Dans le cadre du programme anti-corruption et promotion de l’intégrité (A-CPI), un sondage a été réalisé en 2021 sur les mesures prises par les autorités douanières burkinabè pour promouvoir l’intégrité et lutter contre la corruption. Il a concerné les fonctionnaires de l’administration douanière ainsi que les acteurs du secteur privé. L’ensemble des répondants, que ce soit les agents des douanes ou les acteurs du privé, apprécient positivement les mesures prises par l’administration douanière pour promouvoir l’intégrité et lutter contre la corruption.

Le premier Sondage sur la perception de l’intégrité en douane (SPID), a été réalisé entre le 18 janvier et le 19 février 2021. 391 répondants, soit 316 agents des douanes et 75 acteurs du secteur privé y ont pris part. Il faut noter que l’échantillon de départ était de 376 agents pour l’administration douanière et 285 pour le secteur privé. 41 questions ont été posées aux douaniers et 29 aux acteurs du secteur privé. Le sondage s’est fait autour des 10 facteurs clés de la Déclaration d’Arusha révisée.

Ce sont : la conduite et l’engagement des responsables, le cadre règlementaire, la transparence, l’automatisation, la réforme et la modernisation, le contrôle et l’enquête, le code de conduite, la gestion des ressources humaines, l’esprit de corps ainsi que les relations avec le secteur privé. De manière générale, les fonctionnaires des douanes ont attribué une note globale de 7,9/10 et les acteurs du secteur privé 6,8/10 aux initiatives prises par la direction générale des douanes pour promouvoir l’intégrité.

En ce qui concerne les mécanismes de contrôle interne, les questions posées étaient en lien avec les signalements de corruption ainsi que la perception des mesures prises pour enquêter sur les comportements corrompus. Plus de 95 % des fonctionnaires de douanes ont affirmé que l’administration prendrait une certaine forme d’action en réponse à la suspicion qu’un collègue accepte de l’argent des commerçants afin d’ignorer les procédures. 29% des acteurs du secteur privé ont déclaré avoir participé à un sondage sur l’intégrité menée par les affaires internes des douanes.

Pour ce qui est de la gestion des ressources humaines, 55% des douaniers ont dit être satisfaits de leur salaire et 51% ont laissé entendre que le recrutement et la promotion aux douanes du Burkina étaient fondés sur le mérite. Cependant, les niveaux de satisfaction et la croyance dans le système fondé sur le mérite diminuent considérablement avec la durée du service. Les hommes étaient également beaucoup moins satisfaits en ce qui a trait au salaire et plus sceptiques du système fondé sur le mérite que les femmes. L’insatisfaction salariale peut pourtant être un facteur de corruption, en particulier lorsque le personnel n’est pas en mesure de maintenir un niveau de vie décent. 91% des répondants ont convenu qu’un salaire plus élevé réduirait les incitations à se laisser corrompre.

Quant aux relations entre la douane et le secteur privé, près d’un répondant sur cinq du secteur privé a déclaré qu’il paierait des frais pour accélérer le processus douanier, à la demande d’un fonctionnaire de douanes. Plus de la moitié des répondants du secteur privé a indiqué qu’il est possible de ne pas se conformer aux exigences douanières en payant des pots de vin.

Pour ce qui est du cadre règlementaire régissant les processus administratifs douaniers, la majeure partie des fonctionnaires des douanes indique avoir une bonne compréhension et appropriation des règles douanières. Toutefois, 54% des répondants du secteur privé ont noté que la complexité des règlementations douanières a un impact négatif sur leur capacité à faire des affaires, 52% estiment qu’il est difficile de suivre les règles de l’administration car elles sont trop complexes.

54% d’entre eux ont également admis ne pas respecter les règles de l’administration car trop complexes. Les répondants au sondage ont aussi laissé entendre qu’ils aperçoivent des exemples positifs d’intégrité dans les actions de la direction des douanes et que l’intégrité est considérée comme une priorité au sein de l’administration.

De manière générale, les résultats du sondage, réalisé au début du projet, vont non seulement permettre d’orienter les mesures à prendre pour renforcer la promotion de l’intégrité mais aussi servir à mesurer la performance des services fournis par la douane. L’organisation mondiale des douanes recommande une approche de partenariat entre administration douanière et secteur privé pour une meilleure promotion de l’intégrité. Cela, eu égard au fait que la lutte contre la corruption nécessite un changement de mentalité et de comportement de part et d’autre.

Synthèse de Armelle Ouédraogo/Yaméogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net