Les professeurs marocains Najlae Nejjar, Mohammed Benjelloun, Abdelouahad Mabrour et le Pr Alain Joseph Sissao du Burkina Faso ont dédicacé leur ouvrage intitulé « Contes du Maroc et du Burkina Faso. Regards croisés », ce vendredi 29 décembre 2023, à Ouagadougou. La cérémonie a été présidée par le Dr Youssef Slaoui, ambassadeur du royaume du Maroc au Burkina Faso. Les ambassadeurs de l’Arabie Saoudite, d’Egypte et du Niger, ainsi que le conseiller de l’ambassadeur du Sénégal, ont marqué de leur présence cet évènement littéraire. Les ministères respectivement en charge de l’enseignement supérieur, des affaires étrangères et de la culture ont été aussi représentés. Constitué de 148 pages, l’ouvrage présenté est un recueil de 54 contes portant notamment sur l’orphelin et les animaux. Il est disponible au prix de 10 000 francs CFA au sein de l’Institut des sciences et des sociétés (INSS)

Les auteurs de « Contes du Maroc et du Burkina Faso. Regards croisés », dont la plume a tissé un riche tableau de récits provenant de deux pays distincts, ont été au centre de l’attention. Cette œuvre, fusion de traditions orales et de narrations contemporaines, offre un pont littéraire et culturel entre deux nations, mettant en lumière la richesse et la diversité des contes ancrés dans ces terres.

« La présentation de l’ouvrage « Contes du Maroc et du Burkina Faso. Regards croisés », est l’occasion pour moi de célébrer un banquet culturel et scientifique à savoir la convergence de deux cultures qui se croisent et s’enrichissent mutuellement à travers un genre narratif commun au patrimoine immatériel et culturel de nos deux pays (Maroc-Burkina Faso) : le conte », introduisait ainsi son discours, le directeur de recherche à l’INSS, Pr Alain Joseph Sissao, coauteur du présent ouvrage.

« Dans ce berceau de l’humanité qu’est l’Afrique, les relations humaines qui se sont forgées au-delà des frontières géopolitiques ont ainsi donné naissance à une histoire commune », Pr Alain J. Sissao, coauteur de « Contes du Maroc et du Burkina Faso. Regards croisés »

Des séances de questions-réponses ont permis au public d’interagir directement avec les auteurs du présent recueil de contes, créant ainsi un espace dynamique d’échange d’idées. Le Pr Sissao s’est voulu reconnaissant envers l’ambassade du royaume du Maroc pour toutes les initiatives entreprises afin de renforcer sur tous les plans, la diplomatie et la coopération économique, administrative, sportive, culturelle et artistique avec le Burkina Faso.

En effet, tout en rappelant la dynamique et cordiale coopération qui existe entre le Burkina Faso et le Maroc, l’ambassadeur Youssef Slaoui a assuré que son pays reste un partenaire engagé à promouvoir et à soutenir les actions pour la stabilité et le développement au pays des hommes intègres. Après avoir fait succinctement le point des relations diplomatiques qui lies les deux États, Dr Slaoui souligne que l’évènement du jour constitue une opportunité pour l’ambassade du royaume du Maroc de valoriser les travaux de recherches des chercheurs.

« « Contes du Maroc et du Burkina Faso. Regards croisés » est un résultat scientifique et culturel que nous honorons aujourd’hui », Dr Youssef Slaoui, ambassadeur du royaume du Maroc au Burkina

« L’initiative de l’ambassade du Maroc et de l’INSS d’organiser conjointement cette cérémonie de présentation et de dédicace de l’ouvrage intitulé « Contes du Maroc et du Burkina Faso. Regards croisés », est de valoriser et médiatiser les fruits de ces longues années d’inter échanges culturels, scientifiques, académiques, de voyage de part et d’autre entre les coauteurs burkinabè et marocains.

Pour sa part, la directrice de l’INSS, Dr Aoua carole Bambara/Congo s’est dit très honorée de la présence de toutes ces personnalités qui rehaussé l’éclat de la cérémonie, témoignant sa gratitude pour leur soutien, avant d’en venir à la présentation de l’institut placée sous sa responsabilité.

« En mettant ce livre à la disposition des lecteurs, les auteurs leur offrent bien plus que des contes, ils leur offrent un voyage à travers nos traditions », Dr Aoua Carole Bambara/Congo, directrice de l’INSS

« L’Institut des sciences des sociétés (INSS) est l’un des quatre instituts du Centre national pour la recherche scientifique et technologique du Burkina Faso (CNRST). Les trois autres sont l’Institut de recherche en science de la santé (IRSS), l’Institut de recherche en sciences appliquées et technologies (IRSAT), l’Institut de l’environnement et des recherches agricoles (INERA). Tous ces instituts sont placés sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur », a-t-elle indiqué.

Biographie des auteurs

Deux des trois coauteurs marocains ont également intervenu lors de cette cérémonie de dédicace pour s’exprimer sur la vision qui les a poussés à mutualiser leurs compétences pour aboutir à ce joyau présenté aujourd’hui au grand public. Il s’agit de Najlae Nejjar, professeur-assistant à l’université Chouaïb Doukkali d’où elle enseigne la littérature française et francophone. Elle est membre permanent du Laboratoire d’Études et de recherches sur l’interculturel.

