A travers ces lignes, P. Michel Béré, ancien conseiller technique du ministre en charge et président du RDN apporte sa contribution sur le débat autour du décret sur l’encadrement de la dénonciation des faits de corruption et mauvaise pratique dans l’administration publique pris par le chef de l’Etat. Il estime que si ce décret est juste et légitimé, mais pour certains cas, il risque d’être un blocage pour le délateur de pouvoir rapporter les faits à son supérieur.

L’intention qui sous-tend la décision de ce décret est salutaire car elle s’inscrit dans le dynamisme de la lutte contre la corruption et la recherche d’une bonne administration. Le décret sur l’encadrement de la dénonciation des faits de corruption et les mauvaises pratiques dans l’administration publique vient rappeler que l’administration est un ensemble de services étatiques préservés. En ce sens que les hommes passent et l’administration doit rester. User de ses prérogatives administratives ou affinités pour abuser d’un service administratif est tout simplement irresponsable et non professionnel.

Ce décret vient renforcer l’éthique administrative au bénéfice non seulement d’un bon environnement de travail, mais aussi pour un bon rendement dans les services. Cependant, il faut noter que des gens ont toujours trouvé les moyens pour contourner les textes. Cela fera naître chez certains la peur d’être indexés avec une complication de mener à bien leur service si la dénonciation est relative à son supérieur hiérarchique ou un clan bien organisé qui pourrait peut-être inverser la situation.

Il faut aussi noter cette crainte problématique liée à ce degré. Il existe déjà des organisations et non pas des moindres qui jouent déjà un rôle non moins négligeable dans la dénonciation des faits de corruption et de mauvaises pratiques administratives de façon générale en l’occurrence l’ASCE LC (Institution Etatique) et le RENLAC (OSC), la cour des comptes. Malheureusement beaucoup de dénonciations de connaissent pas de suite en terme de poursuite judiciaire.

Je trouve que ce décret est juste et légitimé, mais pour certains cas, il risque d’être un blocage pour le délateur de pouvoir rapporter les faits à son supérieur.

Néanmoins, si on part du postulat que chaque citoyen doit concourir à la bonne marche de l’Etat et donc ricochet à celle de l’administration, la dénonciation serait un devoir citoyen et donc un acte patriotique désintéressé.

P. Michel BERE

Chevalier de l’ordre de l’Etalon

Ancien Conseiller Technique du Ministre de l’Energie, des Mines et Carrières

Président du RDN

Source: LeFaso.net