Burkina/Réconciliation nationale et cohésion sociale : Vers un appel solennel du président Ibrahim Traoré ?

Durant trois jours, plus de 300 personnes issues de différentes couches sociales du Burkina Faso ont pris part au séminaire scientifique sur la réconciliation nationale et la cohésion sociale. Il a été question de trouver une feuille de route adaptée pour renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble pour une paix durable.

Quatre thématiques ont été traitées durant les travaux. Il s’agit de comment communiquer sur le processus de réconciliation pour une adhésion et un engagement des populations dans la restauration de la paix au Burkina Faso ; quel processus de réconciliation pour consolider la cohésion sociale et le vivre ensemble dans un contexte de crise complexe ; quelles stratégies pour un désengagement et un désarmement réel des fils et filles du Burkina Faso membres des groupes armés terroristes ; et quelle est la place de l’indemnisation des victimes dans le processus de réconciliation et d’apaisement du climat social.

Les participants ont été félicités pour leur sacrifice et la qualité des travaux durant le séminaire scientifique

Les recommandations

Les 72 heures des travaux ont permis de formuler plusieurs recommandations. Le conseiller technique du ministre en charge de la recherche scientifique, Dr Palamanga Ouoba, a cité, entre autres, l’implication des autorités religieuses, coutumières et politiques et toutes les couches sociales pour une meilleure sécurisation du territoire national et la promotion du vivre-ensemble ; la réparation et/ou l’indemnisation juste et équitable pour toutes les victimes en tenant compte des suggestions spécifiques formulées au cours du séminaire.

Il a été question également d’exhorter le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, à faire un appel solennel en matière de réconciliation nationale, de cohésion sociale et de vivre-ensemble. Les participants ont recommandé l’aménagement du dispositif législatif, judiciaire et règlementaire pour prendre en compte les besoins liés au processus de réconciliation nationale, de cohésion sociale et du vivre-ensemble.

Les participants recommandent la mobilisation des ressources conséquentes pour la mise en œuvre des stratégies. Ils ont décidé que le Burkina Faso s’inspire des résultats de recherches pour alimenter la réflexion dans le processus de réconciliation, la cohésion sociale et le vivre-ensemble.

Le conseiller technique du ministre en charge de la recherche scientifique, Dr Palamanga Ouoba, lisant la synthèse des travaux du séminaire scientifique

« Prendre toutes les dispositions… »

Au regard du profil des participants, la ministre en charge de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, Nandy Somé, s’est félicitée de la tenue de ce séminaire. « C’est pour moi, d’ores et déjà, un motif de satisfaction et d’espoir de vous voir mobilisés pour ensemble relever les défis de la réconciliation, de la paix et de la cohésion sociale », a-t-elle affirmé.

Quant à la qualité, l’expérience et l’engagement des acteurs, la patronne du département en charge de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale dit ne pas douter de la suite. « Nous sommes convaincus que les productions intellectuelles pour la participation de tous les fils et de toutes les filles du Burkina Faso à un processus de réconciliation nationale sincère, à une quête de cohésion sociale, à la restauration de la paix et à l’amélioration du vivre-ensemble seront d’une importance capitale pour la coordination, l’exécution et le suivi des actions des différentes stratégies nationales y concourant », a-t-elle déclaré.

« Avec vous déjà à nos côtés, nous avons toutes les raisons de croire en l’aboutissement de notre lutte commune », a indiqué la ministre Nandy Somé

En ce qui concerne la mise en œuvre des décisions de ce séminaire, madame Nandy Somé a rassuré : « Le Secrétariat technique de la réconciliation et du vivre-ensemble (ST-REViE) créé, à cet effet, prendra toutes les dispositions utiles pour que vos différentes contributions consensuelles soient prises en compte ».

Et d’ajouter : « Au-delà de la question de la mobilisation des ressources, le gouvernement par ma voix demande la tolérance, la participation et l’implication de tous les Burkinabè pour l’apaisement des cœurs et le pardon en vue de la réussite de ce nouveau processus de réconciliation nationale ».

Après cette étape, les organisateurs de ce séminaire comptent vulgariser les résultats des travaux et mener des actions de communications pour impliquer l’ensemble de la population.

Lire aussi : Burkina/Réconciliation nationale et cohésion sociale : Un séminaire pour trouver une feuille de route adaptée

Cryspin Laoundiki

Lefaso.net