Le Tribunal administratif a ordonné le jeudi 7 mars 2024,« la libération immédiate » de Me Guy Hervé Kam, arrêté le 24 janvier 2024 pour « atteinte à la sureté de l’État ». Deux semaines après, cette décision de justice n’est toujours pas exécutée. C’est pourquoi des femmes, militantes du Mouvement SENS de Me Guy Hervé Kam sont allées plaider pour sa libération auprès du Procureur du Faso, près le Tribunal de Grande Instance de Ouaga 1. Elles ont été reçues à la mi-journée de ce vendredi 22 mars 2024.

Ces femmes du Mouvement SENS sont arrivées au palais de la justice de Ouaga 1 autour de 12h00 et ont été reçues « sans rendez-vous » par le procureur Harouna Yoda. Au sortir de cette audience, elles se sont prêtées aux questions des journalistes, présents sur les lieux pour la circonstance.

« Ce matin, nous sommes venus au palais de justice pour rencontrer Monsieur le procureur au nom de notre mouvement SENS, vu que c’est le mois de la femme et aussi le mois de carême. Comme vous le savez, il y a une note de la justice sortie le 7 mars 2024 et qui demande la libération de Me Guy Hervé Kam. Mais cela fait maintenant deux semaines que cette décision de justice n’a pas été exécutée. Donc en tant que femmes, mères et filles du Burkina Faso et surtout militantes du Mouvement SENS, nous sommes venues plaider auprès de Monsieur le procureur pour qu’il puisse user de son pouvoir pour la libération de Me Guy Hervé Kam », a déclaré Angèle Zida/Nikièma, au sortir de cette audience.

« Déjà on est venu comme ça, sans rendez-vous mais il (le Procureur) nous a reçues et a pris acte de notre démarche. Nous ne sommes pas venues lui demander pourquoi il (Me Kam) n’est toujours pas libre, mais lui demander d’aider notre leader, notre camarade afin qu’il puisse retrouver sa liberté, qu’il puisse rejoindre sa famille qui l’attend depuis deux mois », ajoute-t-elle.

Pour Madame Zida, cette démarche se veut être légale, donc pas besoin d’aller voir le ministre de la justice. « Nous n’avons pas besoin d’aller voir le ministre de la justice. Nous avons juste souhaité voir la justice parce que la note est venue de la justice. Donc, nous avons voulu suivre la voie légale qui est la justice qui demande la libération de Me Guy Hervé Kam. Nous sommes venues donc voir le procureur pour le supplier d’user de son pouvoir pour que cette note puisse être exécutée », explique-t-elle.

Angèle Zida/Nikième, militante du Mouvement SENS des Hauts Bassins et porte-parole de cette délégation des femmes du mouvement a invité les autorités compétentes à œuvrer pour que cette note de justice soit exécutée. Elle appelle également les autorités de la Transition ‘’à aider la justice à travailler ». « Nous souhaitons vraiment la paix au Burkina Faso et nous avons confiance en notre justice. Je profite de l’occasion pour demander aux autorités de la Transition d’aider la justice à travailler. Nous demandons aux autorités compétentes d’aider pour que cette note de justice puisse être exécutée. Nous avons espoir et nous nous disons que dans les jours à venir, s’il plaît à Dieu, cette affaire sera de l’histoire ancienne », a-t-elle assuré.

Mamadou Zongo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net