Le Conseil national de la statistique a, ce mardi 20 juin 2023 à Ouagadougou, tenu sa première session ordinaire de l’année 2023 sous le thème : « Mise en œuvre du Plan d’actions pour la stabilisation et le développement (PA-SD) : quelle contribution du système statistique national ? ». Par cette instance, les acteurs orientent la réflexion sur la nécessité de renforcer le dialogue entre producteurs et utilisateurs de statistiques, afin de mieux adapter la production statistique aux besoins prioritaires des politiques nationales de développement.
Selon le président du Conseil national de la statistique, le ministre de l’économie, des finances et de la prospective, représenté à l’ouverture de l’instance par le vice-président, le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Dr Robert Kargougou, le dialogue entre producteurs et utilisateurs de statistiques permettra également d’avoir une production statistique régulière et d’asseoir une stratégie pour faire correspondre l’offre statistique à la demande du moment, en lien avec le contexte socio-économique particulier que traverse le pays.
Il rappelle que le thème de la session, « Mise en œuvre du plan d’actions pour la stabilisation et le développement (PA-SD) : quelle contribution du système statistique national ? », cadre avec les conclusions de la dernière session du comité de pilotage de la politique nationale de développement, dont l’une des recommandations vise à renforcer la production statistique pour un meilleur suivi du plan d’actions pour la stabilisation et le développement.
- Vue partielle des participants.
Cette session se voulait également une occasion de jeter un regard sur les performances du système statistique national en 2022 et de se fixer des objectifs pour l’année 2024.
Le rapport statistique national 2022 fait ressortir un niveau d’exécution physique de 57,2% des activités, contre 55,7% en 2021. Ces acquis sont, entre autres, la production et la publication des rapports thématiques et des monographies régionales du cinquième recensement général de la population et de l’habitation ; la collecte et le traitement des données de la deuxième enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages ; l’analyse des données de la cinquième enquête démographique et de santé ou encore, la poursuite de la collecte et du traitement des données des différentes enquêtes modulaires du deuxième recensement général de l’agriculture.
Toujours au chapitre des acquis, on note la poursuite des travaux de changement de l’année de base des comptes nationaux ; la poursuite de la mise en œuvre du Projet d’harmonisation et d’amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest (PHASAO) dont l’impact attendu est la modernisation et le développement des capacités du système statistique national pour une production statistique de qualité.
Pour ce qui est du programme statistique national 2024, il comporte des recensements et enquêtes de grande envergure, dont la mise en œuvre contribuera à évaluer les effets et les impacts de la mise en œuvre du plan d’actions pour la stabilisation et le développement, des objectifs de développement durable et des autres agendas internationaux auxquels le Burkina a souscrits.
Il s’agit notamment de la collecte et du traitement des données du Recensement général des entreprises (RGE) ; le démarrage des travaux de la troisième enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages ; la réalisation des enquêtes trimestrielles sur l’emploi et le secteur informel ; le renforcement de la production des statistiques courantes pour le suivi de la conjoncture ; la réalisation des activités de comptabilisation dans le cadre de la poursuite des travaux de changement de l’année de base des comptes nationaux.
Le président du Conseil national de la statistique a saisi le cadre pour féliciter les efforts déployés par les acteurs qui ont permis d’engranger des acquis, malgré un contexte national et international difficile.
Parlant de défis, le directeur général de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), Boureima Ouédraogo, évoque d’abord l’impact de la situation sécuritaire en matières de productions statistiques. « Avec l’insécurité, la collecte des données sur le terrain s’avère difficile ; des localités sont inaccessibles et le risque est élevé pour les agents qui vont sur le terrain. Ce qui limite notre capacité d’actions en terme de collecte de données », commente le premier responsable de l’INSD.
- Le directeur général de l’INSD, Boureima Ouédraogo.
L’autre défi soulevé est relatif au financement des activités statistiques. « La production statistique coûte énormément ; elle nécessite beaucoup de moyens et mobilise beaucoup d’acteurs pour aller sur le terrain, et souvent, le financement fait défaut. Mais il faudra saluer ici l’effort que le gouvernement fait pour assurer toujours la continuité des activités statistiques, malgré les contraintes… », poursuit le directeur général, Boureima Ouédraogo.
L’autre défi est en lien avec le thème de la journée, à savoir comment adapter la production statistique aux besoins réels du moment.
Pour rappel, l’INSD constitue l’organisme exécutif central du système statistique national. Il est chargé notamment de la mise en place d’un système national intégré pour la collecte des statistiques économiques, démographiques, sociales et environnementales, en recourant, soit à des recensements ou à des enquêtes par sondage, soit à l’exploitation des données et des banques de données sectorielles en provenance du secteur public ou du secteur privé.
Lire aussi : Burkina Faso : Les journalistes à l’école des données statistiques
O.L
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents