Le monde évolue, la technologie avec. Pour s’adapter au changement et s’assurer de ne pas rester en marge du développement, chaque pays devrait s’adapter à son évolution. Un postulat de base qu’a posé le candidat au titre de Docteur en sciences économiques Kayaba Marc Francis Dayamba, s’intéressant à la question des technologies de l’information et de la communication et leur impact sur le développement économique dans les pays de la sous-région. Une thèse soutenue ce vendredi 22 septembre 2023 à l’université Thomas Sankara et dont la présentation a été sanctionnée par la mention très honorable.
« Le numérique est ancrée dans toutes les sphères de la vie sociale à travers l’internet, le mobile money, etc. Chacun de nous a un téléphone ou un outil numérique quelconque. Mais qu’est-ce que cela apporte réellement au bien être des individus, au développement des pays de la CEDEAO ? » Une question que s’est posée Francis Dayamba dans le cadre de la rédaction de sa thèse dont le thème est : « Les effets des technologies de l’information et de la communication (TIC) sur le développement économique des pays de la CEDEAO ».
Un sujet que le désormais Dr en sciences économiques a épuisé en quatre ans, parvenant aux résultats suivants : « lorsqu’un paiement est effectué en ligne par exemple, il est difficile que l’on puisse soutirer cet argent. Cela réduit les risques de vol, ce qui est satisfaisant pour le bien-être. Lorsque les candidats à la fonction publique déposent leurs dossiers sur la plateforme E-concours, cela améliore l’efficacité de l’administration, la fait gagner en temps et améliore la gouvernance. Les visio-conférences au niveau des écoles et universités, les cours que l’on reçoit en ligne ou que l’on télécharge directement avec le téléphone, sont autant de conclusions auxquelles nous sommes parvenus au terme de la rédaction de ce travail », a-t-il résumé.
- « La digitalisation dans les administrations qui contribue à réduire significativement la corruption », Francis Dayamba
Aucune œuvre humaine n’est parfaite et celle de Francis Dayamba n’a pas dérogé à la règle. Hormis les éléments de forme qui doivent être revus pour un document encore plus « potable », les membres du jury ont reproché à l’impétrant qui, pour une approche macroéconomique, n’a pas utilisé en nombre suffisant des éléments micros. « L’approche de l’impétrant était une approche macro. Cela veut dire qu’elle est importante, qu’elle s’étend à l’échelle nationale, voire au-delà. Mais pour motiver son travail et intéresser le lecteur, il fallait qu’il revienne sur des expériences micros. C’est ce qui a quelque peu manqué dans son travail et que les jurés ont relevé », a rappelé Pr Romain Houssa, président du jury.
- « La production scientifique du candidat était de très bonne qualité », Pr Romain Houssa
La rédaction de cette thèse ne s’est pas faite non sans mal et plusieurs difficultés ont jalonné le périple de Francis Dayamba. En poste au ministère de la Transition digitale comme conseiller technique, il lui a fallu se démener pour trouver du temps, gérer la vie en famille et gérer ses ressources avec parcimonie, vu qu’il a rédigé cette thèse sans bourse. « Tous ces aspects ont rendu difficile la rédaction du travail », a-t-il confié.
Des difficultés qui n’ont entamé en rien la qualité de son document, vu qu’il s’en sort avec la mention très honorable, de quoi réjouir son directeur de thèse, Pr Boukary Ouédraogo. « Francis Dayamba a été très engagé et régulier dans le travail, malgré ses responsabilités. Pour parvenir à ce résultat, il fallait être très organisé et très rigoureux. Au final, on est très satisfait de ce qu’il est aujourd’hui », s’est-il réjoui. « Tout le plaisir est pour moi de voir Francis Dayamba soutenir sa thèse de doctorat en sciences économiques. Il est venu l’année dernière à l’université de Saint Louis au Sénégal. Et l’occasion nous a été donné de constater tout son sérieux, tout l’engagement qu’il mettait à réaliser cette thèse, en dépit de ses charges professionnelles et familiales. Il venait au laboratoire les samedi et dimanche. Juste pour dire qu’il travaillait quasiment tout le temps. Je suis heureux qu’il arrive au terme de son travail », s’est exclamé Pr Adama Diaw, co-directeur de la thèse, qui est intervenu par visioconférence. Son message pour lui est qu’il se rappelle que « quand on soutient une thèse, cela ne veut pas dire qu’on a totalement traversé la rivière. On est juste au milieu du quai ». Une invite dont l’impétrant dit cerner l’enjeu, promettant par la même occasion de prendre en compte toutes les remarques faites par les jurés, de se relancer dans la publication d’articles et de travailler à ce que ses recherches puissent servir au Burkina.
- De la gauche vers la droite, on a les Pr Salimata Traoré, Youmanli Ouoba, Roumain Houssa, Boukary Ouédraogo. Les Pr Adama Diaw et Abdoulaye Konté ont intervenu par visioconférence
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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