La fête de la nativité de Jésus-Christ sera célébrée dans quelques heures. Les fidèles catholiques s’attellent à bien fêter le réveillon. A Ouagadougou, devant certaines cours, des enfants ont déjà construit leurs crèches pour fêter la naissance du seigneur Jésus-Christ.

A Karpala, un quartier populaire de Ouagadougou, dans la famille Bonkoungou, les enfants se sont organisés pour construire leur crèche. Sous le Nimier de la cour, certains mélangent le sable et d’autres font la fondation de la crèche. Les travaux se font dans une ambiance de bon enfant.

Selon la mère de la famille, la construction de la crèche devant la cour symbolise l’approche de la fête de la nativité. « La fête de Noël est l’anniversaire de Jésus-Christ. C’est pour célébrer la naissance du Christ. Pour nous les chrétiens, c’est important de construire la maison du Saint Esprit pour le célébrer. Comme c’est la fête des enfants, ce sont eux qui construisent la crèche. La construction de la crèche est un moment de convivialité et de complicité entre les enfants de la famille mais aussi de leurs amis catholiques et non catholiques », a expliqué madame Bonkoungou.

Pour elle, la crèche faite à la maison a plus de valeur et de mérite que celle fabriquée par les artisans. « Je préfère que mes enfants construisent leur crèche. Cela fait plus original. Je veux apprendre certaines valeurs religieuses à mes enfants », a-t-elle laissé entendre.

Aimé Bouda arrêté à côté de la crèche qu’il a construite. Il compte y mettre de la peinture en cette matinée

« Le jour du réveillon, quand nous allons revenir de la prière, nous allons réciter une prière devant la crèche avant de rentrer dans la maison. Cela nous permet de partager des moments de prières en famille et cela resserre les liens familiaux mais aussi nous nous rapprochons de notre seigneur », a dit Elisabeth Bonkoungou.

A Kalgondé, un autre quartier populaire de la capitale burkinabè, Aimé Bouda est assis devant la cour avec sa grande mère. L’élève de la classe de sixième a fini de construire sa crèche. Il a été aidé par ses amis. « Chaque année, je construis la maison de Jésus. On dit que c’est bien de construire la crèche. Je veux que l’ange vienne chez nous le jour du réveillon », a dit l’enfant.

Il compte décorer sa crèche dans la soirée du 24 décembre avec des bougies et des jeux de lumière.

Quelle est l’importance de la crèche ?

Le secrétaire permanent en charge du clergé de la conférence épiscopale Burkina-Niger, l’abbé André Zerbo a rappelé que le concept de la crèche vient de la nativité du seigneur Jésus-Christ. « La crèche, c’est tout un évangile vivant qui retrace les saintes écritures. En contemplant la crèche de Noël, nous sommes invités à nous mettre spirituellement en chemin, attirés par l’humilité », a dit le prêtre.

« L’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre, ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte. Pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né. Elle l’emmaillote et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple. Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné. Vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. Soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant. Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’il aime », a expliqué l’homme de Dieu l’origine de la crèche ».

Le secrétaire permanent en charge du clergé de la conférence épiscopale Burkina-Niger, l’abbé André Zerbo

Selon lui, la crèche est l’étable dans laquelle était couché Jésus-Christ et les personnages de la crèche sont les bergers et les rois qui sont allés voir le Saint-Esprit après l’annonce de sa venue au monde.

D’après l’abbé Zerbo, la construction de la crèche est une manifestation de la foi. « La crèche représente quelque chose de merveilleux. Elle symbolise l’amour, le pardon et le partage », a-t-il signalé.

Pour le secrétaire permanent en charge du clergé de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, la crèche fabriquée par les artisans est bien mais celle faite devant la cour par les enfants a encore plus de mérite. « Avec la crèche fabriquée, il n’y a plus cette image merveilleuse de l’enfant qui exprime sa foi. Il n’y a pas non plus cette image de cohésion sociale entre les enfants. La construction de la crèche développe tout un dynamisme sociétal chez l’enfant », a indiqué le prêtre.

Pour lui, le développement des villes et le manque de temps sont les causes du délaissement de la construction de la crèche dans les familles catholiques de la ville.

Le prêtre a terminé en souhaitant bonne fête de Noël à tous les Burkinabè. Il a par ailleurs adressé une prière pour le retour de la paix dans le pays.

Rama Diallo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net