Il ne passe plus un jour sans que les réseaux sociaux ne soient envahis de messages de détresse signalant la disparition d’un enfant ou d’un adulte. Le cas de la petite Carine Lofo, âgée de 5 ans, kidnappée le 19 février 2022 dans la ville de Koupéla a créé l’émoi et l’indignation sur la toile. En attendant que les limiers ne mettent le grappin sur les auteurs de ce forfait, les appels en faveur de sa libération se multiplient.

Mercredi 30 juillet 2014. Des manifestants en colère mettent le feu au commissariat de police de Houndé après avoir manqué de lyncher deux jeunes filles arrêtées pour vol d’enfant. C’était il y a huit ans de cela. Aujourd’hui encore, la question des enlèvements est d’actualité avec des cas où des enfants sont retrouvés et d’autres où des parents restent toujours sans nouvelle de leurs progénitures.

Selon plusieurs témoins, une dame est à l’origine de l’enlèvement de la petite Carine Lofo. Elle aurait envoyé la grande sœur de la victime et en a profité pour enlever la petite Carine sur sa moto de couleur blanche. Était-elle seule ? Qui sont ses complices ? Est-elle toujours sur le territoire burkinabè ? Qu’est-ce qui a pu la pousser à commettre un tel acte en plongeant, une famille, une communauté, un pays dans le désarroi ?

La grande mobilisation des internautes est la preuve que les Burkinabè ne badinent pas avec la sécurité des enfants. Aucun peuple d’ailleurs. Cet enlèvement vient rappeler qu’aucune famille n’est à l’abri de ce type de fléau et qu’il faut redoubler de vigilance. Et les parents sont interpellés.

Un enfant, c’est au moins sept mois de grossesse, des nuits blanches, des soupirs, des larmes, des rires, des espoirs, etc. Éduquer un enfant n’est pas une partie de plaisir, cela demande une attention et une vigilance constantes. On n’éduque pas un enfant par procuration. Hélas, depuis quelques années, certains parents sont des champions en la matière. Ils préfèrent confier cette éducation aux aides ménagères qui ne mesurent pas toujours les risques, surtout dans ce contexte d’insécurité où pour quelques billets de banque, l’homme est prêt à vendre son semblable à vil prix.

Plutôt que de noyer leurs soucis dans l’alcool ou de s’adonner aux commérages à longueur de journée, certains parents devraient sérieusement s’intéresser aux sorties de leurs enfants et leur inculquer un certain nombre de réflexes qu’ils ont eux-mêmes reçus de leurs parents quand ils étaient enfants. Ne pas ouvrir la porte à un inconnu, ne pas parler à un inconnu encore moins le suivre, ne rien accepter (bonbons, biscuits, argent, etc.) d’un inconnu, toujours demander la permission avant de sortir, rentrer directement à la maison après l’école.

Pour ce qui est des adolescents, les parents doivent leur apprendre à constamment donner leur position par appel ou par SMS lorsqu’ils sortent. Ils doivent de temps en temps appeler l’administration de l’école pour s’assurer que l’enfant est bien assidu aux cours. Ils doivent également s’intéresser aux fréquentations de leurs enfants mêmes sur les réseaux sociaux.

Au-delà de ces gestes de routine, un internaute préconise d’organiser par école, les enfants d’un même quartier pour qu’ils aillent ensemble à une heure indiquée à l’école et qu’ils reviennent au quartier ensemble à la même heure sous la surveillance discrète de deux adultes. Ceux-ci seront rémunérés grâce à de petites cotisations par enfant. Est-ce faisable ?

En attendant d’y répondre, il faut retenir que toutes ces mesures ne mettent pas les familles à l’abri des problèmes, mais elles peuvent minimiser les risques. L’État a une part de responsabilité et il est temps qu’il prenne le taureau par les cornes. Pour la petite Carine, les limiers sont sur le coup. Pourvu que les auteurs de cet acte et les autres truands quel que soit leur sexe soient punis à la hauteur de leur forfait.

HFB

Lefaso.net

Source: LeFaso.net