La représentante spéciale de l’Union européenne (UE) pour le Sahel, Emmanuela Del Ré, a animé une conférence de presse ce vendredi 4 mars 2022 pour faire le point de sa mission au Burkina Faso.

« Il y a encore beaucoup de défis », résume Emmanuela Del Ré, au bout de ses cinq jours de mission au Burkina Faso. Elle qui a été la première personne à être reçue en audience quelques heures après l’investiture du président Paul Damiba, se dit honorée par ce geste. Elle a eu l’assurance du retour à l’ordre constitutionnel, un principe auquel l’Union européenne (UE) tient fermement.

Avec le lieutenant-colonel Paul Damiba, il a été aussi question de la détention de l’ancien président Roch Kaboré depuis le coup d’Etat (24 janvier 2022). « J’ai demandé au président Damiba de libérer le président Kaboré », a-t-elle indiqué.

Sauf qu’Emmanuela Del Ré n’a pas obtenu de délai. Selon la représentante spéciale de l’UE pour le Sahel, le président Paul Damiba maintient l’ex président Roch Kaboré parce qu’« il veut protéger l’ancien président », a expliqué Emmanuela Del Ré, qui ajoute par ailleurs que c’est parce qu’il « risque des attaques, en considérant la situation récente de coup d’Etat et de changement de régime ».

Dynamisme de la société civile burkinabè

Au cours de son compte rendu de mission, la représentante spéciale de l’UE pour le Sahel dit prendre acte de la durée de la transition (trois ans) puisqu’elle a été décidée au cours des assises nationales. Toutefois, l’institution reste focalisée sur les résultats et la décision finale de la CEDEAO par rapport à cette durée. « Je sais qu’il y aura la mission de la CEDEAO, il y aura des négociations. L’Union européenne est toujours favorable à encourager le dialogue », a-t-elle affirmé.

L’organisation européenne a décidé de « réviser » son appui budgétaire envers le pays des hommes intègres mais elle ne lui tournera pas le dos. « L’Union européenne n’abandonnera jamais le Burkina Faso », a réitéré Emmanuela Del Ré, qui pense qu’il faut « avoir une situation très claire ».

En plus de la politique, l’envoyée s’est également entretenue avec les organisations de la société civile. Elle a constaté qu’il y a beaucoup d’attentes de la part de la société civile mais surtout un peu d’optimisme. « J’ai beaucoup de confiance en la société civile burkinabè parce qu’elle est dynamique », s’est félicité Emmanuela Del Ré.

Pour la lutte contre le terrorisme, l’UE réaffirme son soutien au Burkina Faso. En ce qui concerne la justice, Emmanuela Del Ré a insisté, durant son audience avec le président de la Transition, sur la nécessité de faire des réformes.

Cryspin Laoundiki

Lefaso.net

Source: LeFaso.net