Dans un communiqué conjoint en date du 14 septembre 2023, les ministres en charge de la sécurité routière, de l’administration territoriale et du commerce invitaient les commerçants des villes et villages, les transporteurs et chauffeurs routiers à libérer l’emprise des voies routières d’au moins deux mètres de part et d’autres des chaussées. Le communiqué précise qu’à partir du 1er novembre 2023, tout contrevenant sera sanctionné. Après la diffusion de cette note gouvernementale Lefaso.net a baladé son micro au milieu de marchands ambulants à Ouagadougou le 15 septembre 2023 pour prendre leurs avis sur la décision. Et comme on peut s’y attendre, les avis divergent.

Fulbert Ouédraogo (commerçant)

« Je trouve que la décision du gouvernement est bonne car l’occupation de ces espaces occasionne des accidents et nombreux sont ceux qui perdent la vie. Et le plus souvent, ce sont les commerçants qui subissent ces accidents ».

Fulbert Ouédraogo (commerçant)

Zalissa Zongo, commerçante

« Je pense que cette décision du gouvernement est bonne. Mais j’avoue que ce n’est pas facile pour nous. Si on laisse nos marchandises à l’intérieur, les gens ne voient pas ce qu’on vend. Ce qu’on fait donc, c’est de déposer nos marchandises à l’air libre pour que les clients puissent bien les voir et les acheter s’ils veulent ».

Zalissa Zongo, commerçante

Korotimi Niampa (commerçant)

« La décision du gouvernement est une bonne idée. Mais je pense qu’il y a des problèmes plus importants que cela. Demander qu’on laisse la voie libre pour les passants va, à mon sens, engendrer d’autres problèmes. C’est si je gagne de l’argent pour payer la scolarité de mes enfants et bien d’autres dépenses que je peux penser à ça. Si on doit reculer, je ne pense pas que les passants pourront voir et apprécier ce qu’on vend, vu que souvent ils passent voir et reviennent plus tard nous dire qu’ils avaient vu telle chose tel jour en passant et que c’est ce qu’ils veulent. Mais si on nous demande de reculer, on va essayer de reculer un peu ».

Alassane Sawadogo (conducteur de car)

« Je pense que cette décision est la bonne décision car nous sommes conscients que le fait de stationner ici n’est pas bien. Mais vu que nous n’avons pas de clientèle propre qui viendra chez nous, nous sommes obligés de stationner ici pour chercher de la clientèle. Si nous rentrons à l’intérieur de la gare avec nos véhicules, les clients ne vont pas venir jusqu’à nous. Souvent, on entre à l’intérieur de la gare et toute la journée on n’a pas de clients. Mais s’arrêter ici nous permettra de stopper les clients et d’avoir un peu d’argent pour subvenir à nos besoins ».

Alassane Sawadogo (conducteur de car)

Grâce Ouédraogo (stagiaire)

Colette Zongo (stagiaire)

Source: LeFaso.net