Le gouvernement Kenyan a maille à partir avec son peuple et ce, depuis l’adoption de la loi des finances 2023-2024. Cette nouvelle loi prévoit l’instauration de nouvelles taxes, chose qui n’est pas du goût ni de l’opposition, ni des populations. Et pour faire barrage à ces nouvelles mesures qui durcissent le niveau de vie des populations, l’opposition avec à sa tête Raila Odinga a lancé une série de manifestations, histoire de pousser le gouvernement à faire machine arrière.

« Prélèvement de 3 % sur les salaires pour financer un fonds des logements abordables ; doublement de la TVA sur les carburants (à 16 %) ; passage à 35 % (contre 30 % auparavant) de l’impôt sur le revenu au-delà de 3 600 dollars (3 200 euros) ; instauration d’une taxe de 15 % sur les revenus des influenceurs » voici entre autres les nouvelles mesures prises par le gouvernement Kenyan dans sa nouvelle loi de finances 2022-2023 et qui ne rencontrent pas l’assentiment des populations.

Pour l’opposition, ces nouvelles taxes s’inscrivent en total divorce d’avec les promesses du président William Ruto, lui qui, après son élection à la tête du pays, avait promis lutter pour l’amélioration des conditions de vie des populations et venir en aide aux plus défavorisés. Ainsi, depuis début juillet, les manifestations ne cessent de se multiplier avec au passage des casses, des pillages, des arrestations, mais aussi, des morts. En effet, dans sa publication en date du jeudi 20 juillet 2023, Le Monde révèle plus d’une vingtaine de morts depuis le début des manifestations. Et selon le ministre de l’intérieur, Kithure Kindiki, « plus de 300 personnes ont été arrêtées dans tout le pays et seront inculpées de divers délits, notamment de pillage, de dégradation malveillante de biens, d’incendie volontaire, de vol avec violence et d’agression contre les forces de l’ordre ».

Pour le gouvernement qui assiste à ces mouvements d’humeur à n’en point finir, les appels de l’opposition à manifester ne sont « rien d’autre qu’une menace à la sécurité nationale ».

En attendant , la rue grogne toujours, soutenue par la coalition d’opposition Azimio, qui appelle les Kenyans « à sortir de manière encore plus forte ».

Erwan Compaoré

Lefaso.net

Sources : Le Monde, RFI

Source: LeFaso.net