Le Burkina est le deuxième pays d’Afrique le plus touché par le terrorisme avec 216 incidents terroristes enregistrés en 2021, selon l’indice mondial du terrorisme publié par l’Institut pour l’économie et la paix (IEP). Il s’agit d’une étude approfondie analysant l’impact du terrorisme pour 163 pays du monde.

De 191 en 2020, le nombre d’incidents terroristes est passé à 216 en 2021. C’est le nombre le plus élevé depuis le pic de 2019 après la déclaration d’état d’urgence en raison de l’augmentation de l’activité terroriste, selon l’indice mondial du terrorisme 2022 publié en anglais par l’Institut pour l’économie et la paix. Le calcul du score de cet indice prend en compte non seulement les décès, mais aussi les incidents, les otages et les blessures du terrorisme, pondérée sur une période de cinq ans.

Le Burkina Faso avec un score de 8.270 est passé de la 52e place en 2015 à la 4e place en 2021 parmi les pays les plus touchés par le terrorisme. Le pays est classé derrière l’Afghanistan, première depuis les trois dernières années, l’Iraq, premier pays de 2011 à 2018, et la Somalie qui figure dans le Top 5 depuis 2015. En dessous du Burkina, l’on retrouve à la 6e place du classement, le Nigéria. Viennent ensuite le Mali (7e) et le Niger (8e).

En 2021, le Burkina a enregistré 732 morts (contre 658 en 2020) dont plus de la moitié est constituée de civils. Les régions proches des frontières du Burkina Faso avec le Niger et le Mali ont subi le plus d’attaques terroristes, représentant 72 % de toutes les attaques. Sur les 732 morts, l’on enregistre 491 dans la région du Sahel, précise le rapport. Dans le top 20 des attaques les plus meurtrières, l’on compte quatre attaques qui ont eu lieu sur le territoire burkinabè.

• L’attaque de Solhan (Province du Yagha) dans la nuit du 5 juin. Au moins 160 personnes ont été tuées et 40 blessés ont été enregistrés. Cette attaque est la deuxième attaque la plus meurtrière derrière celle du 26 août à Kaboul qui a fait 170 morts, toujours en 2021 ;

• Le 18 août, 59 civils et 15 membres des forces de défense et sécurité et des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) ont été tués dans l’attaque d’un convoi militaire qui escortait des civils sur la route entre Arbinda et Gorgadji dans la région du Sahel. Cette attaque a fait 19 blessés ;

• L’attaque du détachement de gendarmerie à Inata, classée troisième sur le plan national et huitième au plan mondial en 2021, a fait 53 morts parmi les gendarmes et 4 parmi les civils ;

• Le 23 décembre, l’attaque d’un convoi de commerçants sur l’axe Titao-Ouahigouya a entraîné la mort de 41 personnes dont le VDP, symbole de la résistance civile, Ladji Yoro.

La plupart des attaques commises sur le territoire burkinabè sont l’œuvre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Selon le rapport, le GSIM est le groupe qui a la croissance la plus rapide au monde, enregistrant la plus forte augmentation d’attaques et de décès en 2021. Ce groupe a été responsable de 351 décès en 2021, soit une augmentation de 69%. Il ressort également que le GSIM a exploité avec succès les failles des États en termes de gouvernance locale, de développement économique et sociale, pour recruter davantage de combattants.

Il ressort enfin du rapport de l’Institut pour l’économie et la paix qu’il y a une corrélation entre les activités terroristes au Sahel et le crime organisé à savoir les enlèvements, la traite des êtres humains, la contrebande d’armes et stupéfiants. « Il y a eu une augmentation substantielle des enlèvements au Sahel, avec 7 incidents signalés en 2016 contre 111 en 2019. En ce qui concerne Al-Qaïda au Maghreb islamique, les enlèvements auraient rapporté au groupe plus de 110 millions de dollars depuis 2003 », révèle le rapport.

En rappel, le Burkina Faso occupait la 12e place des pays les plus touchés par le terrorisme en 2020. En Afrique, il était classé derrière le Nigéria, la Somalie, la République démocratique du Congo et le Mali. L’attaque la plus meurtrière qui avait figuré dans le Top 20, cette année-là, était celle de Arbinda à la veille de Noel 2019. Cette attaque a fait 42 morts. Parmi les victimes, il y avait trente-cinq civils, dont trente et une femmes, et sept militaires (quatre soldats et trois gendarmes).

Synthèse de Fredo Bassolé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net