Najlae Nejjar est titulaire d’une thèse de troisième cycle obtenue à l’université Mohammed V de Rabat intitulée « Le jeu dans les romans de Boris Vian ». Ses recherches portent essentiellement sur les écrits féminins au Maroc et sur les adaptations théâtrales à la scène marocaine. Parmi ses publications, l’on retient « Blanès, déambulations et dérives » In La Ville et l’urbain : Visions nouvelles et regards croisés, Rabat, Édition Bouregreg, Tome1&2, 2020 ; « Les Formes de la résilience au Maroc et en Occident dans deux écrits de femmes marocaines » In Résilience et modernité dans les littératures francophones, Tome 2, Bruxelles, P.I.E. Peter Lang, 2021, etc.

« Je voudrais remercier l’ambassadeur Dr Youssef Slaoui pour le soutien qu’il apporte à notre action », Najlae Nejjar, coauteur de « Contes du Maroc et du Burkina Faso. Regards croisés »

L’autre coauteur à intervenir en ligne, est Abdelouahad Mabrour, professeur à l’université Chouaîb Doukkali d’El Jadida au Maroc. Il est directeur du Centre de recherche en sciences humaines, sociales, économiques et de gestion. Le Pr Mabrour est aussi le directeur du Laboratoire d’études et de recherches sur l’interculturel et expert notamment auprès du Centre national pour la recherche scientifique et technologique (CNRST).

Pr Abdelouahad Mabrour a été membre du bureau du Réseau de sociolinguistique francophone. Il a fait partie du Comité scientifique du collège doctoral maghrébin (Langue et littérature). Pr Mabrour a aussi dirigé (et dirige encore) des thèses sur les politiques linguistiques et éducatives, les contacts de langues, l’enseignement/apprentissage des langues.

« Vive les relations fraternelles entre le Maroc et le Burkina Faso […] », Pr Abdelouahad Mabrour, coauteur de « Contes du Maroc et du Burkina Faso. Regards croisés »

De ses publications, l’on note « Le français dans l’enseignement supérieur au Maghreb », Kadi-Ksouri L., Mabrour A., Miled M., 2016, « Vers de nouveaux enjeux », Mabrour A., Mgharfaoui Kh. Sabatier C., 2019 (sous la direction) 2019. Ses publications s’inscrivent dans le cadre des politiques linguistiques et éducatives, de la didactique du FLE et de la sociolinguistique. Il est membre de plusieurs projets et comités scientifiques nationaux et internationaux (Programmes internationaux, revues, colloques, collectifs…).

Quant au professeur Joseph Alain J. Sissao, il est titulaire d’un Baccalauréat série D’ (option : Sciences agronomiques) obtenu en 1983 à Ouagadougou. Il entame des études littéraires à l’université de Ouagadougou où il obtient sa Licence et sa Maîtrise en Lettres modernes respectivement en 1986 et 1988. Après la Maîtrise, Pr Sissao poursuit son cursus académique en métropole. En France, il obtient son Diplôme d’études approfondies (DEA) en littérature orale à l’INALCO de Paris en 1991.

L’ouvrage « Contes du Maroc et du Burkina Faso. Regards croisés » dédicacé à l’ambassadeur du royaume du Maroc, Dr Youssef Slaoui

Le Pr Sissao a à son actif, 16 ouvrages, 138 articles dont 88 articles scientifiques et 50 articles de vulgarisation ou de valorisation. L’une de ses dernières publications est Programme thématique de recherche ptr-lscc-cames-langues, sociétés et civilisations. Axe 2 : Autour du pouvoir : questionner l’Afrique traditionnelle, Presses universitaires de Ouagadougou (PUO), 2021, 300p.

Brève présentation de l’ouvrage

Les auteurs indiquent comment l’aventure d’écriture des contes a été menée. Ils la qualifient (cette aventure) d’éprouvante et de réjouissante. Éprouvante parce qu’il a fallu collecter, traduire, sélectionner et réécrire les contes dans un français académique. Cependant, elle a été réjouissante vu le résultat atteint. Car ce recueil a été un travail fait de questionnements, un mode d’incessant recommencement et un processus d’inachèvement.

Le recueil s’ouvre sur l’un des contes marocains, intitulé « Haina et ses sœurs » dans la catégorie des contes d’orphelin. Il nous introduit dans l’univers des orphelins avec l’aventure de trois filles orphelines de mère. Détestées par leur marâtre et peu défendues par leur père, elles seront abandonnées dans une forêt mais seront ramenées à la maison grâce à leur chiot une fois.

Le corps diplomatique présent à la cérémonie

Une deuxième tentative de les abandonner à la forêt par le père, les plonge dans une autre aventure chez une ogresse (cette géante des contes de fées à l’aspect effrayant se nourrissant de chair humaine). Elles n’auront leur salut que par le mariage de Heina avec un chasseur. Un mariage qui a attiré de jaloux au sein de la communauté des chasseurs mais finira pas triompher par le truchement de l’amour.

Concernant les contes burkinabè, celui intitulé « La souffrance d’un orphelin », vient renforcer la description des situations précaires des orphelins. En effet, un orphelin contraint par sa méchante marâtre d’aller cueillir le gombo seul la nuit croisera un monstre du nom de « Sileg-legm » qui exigea de lui, un hommage. Inspiré par Dieu, il trouva les mots justes pour glorifier ce monstre, qui, satisfait prit sa défense auprès de la marâtre.

L’ouvrage « Contes du Maroc et du Burkina Faso. Regards croisés » promet d’inscrire une nouvelle page dans l’histoire littéraire de la région, une page où les récits transcendent les frontières pour unir les peuples autour du pouvoir universel des histoires bien racontées.

Hamed Nanéma

Lefaso.net

Source: LeFaso.net