif des travaux à proprement parler, le ministre en charge de l’énergie dévoile : “Nous avons fortement insisté, et ce sont des orientations du chef de l’Etat, pour que le processus soit bouclé dans les brefs délais. Donc, que les trois mémorandums soient signés au plus tard au mois de juin. C’est une avancée notable. Nous avons également insisté sur la signature très prochaine, de l’accord qui doit fixer le cadre normatif. Ensuite, nous pensons pouvoir boucler et démarrer le processus de construction, au plus tard, en 2025”.
Le directeur général de Rosatom (Agence fédérale de l’énergie atomique) a, lui également, félicité cette avancée dans la mise en place de cette technologie. “L’année dernière, nous avons eu la rencontre entre le président Poutine et le président Traoré, qui a consacré le démarrage de la coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire. Pendant presque toute l’année, on a préparé la feuille de route, on a défini les étapes. Il est important que la coopération se développe en Afrique, notamment avec le Burkina Faso, dans le domaine énergétique et non énergétique, telles que l’agriculture, la médecine, etc. Tous ces aspects ont été pris en compte dans la feuille de route”, a soutenu Alexey Likhachev.
- La signature est intervenue en plein centre des congrès et expositions de Atomexpo-2024, au parc scientifique et artistique Sirius(une université des sciences et technologies).
La signature, intervenue en cette deuxième et dernière journée de Atomexpo-2014, s’est effectuée dans un cadre spécialement aménagé au cœur de ces congrès et expositions de l’industrie nucléaire mondiale, dans le parc scientifique et artistique Sirius.
O.L.O.
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents