Après trois jours d’intenses travaux et d’échanges assortis de prescriptions pour une meilleure structuration du secteur des assurances, la première édition des états généraux de l’assurance au Burkina Faso a refermé ses portes ce jeudi 15 juin 2023, à Ouagadougou. La représentante du ministre de l’Economie, Madiara Sagnon/Tou, a procédé à la clôture de la cérémonie au cours de laquelle le rapport final des travaux a été présenté.
Placés sous le thème « Quelle assurance pour accompagner le développement économique et social du Burkina Faso ? », les états généraux de l’assurance au Burkina Faso visaient à créer un cadre d’échanges entre, d’une part, les acteurs du monde des assurances et, d’autre part, les décideurs politiques et administratifs, afin de parvenir à des stratégies efficientes.
Cela, en vue d’améliorer leurs services pour répondre aux attentes des assurés et booster par la même occasion les non-assurés à la souscription pérenne et adéquate. Pendant 72 heures, quinze panelistes ont partagé leur expertise, fait des diagnostics et formulé des recommandations pour restaurer la performance de la gestion des sociétés d’assurance, mettre en place des produits d’assurance adéquats, identifier les leviers et réformes institutionnelles nécessaires afin d’accompagner le développement économique et social du Burkina Faso. Les contributions et interventions des participants ont permis d’enrichir les débats.
- Les participants lors de la cérémonie de clôture.
Des recommandations pour booster le secteur des assurances
Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître. Le président de l’Association professionnelle des sociétés d’assurance du Burkina (APSAB), Monhamed Compaoré, a relevé avec satisfaction la forte participation des délégués. Au total, plus de 250 personnes ont activement pris part aux travaux. Il a aussi noté la bonne organisation de l’activité. « Ces états généraux ont fait l’objet d’un rapport. Ce rapport final était prêt à la cérémonie de clôture. Il a été intégralement présenté avec toutes les résolutions et les recommandations », ajoute Monhamed Compaoré.
Ce rapport de synthèse comporte une dizaine de résolutions et de recommandations. Constatant une faiblesse de discipline de marché, les acteurs privés s’engagent à élaborer un code de déontologie du marché et à le respecter. Ils s’engagent également à adapter les produits aux besoins réels de la population, à améliorer les délais de paiement et la qualité des sinistres, et à respecter les tarifs réglementaires.
- Le président de l’Association professionnelle des sociétés d’assurance du Burkina (APSAB), Monhamed Compaoré.
Au titre des recommandations, l’un des points saillants porte sur la mise en place d’un comité de pilotage et de suivi de la mise en œuvre des recommandations et résolutions. A cela, il faut ajouter le renforcement des capacités de la direction de l’assurance qui est l’organe de régulation, le contrôle de l’effectivité des assurances obligatoires existantes et l’extension du champ des assurances, l’assainissement du secteur de l’assurance.
Le cabinet Finactu devra proposer un plan d’action regroupant les résolutions en axes stratégiques d’intervention pour l’atteinte des objectifs de développement du secteur. Ce plan d’action fera ressortir une période de mise en œuvre afin d’amorcer un véritable développement de l’assurance au Burkina Faso, en cohérence avec les potentialités économiques du pays.
Redorer l’image de l’assureur
C’est un secret de polichinelle. L’image de l’assureur n’est pas reluisante au Burkina Faso. Pour y remédier, le président de l’APSAB estime qu’il faut davantage communiquer pour mieux faire connaître le métier, se rapprocher des bénéficiaires des contrats d’assurance mais aussi travailler à améliorer la cadence de paiement des sinistres.
Selon lui, les assureurs au Burkina Faso respectent de façon générale les engagements pris vis-à-vis des assurés. Cependant, a-t-il suggéré, « il faudrait qu’on arrive à mettre en place ce qu’on appelle dans notre jargon technique ‘‘les recours interprofessionnels ». Je vais illustrer cela par un exemple. Si vous êtes victime d’un accident et que vous n’êtes pas responsable de cet accident, il ne devait pas vous appartenir de poursuivre l’assureur pour repérer le préjudice subi. Nous souhaitons à l’avenir que votre assureur répare dans l’immédiat le préjudice que vous avez subi et poursuive l’assureur responsable », a-t-il conclu.
- La représentante du ministre de l’Economie, Madiara Sagnon/Tou, se dit satisfaite de la conclusion des travaux.
Prenant acte des résolutions et recommandations prises, Madiara Sagnon/Tou a traduit la volonté du ministre de l’Economie de surveiller leur mise en œuvre avec le comité de suivi, pour rendre le marché de l’assurance burkinabè dynamique et exemplaire dans la zone de la Conférence interafricaine des marchés d’assurance (CIMA). A en croire la chargée de mission du ministère de l’Economie, les résolutions prises vont positivement impacter le secteur des assurances. Elle a cependant invité les sociétés d’assurance, les intermédiaires d’assurance et les acteurs intervenant dans l’acte d’indemnisation à exercer avec plus de professionnalisme, pour le plus grand bonheur des assurés, souscripteurs, bénéficiaires de contrats d’assurance et de capitalisation.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents