Pour joindre les deux bouts, beaucoup d’étudiants choisissent de travailler tout en menant leurs études. Mais comment concilier cours et boulot ? Dans cet entretien, Djamila Kaboré, étudiante en droit à l’université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso, explique.
Lefaso.net : Vous êtes étudiante et vous avez choisi de mener une autre activité pour joindre les deux bouts…
Djamilatou Kaboré : J’ai choisi le commerce comme activité. Et comme plusieurs personnes le font en étant étudiant donc je le fais aussi.
Qu’est-ce qui vous a poussé vers cette activité tout en étant étudiante ?
Je confectionne et vends principalement des pagnes kôkô donda. Je peux dire que j’ai été initiée à ce métier très tôt grâce à ma mère qui est dans le domaine depuis des années. Je me suis intéressée à la confection et à la vente de ces pagnes qu’elle-même fait à la maison ou souvent dans des sites car maintenant on nous a dit de ne plus le faire à la maison.
J’ai choisi cette activité parce que je vois que c’est une activité noble et rentable surtout très intéressante pour moi. C’est une activité qui demande beaucoup d’attention, beaucoup de détermination et de travail. Cette activité m’a permis aussi de faire plusieurs rencontres et de nouer des relations. En plus elle permet d’avoir de l’argent sur soi pour ne pas dépendre tout le temps des autres, c’est qui m’a le plus motivé.
Exercer ce métier ne joue-t-il pas sur vos études ?
Non, ça n’impacte en aucun cas sur mon rendement scolaire parce que tout est une question d’organisation. Et au campus, les programmes sont souvent légers et souples. Donc pendant mes temps libres, si je finis de faire mes révisions, mes exercices, je pars au grand marché chez ma mère dans son magasin pour l’aider à vendre les pagnes.
En plus avec les réseaux sociaux, les choses ont tendance à se simplifier. Tu prends des photos, tu les envoies aux clients et si vous vous accordez sur le prix, on part livrer. Si la personne est à Bobo-Dioulasso, je pars livrer à la personne mais s’il se trouve que la personne est dans une autre ville hors de Bobo, je pars expédier par les sociétés de transport.
Comptez-vous continuer cette activité au cas où vous obtiendrez un boulot ?
Oui, j’aimerai vraiment exercer ce métier, mais cela dépendra du travail que j’obtiendrai dans la fonction publique. J’entends couramment les gens dire que si tu es fonctionnaire tu ne peux pas faire le commerce mais j’aimerai bien continuer même si ce n’est pas moi-même qui serai dans le magasin. Dieu voulant, quand j’aurai un bon travail, je vais ouvrir un magasin. Je peux en confier la gestion à un frère, une sœur ou une cousine …
Quel message avez-vous pour les autres étudiants sur le fait de travailler et étudier en même temps ?
Le message que j’aimerai faire passer aux autres étudiants, s’ils ont la capacité de travailler en parallèle, je leur conseille vivement de le faire, parce que ça t’initie déjà à la vie active comme on aime à le dire. Dès lors que tu commences à travailler sous pression tout en étant étudiant, aller faire un autre travail ne sera pas trop compliqué. C’est vrai que le début n’est pas simple mais avec le courage on peut y arriver. Si tu commences à travailler, tu as déjà une idée de ce qui t’attend quand tu iras travailler dans un bureau.
Tu sais déjà comment t’y prendre pour ne pas avoir de problème avec tes employés ou avec tes collègues. En plus c’est une chose qui permet de ne pas t’adonner à certaines choses qui pourraient te nuire ou nuire à ta personne, à ta dignité. Aussi tu n’auras pas à dépendre de quelqu’un, à faire certaines choses peu recommandables pour avoir de l’argent. Même si ce que tu gagnes n’est pas beaucoup, tu peux au moins subvenir à tes besoins et, pourquoi pas, aider tes parents et tes proches.
Marie Constantine Ki
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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