Les 25 et 26 juillet 2016, le ministère de l’eau et de l’assainissement organise sa première session du Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM) de l’année 2016. Ce CASEM se tient dans un contexte marqué par une réorganisation institutionnelle consécutive à la mise en place du nouveau gouvernement à l’issue des élections couplées présidentielle et législatives de novembre 2015. Une réorganisation institutionnelle qui a consacré la création du Ministère de l’eau et de l’assainissement. L’année 2015 a marqué aussi la fin de la plupart des stratégies et programmes exécutés pour la période 2010-2015 dans le secteur.
« Droit d’accès à l’eau et à l’assainissement : Quelle contribution efficiente des programmes post 2015 », tel est le thème du premier Conseil d’administration du secteur ministériel de l’eau et de l’assainissement. Selon le ministre de l’eau et de l’assainissement (MEA) Niouga Ambroise Ouédraogo, cette thématique vise à opérer des choix stratégiques afin de rendre effectif le droit d’accès à l’eau et à l’assainissement au Burkina Faso en rapport avec la désormais reconnaissance constitutionnelle. « En six mois sinon moins, nous sommes à peu près à 35% du taux global de réalisation surtout en ce qui concerne le programme d’urgence lancé en mars dernier par le président du Faso. Nous n’allons pas nous jeter des fleurs, mais on a fait ce qu’on pouvait avec ce qu’on avait », a-t-il indiqué. Et d’ajouter qu’en 2015, les résultats enregistrés par le secteur bien que moyens, sont assez satisfaisants au regard du contexte socioéconomique et politique du pays.
En effet, en milieu rural, le taux d’accès à l’eau potable est passé de 64,1% en 2014 à 65% en 2015. Quant au taux d’accès à l’assainissement, il est passé de 9% en 2014 à 12% en 2015. En milieu urbain par contre, le taux d’accès à l’eau potable est passé à 89,9% en 2015 contre 87% en 2014, celui de l’assainissement affiche 34,2% en 2015 contre 32% en 2014. Malgré ces performances, seul un objectif OMD (Objectifs du millénaire pour le développement) en termes d’eau potable et d’assainissement a été atteint sur quatre, a relevé le ministre Ouédraogo. Il s’agit de l’objectif visant à atteindre un taux d’accès à l’eau potable en milieu urbain de 74% en 2015. En effet, à l’échéance, ce taux était de 87%.
Le MEA a certes engrangé des acquis mais reste confronté à des défis. Ces défis, le ministre en charge de l’eau en a pleinement conscience. « Au niveau de la gestion intégrée des ressources en eau, les principaux défis restent, entre autres, l’amélioration des connaissances des ressources en eau, la mobilisation, la gestion, la préservation et la valorisation durables des ressources en eau », a-t-il noté. Pour ce qui concerne la mobilisation des ressources en eau, le coût élevé des investigations et géotechniques, la mise en œuvre des remblais de fondation, surtout en profondeur (…) rallongent également la liste des défis à relever par ce ministère. C’est donc dans le but de tenter de réduire l’impact de ces contraintes, qu’il envisage l’option de rendre systématique lors des études, des propositions de variante de fondation en béton ou en maçonnerie.
Malgré tout, des problèmes persistent en ce qui concerne l’approvisionnement en eau potable. En effet, 32 chefs-lieux de communes n’ont pas encore de systèmes simplifiés d’approvisionnement en eau potable (AEPS) et 232 villages sont sans forages pour accéder à l’eau potable. « Les difficultés sont liées à la mobilisation des ressources en eau surtout souterraines pour satisfaire la demande, et à la disponibilité de l’énergie pour assurer la continuité de service », a expliqué le ministre Ouédraogo, en ce qui concerne l’approvisionnement en eau potable en milieu urbain. A ce sujet et particulièrement pour la ville de Ouagadougou, des mesures spécifiques sont en train d’être prises par l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) dans le cadre du projet Ziga II. Ceci en vue d’éviter la pénurie d’eau potable qu’a connue la capitale cette année.
Nonobstant cela, l’insuffisance en quantité et en qualification des ressources humaines, matérielles et financières, est aussi un défi que le ministère devra relever.
Au cours de ces deux jours de travaux, les participants auront à adopter le bilan des activités 2015 du département, le programme d’activités 2016 et les perspectives 2017-2018, échanger sur le thème du CASEM à travers trois communications et formuler des recommandations.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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