Le Conseil régional de la chefferie coutumière et traditionnelle du Sahel (CRCCT/S) tient, ce jeudi 31 août 2023, un atelier de concertation autour du thème : « Promotion de la paix, de la cohésion sociale, du savoir vivre ensemble et de la citoyenneté responsable à travers l’instauration d’un dialogue inclusif entre les populations et l’administration ». Cette rencontre sera sanctionnée par une déclaration en faveur de la paix dans le Sahel.

Cette initiative du CRCCT/S vaut son pesant d’or au regard de la situation qui prévaut dans le Sahel. Dans cette région, la présence de l’Etat est quasi inexistante. Toute chose qui exacerbe les sentiments d’exclusions communautaires et de marginalisation. Il est inhabituel pour la chefferie coutumière et traditionnelle de s’exprimer publiquement mais en tant que leaders, des repères sociaux incarnant le passé, le présent et l’avenir et surtout garante des us, des coutumes et des valeurs culturelles, elle s’est sentie interpellée malgré ce devoir de réserve.

Les chefs coutumiers et traditionnels sont venus du Mali, du Niger et du Burkina

L’Emir du Liptako soutient par exemple qu’au regard de la situation dans la sous-région : Burkina Faso, Mali, Niger, avec lesquels la région du Sahel partage une dynamique transfrontalière et un destin commun, les chefs traditionnels et coutumiers du Sahel sont animés par la volonté de voir ces pays retrouver la paix, la cohésion sociale et la régénération de l’héritage culturel.

« L’heure est grave : elle demande courage, abnégation, détermination et hauteur de vue, car il est fondamental qu’en temps de conflit tous nos pays soient inscrits à la même enseigne et aillent dans la direction commune : celle de la lutte contre un ennemi commun, le terrorisme », martèle l’Emir du Liptako et de renchérir : « Nous appelons tout le monde à éviter les propos virulents de nature à attiser le feu en période de conflits.

L’heure est grave, selon l’Emir du Liptako

Nous devons appeler au dialogue, créer des cadres de dialogue, des appels au dialogue, à la mise en place de structures de dialogue pour promouvoir la tolérance entre communautés, ethnies et les religions afin de préserver la paix sociale ». La solution, selon l’Emir du Liptako : « c’est de nous appuyer sur les mécanismes traditionnels et modernes pour construire une société du vivre-ensemble ». L’issue de cette rencontre sera sanctionnée par une déclaration proposant des pistes de solutions en faveur de la paix.

Une initiative saluée à sa juste valeur par la DG en charge des affaires coutumières et traditionnelles

Pour la Directrice générale des affaires religieuses coutumières et traditionnelles au ministère en charge de l’administration du territoire, Mariam Sanogo, cette initiative est salutaire en ce sens qu’elle va poser les vraies questions pour aller vers la cohésion sociale. « Aujourd’hui, plus que jamais, nous devrons nous donner les mains. Les leaders communautaires que vous êtes, ont toujours été présents. On a plus que besoin de vous pour lutter contre les maux de cette société. Cette rencontre va tracer les sillons d’une paix durable dans la région du Sahel », espère-t-elle.

Le ministre délégué en charge des ressources animales invite le (CRCCT/S) à faire des propositions de sortie de crise

Même son de cloche pour le ministre délégué en charge des ressources animales, Dr Amadou Dicko. « Il sera difficile voire, impossible de ramener la paix sans votre implication, sans votre engagement. Personne ne connaît la situation plus que vous. C’est pourquoi je vous exhorte à proposer des solutions pour une sortie de crise », lance-t-il.

Obissa Juste Mien

Lefaso.net

Source: LeFaso.net