« Le peuple » des activistes de la société civile accuse et gronde contre la France, en même temps qu’il réclame la Russie dont il brandit les drapeaux pour mieux lutter contre le terrorisme. Mais les autorités burkinabè, depuis Roch jusqu’au nouveau capitaine Traoré, restent muettes, taiseuses et floues, tant sur le « partenariat » militaire avec la France que sur une éventuelle intervention du Wagner russe aux côtés des forces armées burkinabè. Que fait l’Etat burkinabè d’une armée française présente sur son sol ?

Dire la vérité pour être vrai

Le Burkina n’est sans doute pas obligé de publier la listes de ses partenaires. Il n’y aurait non seulement aucun intérêt à le faire, mais ils ne pourraient de toutes façons pas être inconnus de n’importe quel bon service de renseignements dans le monde.

Néanmoins, la question du partenariat militaire franco-burkinabè ou russo-wagnero-burkinabè suscite aujourd’hui assez de violences physiques et verbales pour que les autorités du Burkinabè puissent continuer à en faire un secret d’Etat : le succès de la lutte contre le terrorisme ne dépend pas seulement des combats sur le terrain, mais aussi de la transparence du discours et des gestes que les dirigeants envoient et montrent aux populations.

Or, il n’est pas certain que le capitaine Traoré et « le peuple » soient sur la même longueur d’ondes, ni parlent de la même chose à propos des partenaires militaires du Burkina, notamment la France et la Russie. Le jeune capitaine s’est rendu populaire en parlant, dès les premières heures de son putsch, de la possibilité pour le Burkina d’envisager d’autres partenariats militaires pour contenir l’invasion terroriste

La population en a tout de suite compris ce qu’elle attendait et voulait entendre depuis l’exemple du Mali : le nouveau partenaire sera désormais Wagner-Russie. D’autant plus que le capitaine adopte l’apparence vestimentaire du colonel Malien pro Russie Assimi Goïta (treillis, masques et gants).

Mais, premier problème, nous savons depuis deux jours, par les Américains que le capitaine « a dit sans équivoque que seuls les Burkinabè défendront leur pays. Ils n’ont pas l’intention d’inviter Wagner » (Mme Victoria Nuland, sous-secrétaire d’Etat américaine). Si cela est vrai, pas de Wagner au Burkina Faso, la Russie n’est pas la bienvenue : contre l’attente et l’espoir du « peuple » ! Donc, il faudra le démentir si ce n’est pas vrai ; et surtout le répéter cette fois-ci au peuple burkinabè, si ces propos sont exacts, par souci de vérité et de transparence : pas de militaires russes au Burkina. Et pour que le peuple ne continue pas de nourrir de vaines attentes d’un partenariat russo-wagnero-burkinabè…

Non seulement dire aux Burkinabè que la Russie n’est pas la bienvenue, mais aussi dire clairement à ce même peuple ce que les nouvelles autorités du Burkina attendent de la France. Ce peuple à qui l’on demande d’aller au front doit tout de même savoir pourquoi l’armée française est sur son sol, pour être bien sûr de se battre et mourir non pour la France mais pour le Burkina Faso !

La « présence » française

C’est le deuxième problème ou embarras : la France dit que le Burkina ne fait pas appel à elle pour frapper les terroristes, ou alors très occasionnellement comme à Solhan, ce qui expliquerait aussi l’inefficacité de la lutte contre les groupes terroristes. Elle voudrait bien intervenir directement, mais ne le peut pas parce que le Burkina ne le lui demande pas. Pourtant une armée française de forces spéciales est présente et basée à Ouagadougou.

Le Burkina Faso accueille donc sur son sol une armée dont elle n’a pas besoin, ou qui ne lui sert pas à contrer l’avancée des terroristes, mais en même temps ne dit pas à son peuple qu’il n’a pas besoin des services de la France dont les militaires sont présents au Burkina. Le peuple s’en prend à la France qui regrette que le Burkina ne fasse pas appel à elle sans le dire au peuple. La question se pose alors de savoir pourquoi l’armée française est présente au Burkina !

