Serge Ika Ki a soutenu avec succès son mémoire de licence en journalisme numérique, ce lundi 23 octobre 2023. Dans un monde où Internet prend de plus en plus de place, impactant du coup les secteurs d’activités, y compris celui du journalisme, l’étudiant de l’Institut supérieur de la communication et du multimédia (ISCOM) s’est penché sur la question de la « Transformation digitale des médias publics burkinabè : cas du quotidien Sidwaya et de la RTB-télé ». Après avoir prêté une oreille attentive aux réponses fournies par l’impétrant, le jury, composé des docteurs Esther Konseimbo, Aminata Ouédraogo et Cyriaque Paré, lui a décerné la note de 15/20.

« Comment les médias publics que sont le quotidien Sidwaya et la RTB-Télé amorcent ils la transition digitale ? Comment s’adaptent-ils au changement digital ? Comment les internautes apprécient ils le contenu des publications qui sont faites ? », voilà autant de questions auxquelles l’étudiant Serge Ki a voulu apporter des éléments de réponse.

Des résultats de son analyse, l’impétrant fera observer que la RTB-Télé et le quotidien Sidwaya sont bel et bien conscients de l’influence de Internet de nos jours. Et pour ne pas ramer à contre-courant de ce phénomène, ces derniers sont respectivement passés au digital en 1999 et en 2000. Mais jusque-là, le contenu des pages de ces différents médias reste peu fourni. « J’ai analysé la production de ces deux médias et je me suis rendu compte que le multimédia qui prône le texte, l’audio, la vidéo et les hyperliens n’est pas respecté. J’ai consulté 75 articles de Sidwaya et 35 de la RTB. Je n’ai pas trouvé d’hyperlien. Je n’ai pas trouvé de vidéo, alors que ces éléments sont un principe fondamental du webjournalisme. Aussi, ces sites ne sont pas rentables. Prenant le cas du quotidien Sidwaya par exemple, dans le premier semestre de l’année 2023, ils n’ont eu que deux publicités et quatre reportages facturés. Et au niveau de la RTB, il y a eu ni de publicité, ni de reportage facturé. Pourtant, on sait que l’une des sources de revenus des médias, ce sont les publicités. Cela m’amène à dire au terme de mon analyse que ces médias ne peuvent pas vivre uniquement du digital », a-t-il conclu.

« Pour s’adapter à ce changement digital, les médias ont créé des rédactions web et des applications mobiles » Serge Ika Ki

Pour inverser la donne, l’étudiant propose entre autres que soient initiées des sessions de formation d’écriture web au profit des journalistes, histoire de leur permettre de se familiariser avec les outils en la matière. Ensuite, que l’on promeuve la version web auprès des annonceurs car ces derniers ne sont pas nécessairement au courant du fait que ces médias possèdent aussi un volet web. Troisièmement, qu’il soit mis en place, un plan de contenus web pour animer permanemment le site, etc.

Après la présentation du document, les jurés ont relevé comme bémol, le fait que l’étudiant n’ait pas fait de stage dans l’un de ces médias pour toucher directement les réalités auxquels ils font face. « Il est vrai que vous avez trouvé des résultats qui sont pertinents mais si vous aviez fait un stage là-bas, vous auriez pu mieux comprendre certaines choses au lieu de les voir de l’extérieur », a souligné Dr Esther Konseimbo. Hormis les éléments de forme qui doivent être pris en compte pour un travail beaucoup plus admirable, son directeur de mémoire, Dr Cyriaque Paré, a salué l’effort fourni par l’étudiant, troisième de sa promotion à soutenir. « Ika fait partie de notre première promotion. Je le connais depuis longtemps et il est très passionné par le journalisme. S’il n’avait pas fait du journalisme, je ne sais pas ce qu’il allait faire. Il est passionné dans une période où le journalisme ne fait plus rêver. On s’en rend compte dans nos écoles avec les étudiants qui s’y intéressent peu. Ça fait plaisir qu’il fasse partie de ceux-là qui tiennent toujours. Pour ce qui est de son document à proprement parler, il faut dire que le terrain était un peu glissant parce qu’il a travaillé sur le digital des médias publics qui n’ont pas de données assez disponibles. Mais il est arrivé à établir des hypothèses intéressantes et est parvenu à des conclusions intéressantes. C’est un effort qui est à saluer », a-t-il reconnu, avant de lui décerner par la suite, la note de 15/20.

« Les étudiants depuis le début ont réussis à mener des recherches de terrain très intéressantes malgré des contextes parfois difficiles » Dr Cyriaque Paré

Une note qui satisfait l’étudiant, même si, dit-il : « j’aurai voulu obtenir plus ». Ses projets futurs sont de décrocher un emploi qui lui permettra de faire valoir ses compétences, puis, s’inscrire en cours du soir afin de poursuivre ses études.

Erwan Compaoré

Lefaso.net

Source: LeFaso.net