Le consortium Governance and leadership by youth organise, les 23 et 24 juin 2023, à Ouagadougou, la première édition du Forum africain sur le leadership et la gouvernance démocratique (FALGD). L’université Aube nouvelle accueille ce premier rendez-vous qui s’est ouvert ce vendredi matin sous le thème « Jeunesse et leadership africain face aux défis de la bonne gouvernance et de la consolidation de la paix : Pistes de réflexion ».
« Le Burkina connaît une superposition de crises à savoir : la crise sécuritaire, humanitaire, la montée en puissance de l’extrémisme violent qui s’amplifient sur le territoire national depuis 2015. A cela s’ajoute le déficit de démocratie avec la remise en cause de l’idéal démocratique et des principes de l’Etat de droit », diagnostique le directeur du Centre pour la gouvernance démocratique, Thomas Ouédraogo, dans son mot lu par Pierre Douamba.
Diagnostic
Il a indiqué que l’enracinement de la démocratie au Burkina Faso laisse à désirer. « L’enquête du présimètre réalisée en juin 2020 a révélé que le niveau de confiance des citoyens aux institutions s’articule de la façon suivante : la CENI (51,4%), la justice (47,3%), le parlement (38,9%), le gouvernement (38,2%) et les partis politiques (31,3%) ».
- Simon Douamba a représenté le co-parrain, le directeur exécutif du CGD Thomas Ouédraogo
A cela s’ajoute la faible représentativité des jeunes dans la gouvernance des collectivités. « Bien que la population est constituée de 32,6% de jeunes dont l’âge est compris entre 15-34 ans, la proportion des jeunes élus locaux n’était que de 17,78% en 2020 », note Lassané Zongo, directeur exécutif du consortium Governance and leadership by youth.
En vue de renverser la vapeur et développer un vivier de jeunes leaders aux compétences diverses engagés pour la transformation significative de la gouvernance et la consolidation de la paix au Burkina et en Afrique, GOLY organise la première édition du Forum africain sur le leadership et la gouvernance démocratique (FALGD).
Selon Lassané Zongo, par ailleurs président du comité d’organisation, le forum vise à outiller 250 jeunes sur des thématiques en lien avec la bonne gouvernance afin qu’ils puissent participer activement au développement. A en croire le comité d’organisation, les intervenants et les participants sont issus de plusieurs pays : Burkina Faso, Tchad, Niger, Côte d’Ivoire, Mali, etc.
- Lassané Zongo, directeur exécutif du consortium GOLY a indiqué que le forum va outiller 250 jeunes
Quatre panels, deux tables-rondes et un talk-show au programme
Il ressort du programme que quatre panels, deux tables-rondes et un talk-show seront organisés durant les deux jours.
Le premier jour, les panels vont aborder essentiellement les réformes politiques et institutionnelles porteuses des aspirations de la jeunesse burkinabè, les leviers à actionner pour booster les performances de l’administration publique. La table ronde, elle, va permettre à des jeunes leaders de partager leurs expériences en matière d’engagement pour l’ancrage de la bonne gouvernance et de la paix au Burkina. Le talk-show sera animé, selon le programme, par l’ancien Premier ministre Lassina Zerbo, sur le thème « La jeunesse dans le processus au cœur de la science et de la bonne gouvernance ».
Le deuxième jour sera consacré à l’animation de deux panels sur les leviers pour l’épanouissement de la jeunesse dans un contexte de crise sécuritaire et la contribution de la jeunesse pour sortir le Burkina Faso de l’impasse sécuritaire. La deuxième table ronde va s’appesantir sur les forces et faiblesses de la gouvernance démocratique comme outil du changement en Afrique.
- Une vue des participants
« Pour une jeunesse responsable et intègre »
Pour le parrain de l’événement, le Dr Isidore Gnatan Kini, fondateur de l’université Aube nouvelle, ce forum africain est un programme « audacieux et pertinent ». « C’est un exemple inspirant de la façon dont les jeunes peuvent contribuer au développement du pays et du continent », pense-t-il.
Pour lui, il ne fait aucun doute que la jeunesse est l’avenir du Burkina. Mais la préoccupation que doivent avoir les anciens, c’est de savoir ce que sera le Burkina dans 50 ans. « Nous fondons notre espoir sur cette jeunesse. Il faut préparer les jeunes pour qu’ils prennent conscience qu’ils n’ont plus droit à l’erreur. On a parfois l’impression qu’il n’y a pas une prise de conscience sérieuse au niveau des jeunes. Nous voulons d’une jeunesse responsable, intègre, qui abandonne la facilité pour représenter le Burkina Faso dignement partout où elle ira. », a souhaité le parrain.
- Le parrain Isidore Gnatan Kini a qualifié le forum de programme « audacieux et pertinent ».
Combattre « la corruption, l’exclusion et l’inefficacité »
Selon le ministre d’Etat, ministre en charge de la fonction publique, Bassolma Bazié, le leadership et la gouvernance démocratique ne sont pas des concepts réservés aux seuls dirigeants politiques. « Chaque individu a un rôle à jouer dans la promotion du changement positif. Pour cela, nous devons promouvoir une culture de responsabilité et d’engagement civique à tous les niveaux de la société », a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « Nous devons combattre la corruption, l’exclusion et l’inefficacité qui sapent les fondements de la gouvernance démocratique ».
Bassolma Bazié a salué la tenue de ce forum qui permettra aux jeunes de se nourrir en « intelligence et en idées ». « Pour une jeunesse qui veut aller loin, c’est la route à emprunter », a-t-il noté avant de rappeler à l’assistance que la question de la jeunesse et de son insertion socio-professionnelles occupe une place importante pour le gouvernement burkinabè qui a mis en place des bureaux de compétences et accompagnements. « Ces bureaux doivent apporter une assistance de proximité aux jeunes en milieu universitaire en vue de les orienter vers les formations et les opportunités d’insertion professionnelle ou d’emploi correspondant au mieux à leurs capacités et aptitudes professionnelles ».
- Selon Bassolma Bazié, chaque individu a un rôle à jouer dans la promotion du changement positif
La jeunesse, « le rempart »
Selon le ministre en charge de la communication, Jean Emmanuel Ouédraogo, il est important que la jeunesse refuse de rester « dans la cale du bateau et pédaler pour que les privilèges de la lumière jaillissent sur quelques personnes dans la cabine ». Pour lui, la jeunesse doit être le rempart contre la perpétuation d’un certain nombre de pratiques liées à la mal gouvernance et qui sont la cause principale des problèmes que vit notre pays.
- Le ministre de la communication a invité les jeunes à être des remparts contre la corruption et toutes les pratiques moyenâgeuses
« Vous devez être en première ligne du combat que mène la transition contre la corruption et toutes les pratiques moyenâgeuses qui sapent les efforts de développement du Burkina. Nous pouvons et nous devons faire du Burkina, un pays dans lequel la bonne gouvernance est la chose la mieux partagée », a-t-il lancé aux jeunes.
- Les autorités et les membres de GOLY posant pour la postérité
GOLY est un consortium d’organisations de jeunes leaders engagés pour la promotion de la bonne gouvernance en Afrique. Il est composé du Gouvernement jeunesse Burkina (GJB), du Mouvement de réflexion sur les opportunités de développement du Burkina Faso (MROD/BF), de l’association Suudu Andal, de Burkina des idées (BDI), l’association Sababou Gnouma et de l’Association développement associatif par les jeunes (ADYP).
Fredo Bassolé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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