Le bon sens citoyen a du mal à comprendre, côté burkinabè, une présence militaire étrangère sur le territoire national, qui pourrait aider à combattre les terroristes, mais dont l’Etat burkinabè n’a ni grand besoin ni demandé le départ. Cette présence relève-t-elle d’un accord de partenariat ? Si oui, il est difficile de comprendre et accepter qu’un accord puisse se signer contre l’intérêt de l’un des partenaires, le Burkina en l’occurrence.

S’il y a accord, le Burkina devrait y trouver quelques intérêt et utilité, ce qui ne semble pas le cas, puisqu’il ne demande pas aux Français présents sur son sol d’intervenir. Peut-on signer des accords qui ne servent à rien, comme s’ils étaient imposés ? Peut-on alors parler de « partenariat » ? La France est-elle un partenaire ou un donneur d’ordres prescripteur ?…

Mais on ne comprend pas non plus, côté français, même si on le sait, pourquoi la France elle-même est militairement présente au Burkina : elle dit en effet qu’elle ne veut pas recoloniser et néo coloniser, que de la colonisation et du colonialisme il faut faire table rase sans repentance ; elle demande aux Africains d’oublier son passé de puissance coloniale pour ne pas sortir du colonialisme ; elle dit qu’elle n’a pas de gros intérêts de matières premières au Burkina Faso pauvre. Pourtant elle y est militairement présente. Elle est comme présente pour rien sinon, du moins pour la puissance ; une puissance qui ne lui vient de rien d’autre que de la colonisation. La France nie aujourd’hui sa nature coloniale et impérialiste, mais son seul droit d’être présente au Burkina (et en Afrique) lui vient de la colonisation, pas d’un quelconque mandat des nations Unies !

La présence française, notamment militaire, au Burkina Faso c’est donc : une présence dont le Burkina dit n’avoir pas besoin, mais ne demande pas pour autant à cette armée française de quitter son territoire ; également une présence en laquelle la France elle aussi dit n’avoir pas d’intérêt énorme, puisque cette présence trahit sa nature et son histoire coloniales et impérialistes dont la France renie l’actualité, sans pour autant quitter d’elle-même le sol burkinabè.

Le discours de la France à l’adresse des Français qu’elle incite à l’amnésie négationniste de la colonisation des Africains, est tous les jours en contradiction avec sa fameuse « présence » notamment militaire en Afrique, au Burkina en particulier, présence qu’elle doit uniquement à la colonisation dont elle ne veut pas la juste mémoire ; c’est-à-dire une mémoire qui n’est pas surveillée et contrôlée par elle comme sa propre mémoire.

La France est militairement présente dans ses colonies, pas ailleurs, lesquelles ne sont dites « partenaires » qu’en forçant le rire ou la grimace, puisqu’il ne s’agit alors que d’un partenariat sans égalité d’intérêts. Les colonies ne sont pas des partenaires, pas plus que l’esclave n’est le partenaire du maître ; sauf à donner à la notion de partenariat une teinture déshonorante et méprisante…

En plus philosophique, on ne peut concevoir une présence qui ne soit pas présence à soi (conscience) ni présence chez soi ; nul ne peut être dit « présent » hors de (chez) soi. Au Burkina, la France n’est pas chez elle, mais y est présente, sans intérêt ni besoin de part et d’autre, côté burkinabè comme français ; de sorte que cette présence ressemble davantage à une occupation (présence armée et pérenne hors de chez soi, comme si l’on était chez soi) qu’à une invitation amicale de court séjour. L’Etat burkinabè est complice de cette occupation. Aussi reste-t-il muet et/ou flou…

Les pro Russes contre le principe de l’efficacité

Il n’est donc pas besoin de haïr la France et les Français (après tout, il existe des partenariats et coopérations autres que militaires entre le Burkina et la France), d’être raciste anti-Blancs, ni partisan d’un obscur « grand remplacement » à l’envers contre les Français au Burkina et en Afrique ; pas besoin d’être un militant panafricain et anticolonialiste fou furieux pour se révolter de pareille présence de la France au Burkina, et lui demander gentiment de partir. Y réfléchir avec attention suffit

Car, cette présence française est telle qu’elle voue et condamne l’armée française et l’armée burkinabè à l’inefficacité notoire contre les terroristes sahéliens ; puisque l’une (burkinabè) n’a pas besoin de l’autre (française), et que l’autre, qui est pourtant sur le sol de l’une, ne peut pas intervenir pour aider sans la demande de l’une.

