Le Premier ministre du Burkina, Me Apollinaire Kyelem de Tambela, a présidé, ce 31 octobre 2022 au monument des héros nationaux de Ouagadougou, la cérémonie d’hommage aux victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat de septembre 2015.
Sonnerie aux morts, exécution de l’hymne national et prononciation des noms des 37 victimes. Ce sont les articulations de cette sobre cérémonie d’hommage qui n’a duré que 22 minutes.
Après la lecture des noms des victimes, le chef du gouvernement a procédé au dépôt de gerbes en leur mémoire, sans aucune allocution officielle. Seuls quelques représentants des victimes se sont exprimés à la fin de la cérémonie.
- Le chef du gouvernement, Me Apollinaire Kyelem de Tambela, procédant au dépôt de gerbes.
Et à écouter le président d’honneur des blessés de l’insurrection populaire de 2014, Dramane Ouédraogo, la prise en charge des victimes n’est pas satisfaisante. « Huit ans après, rien n’a changé, parce qu’il y a des gens qui attendent toujours d’avoir des soins », a lâché le sexagénaire, victime d’une fracture de la boîte crânienne et dans l’incapacité de travailler depuis huit ans.
« S’il y a eu des lois qui ont été votées pour suivre le dédommagement des victimes, il faut qu’ils mettent en pratique ces lois », a lancé M. Ouédraogo à l’endroit des nouvelles autorités du Burkina.
- Dramane Ouédraogo, le président d’honneur des blessés de l’insurrection populaire.
Les victimes de l’insurrection populaire et coup d’Etat, qui attendent d’être indemnisées, sont au nombre de 600, à en croire leurs représentants. Pour le président de l’Association des blessés de l’insurrection population, Sia Zoudaga, il faut prendre des mesures fortes pour qu’on en finisse avec ces dossiers. Le président lui-même a dit que tout est urgent, argumente-t-il.
- Christophe Lompo, président de l’Association des blessés du coup d’Etat de 2015.
Même son de cloche chez le président de l’Association des blessés du coup d’Etat de 2015, Christophe Lompo. « Si cette commémoration nous rappelle le sacrifice qui a été fait par les uns et les autres, c’est aussi l’occasion pour lancer un appel au président de la transition pour que l’indemnisation des victimes puisse se faire afin de permettre, non seulement aux parents des victimes de faire définitivement leur deuil, mais aussi à ceux qui ont encore des soins à faire de les faire », a-t-il déclaré.
Le départ du Premier ministre a mis fin à cette cérémonie qui a duré moins de 30 minutes.
Yvette Zongo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents