L’ex-député-maire de la commune rurale de Komsilga (province du Kadiogo, région du Centre), Issouf Nikiéma, a été enlevé le vendredi 21 juillet 2023 dans la matinée alors qu’il partait à la prière, selon des témoins. Cette disparition a irrité des jeunes de la commune qui ont manifesté pour demander la libération de leur leader.

Dans la soirée du vendredi, jour du présumé enlèvement, des parents, amis et jeunes de la commune de Komsilga ont manifesté leur mécontentement à Tengandogo, à la sortie de Ouagadougou, sur la route de Saponé. Ce samedi 22 juillet 2023 matin, malgré la pluie, les manifestants ont encore donné de la voix. Selon Karim Nikiéma, l’un d’eux, l’ex-député-maire de Komsilga a été mis de force dans un véhicule blanc, à bord duquel il y avait des hommes armés et cagoulés.

Issouf Nikiéma l’un des manifestants remontés contre l’enlèvement de l’ex député-maire de Komsilga

« Nous ne savons pas si ce sont les forces de sécurité ou si ce sont des bandits qui ont enlevé Issouf Nikiéma. Nous manifestons parce que nous aimerions savoir où il est exactement. Nous sommes allés dans les gendarmeries et les commissariats pour voir s’il est gardé quelque part, mais les premiers responsables nous ont fait comprendre qu’ils n’ont pas demandé d’arrêter Issouf Nikiéma. Hier nuit, un numéro a appelé disant qu’Issouf Nikiéma voulait parler avec nous, mais nous avons refusé de parler à la personne. Parce que rien ne prouve réellement que c’est lui qui veut nous parler. Avec les nouvelles technologies, on peut transformer la voix de quelqu’un d’autre en la voix d’Issouf Nikiéma. Donc nous avons demandé qu’ils nous disent où il est exactement, nous allons aller le voir pour nous assurer qu’il se porte bien. Le numéro qui nous a appelés commence par 03 », a expliqué le manifestant.

Karim Nikiéma, l’un des manifestants pour la libération de l’ex député-maire de Komsilga

« Nous allons barrer la route »

Il a ensuite prévenu les autorités en ces termes : « Tant que nous ne savons pas où se trouve Issouf Nikiéma, nous ne rentrerons pas chez nous. Et si dans les heures à venir, nous n’avons pas les nouvelles du député-maire, nous allons barrer la route ».

Sur place, les policiers ont essayé de disperser les manifestants avec du gaz lacrymogène. Loin de décourager les soutiens du député-maire, cette répression a accentué leur colère.

Abdoulaye Naboleté, l’un des manifestants

Dans un pays de droit, estime le manifestant Abdoulaye Naboleté, un citoyen ne doit pas être kidnappé. « Si ce sont nos forces de sécurité qui ont enlevé l’ex-maire de cette façon, qu’elles sachent que nous ne sommes pas du tout contents de cette manière de traiter les citoyens », a-t-il pesté.

Rama Diallo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net