En d’autres mots pour dire la même chose : je suis chez toi pour t’aider, mais il faut que tu me demandes de t’aider pour intervenir (France) ! Ou encore : je t’accueille chez moi parce que tu peux m’aider, mais je n’ai pas besoin de toi pour m’aider (Burkina) ! Telles sont les absurdités dont des millions de victimes burkinabè payent injustement le prix…

Si l’efficacité contre les terroristes doit être le premier et seul critère du choix des partenaires dans une urgence sécuritaire inédite, alors :

1/ Affirmer, dans la langue de bois gouvernemental, que l’on est « prêt à travailler avec tous les partenaires » est une erreur. Car tous les partenaires, pris indistinctement, ne se valent pas quant à l’efficacité. Tous les partenaires ne sont pas efficaces, ou efficaces de la même manière. Peu importe le partenaire ? Non, la lutte efficace contre les groupes armés qui envahissent le sahel ne peut pas être, en matière de partenariat, la nuit où toutes les vaches sont grises !

Mais les partenaires ne sont pas toujours les plus puissants sur le plan militaire. Chacun sait d’intuition qu’avec le centième voire le millième de l’aide que les Etats-Unis et l’Otan accordent à l’Ukraine pour résister face à l’armée russe, le Sahel pourrait repousser et contenir durablement les terroristes. Mais ces puissances militaires occidentales ne l’ont pas fait.

Elles ne l’ont pas fait contre les hordes de Shekau au Nigéria. Elles ne le feront pas contre les terroristes du Sahel. Des Africains qui meurent en masses, massacrés par des Africains, qui s’en trouve dérangé dans son sommeil ? La lutte contre le terrorisme est très efficace à l’intérieur des frontières de l’Occident, et pour les Occidentaux dont la vie, même hors d’Occident, est sacrée. Ailleurs, débrouillez-vous !…

La France qui livre des armes à l’Ukraine peut et doit comprendre que si les sahéliens se soulèvent pour la chasser de leurs sols, c’est pour manque d’efficacité de ses armées pourtant bien équipées, et non par haine. L’évocation de la seule haine anti-Français ou anti-Blancs est souvent la projection des longs mépris et haines dont les Africains continuent de faire l’objet en Occident et en France, et dont on redoute les vengeances en terre africaine. Les armes et moyens financiers de la France à l’Ukraine ne sont destinés qu’à être efficaces sur le terrain contre les Russes, pas à être exposés à la Place Maïdan de Kiev…

De même, la Russie est une grande puissance militaire et nucléaire, mais sans trop d’efficacité en Ukraine. Mais les critiques occidentales contre cette inefficacité de l’armée russe sont malhonnêtes et amnésiques, car aucune de ces puissances occidentales n’a, individuellement ou collectivement, gagné facilement une guerre en 2 jours ou 2 semaines depuis la deuxième guerre mondiale.

Les échecs complets ou partiels sont nombreux : Vietnam, Irak, Libye, Afghanistan… Les Américains ont armé et formé une armée afghane, tout en étant eux-mêmes présents par centaines de milliers en Afghanistan, avec leurs alliés de l’Otan, ils ne sont pas venus à bout des talibans dépourvus de missiles de croisière et de bombe nucléaire même sale…

2/ Ce principe de l’efficacité ne joue donc pas forcément en faveur des puissances militaires occidentales et russes. Soit ces puissances peuvent aider mais ne veulent pas le faire (l’Occident), soit elles veulent mais ne peuvent pas (Wagner-Russie). La présence wagnero-russe au Mali ne donne aucune preuve de plus d’efficacité des Russes que celle des Français au Burkina. Dans ces deux pays, le terrorisme gagne du terrain. C’est l’unique triste réalité

Là encore, les Français ont beau jeu de flétrir les méthodes et l’inefficacité des Russes, mais sans être capables de meilleurs résultats que les Russes. Un combat de lépreux entre Français et Russes, comme disent les Dagara, sauf qu’ici les lépreux sont armés jusqu’aux dents. Ou ont beau jeu de justifier leur inefficacité par le fait que les autorités du Burkina ne leur demandent pas d’intervenir directement, mais ce que les Français ne peuvent alors expliquer, c’est pourquoi ils ne partent pas mais restent au Burkina, s’ils y sont inutilisés et inutiles…

Par conséquent, si l’on ne recherche que l’efficacité dans la lutte contre les groupes terroristes au sahel et au Burkina en particulier, on ne peut pas être crédible, une seconde, de chasser une puissance militaire inefficace pour en réclamer une autre. Si vous chassez les Français aujourd’hui parce qu’ils ne sont pas efficaces, il faudra avoir les mêmes courage et honnêteté de chasser demain les Russes pour la même raison ; ou les éviter dès maintenant pour ne pas avoir à les chasser demain…

Eviter le scénario afghan

Ceux qu’on appelle les pro Russes sont essentiellement des activistes de la société civile et des militants panafricanistes anticolonialistes. Ce qui les intéresse d’abord c’est moins l’efficacité de la lutte contre les terroristes que d’en découdre avec la puissance coloniale française. L’efficacité oui peut-être, mais, disent-ils, elle ne peut venir que d’un autre partenaire que la France (ils tiennent donc encore la France pour un partenaire, sans interroger ce qu’un partenariat avec une puissance dominatrice peut être !), en l’occurrence la Russie.

Autrement dit, les Russes sont présumés efficaces de cela seul qu’ils sont les ennemis de la France. Pour ces activistes et militants, la bonne efficacité n’est pas (seulement) celle qu’on constaterait sur le terrain, mais l’efficacité des Russes contre les Français : au point de s’oublier alors eux-mêmes, c’est-à-dire d’oublier, paradoxalement et gravement, ce pour quoi ils (ces activistes et militants) militent et luttent, leur pays, leur sol qui ne sont pas en sécurité et sont en train de disparaître…

L’activisme et le militantisme devraient distinguer deux niveaux de priorité : le niveau de l’urgence est la lutte pour la sécurité ; la lutte anticolonialiste et panafricaniste, lutte pour la liberté, une lutte de longue date qui ne date pas d’aujourd’hui, en est un autre.

A considérer la lutte anticolonialiste pour la liberté comme prioritaire et urgente, et à la rabattre sur la lutte pour la sécurité qui devient comme secondaire dans la mesure où l’on soutient que c’est parce que nous ne sommes pas libres que nous ne sommes pas en sécurité (et que celui qui nous tient encore sous sa dépendance est aussi celui qui nous met en insécurité), on ne sait plus finalement pourquoi on lutte :

Si nous n’avons plus d’Etat et de territoire, nous ne pouvons plus lutter contre une puissance dominatrice et impérialiste qui les convoite pour en accaparer les ressources et nous en désapproprier ; la résistance suppose un sol à s’approprier et défendre contre tout colonialisme ; mais si ce sol et cette terre sont envahis par d’autres individus qui ne sont pas les colons contre lesquels nous luttons, la sagesse et l’intelligence seraient d’orienter d’abord notre lutte contre les envahisseurs violents.
Non pas : il n’y a pas de sécurité sans liberté, mais, dans la situation que nous vivons au Burkina et au sahel : il n’y a pas de liberté sans sécurité. La lutte actuelle pour la sécurité est tactique, le combat anticolonialiste de toujours pour la liberté est stratégique. Il faut d’abord gagner la première pour se donner les moyens du second. Voyez-vous : si, « indépendants » et « souverains », disposant de territoires et d’Etats avant le terrorisme, nous n’étions déjà pas (complètement) libres, comment pourrions-nous être plus libres sans Etats ni territoires s’ils sont envahis et colonisés par des terroristes ?

Donc : un anticolonialiste conséquent, qui n’est pas un agitateur verbal et verbeux, devrait trouver dans la situation d’insécurité actuelle créée par les terroristes les ingrédients et prémices de la véritable lutte anticolonialiste. En ce sens : nous libérer des terroristes, et libérer notre territoire sont l’avant-goût de la libération du colonialisme.

Cela suppose que cette libération de l’invasion terroriste soit nôtre, que nous en soyons les premiers acteurs. Si dans la libération de notre territoire burkinabè nous sommes dépendants et des Français et des Russes, on ne voit pas comment nous pourrions nous libérer seuls du colonialisme ! Si, indépendants, nous disons que nous ne sommes pas libres, comment pourrions-nous être libres dépendants ?…

En très clair : l’anticolonialiste conséquent, s’il n’est pas militaire, est Volontaire pour la défense de la Patrie (VDP), et va au front, au lieu de saccager et incendier des ambassades dont il aura encore besoin le lendemain pour aller se faire photographier au pied de la tour Eiffel, plutôt que sous le Kilimandjaro, et montrer que lui aussi y a est allé, à Paris ; ou pour se soigner ; ou pour étudier…

Il faut dont penser à éviter le scénario afghan : les Afghans qui fuyaient leur pays, en 2021, ne se jetaient pas dans les bras des vainqueurs du moment, les Talibans, mais cherchaient désespérément le secours et la protection des « vaincus », les Américains. On se rappelle ces scènes inédites d’Afghans qui s’accrochaient aux ailes des avions américains pour en retomber morts comme des oiseaux abattus.

Les vrais vaincus ne sont pas toujours ceux qu’on croit, ceux qu’on chassent et caillassent en faisant du bruit (ou alors la victoire est toujours de très courte durée). Toutes la force de l’Occident, sa séduction, sa clôture, c’est ceci : il gagne encore en perdant ; plus il perd et plus il gagne… Il faut donc d’abord, si on lutte, lutter pour soi et contre soi, pour sauver sa peau. Cela s’appelle sécurité…

Les autorités du Burkina Faso, en laissant aux activistes et militants (dont je suis, à ma manière) le soin de décider du meilleur partenariat pour le pays en crise, démissionnent lâchement et dangereusement. Car on ne voit pas comment ces activistes et militants, qui ne sont pas le peuple, pourraient imposer leurs positions et préférences à toute la nation sans être au pouvoir, sans prendre le pouvoir de quelque manière, directement par la rue (insurrection), par tiers mieux placé (coup d’Etat), ou démocratiquement par les urnes, s’ils sont sûrs de confier ensuite le pouvoir à la bonne personne sans traîtrise.

En n’y prenant pas garde, le Burkina risque, en dehors du principe de l’efficacité, de faire de la question du meilleur partenariat la première cause de son instabilité politique. Le capitaine Traoré doit se montrer plus ferme et courageux dans ses choix qui engagent le pays tout entier :

S’il choisit de ne pas faire appel aux Russes, que cela ne soit pas pour plaire aux Français et Américains qui parlent trop mais font peu, mais qu’il le dise aux Burkinabè d’abord, et que tout le monde s’y tienne. Que ceux qui ne sont pas d’accord prennent le pouvoir (le plus démocratiquement possible !) et invitent Wagner…

S’il n’a pas besoin de l’aide militaire de la France, qu’il la prie poliment et souverainement de quitter le sol burkinabè et mette ainsi fin à l’occupation d’un pays déjà en train d’être occupé par les terroristes. S’il en a besoin, ne pas en avoir honte (c’est tactique), mais exiger surtout des résultats concrets sur le terrain…

On compare le capitaine Traoré à Thomas Sankara, ou lui-même emprunte à Sankara. Mais le révolutionnaire burkinabè n’était pas muet et taiseux, il disait et expliquait ce qu’il faisait, et faisait ce qu’il disait. Que le capitaine Traoré montre son vrai visage, même derrière son masque, et s’abstienne surtout de vouloir gouverner pour plaire. Fiat Lux…

Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE

Source: LeFaso.net