A la suite d’autres catégories socio-professionnelles, le président du MPSR, le LCL Paul Henri Sandaogo Damiba, a rencontré les patrons de presse le samedi 19 février 2022. Une occasion pour lui d’apporter des précisions sur la prise et la gestion du pouvoir par son mouvement.

- Sur la polémique qui fait sensation depuis la prestation de serment du nouveau chef de l’État, notamment la présence de l’activiste Ibrahima Maïga au côté du président du MPSR nouvellement investi président Faso, le lieutenant-colonel Damiba a été clair et concis :  » Ibrahima Maïga n’est pas membre du MPSR « .

– Sur la composition même des membres du MPSR, le président Damiba dira qu’il faut attendre un peu avant de les connaître. Néanmoins, soulignera-t-il, ces membres ne sauraient se limiter aux premiers cordons des membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui ont participé à l’opération de prise du pouvoir. « Vos contributions sont attendues et ceux qui le veulent pourront être membres conformément aux textes qui seront adoptés » a souligné le LCL Damiba à l’attention des hommes des médias.

- Sur les incidents occasionnés par le putsch, le lieutenant-colonel Damiba précisera qu’il y a eu quelques cas de blessés enregistrés au moment des faits, notamment les membres du convoi présidentiel. Après des sommations et des échanges de tirs, quatre personnes ont été atteintes dans ce convoi mais leurs vies ne sont plus en danger et leur santé s’améliore, rapportera-t-il. En plus de ces blessés, les autorités ont appris bien après les événements qu’il y a eu aussi plusieurs victimes de balles perdues dans les zones de Nonsin, Gounghin, Cissin.

Un jeune de 12 ans a ainsi succombé vers l’institut des sports, de même qu’un apprenti mécanicien. Les contacts seraient en cours avec les familles des victimes pour le nécessaire à faire.

Ce point a aussi été l’occasion pour le chef du MPSR de rappeler que la seule personne qui a été arrêtée au cours de l’opération est le président Roch Kaboré qui est actuellement en résidence surveillée.

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- Sur la stratégie de communication, tout en invitant les médias à diffuser la bonne information, le nouveau chef de l’État leur a demandé de la patience quant au rodage du système de communication. Le domaine sécuritaire demande des agencements et des améliorations à apporter pour avoir plus de cohérence avant de pouvoir bien communiquer, a-t-il expliqué. Du reste, relèvera-t-il sous forme de boutade, le MPSR n’avait pas le temps de penser à un directeur de la communication quand il préparait son opération. Il faut donc aller par étape et un point focal sera mis en place auprès du service d’information du gouvernement pour assurer une bonne fluidité de l’information.

- Sur l’orientation et le programme du MPSR, le président Damiba souligne qu’il faut éviter de leur accorder des intentions en dehors de ce que, eux-mêmes, ont clairement et publiquement dit ; en dehors de cela, ceux qui le font se tromperont toujours, a-t-il affirmé.  » Les interprétations ne nous affectent pas et ne nous ébranlent pas », a-t-il renchéri. Il expliquera que leur engagement et leur action ont été déclenchés par les dysfonctionnements dans la gouvernance, notamment celui de l’outil militaire.

- Quant au front sécuritaire dont la dégradation explique l’avènement du MPSR, le LCL Damiba reconnaît qu’elle est toujours préoccupante mais rassure sur leur engagement, à travers notamment les actions qui sont en cours, pour apporter une nette amélioration. Il note la nécessité de revoir la communication sur les opérations car, pour l’essentiel « l’ennemi est burkinabè ». D’où le besoin de plus de concertations avec les leaders locaux.

En conclusion, le président du MPSR, le LCL Paul Henri Sandaogo Damiba a soutenu que le mouvement qu’ils ont déclenché suscite beaucoup d’espoir. Selon lui, l’œuvre de la refondation ne se fera pas avec une petite partie de la population mais avec l’engagement de tous les Burkinabè convaincus et déterminés à faire quelque chose pour le Burkina Faso. En cela, les médias ont un rôle essentiel à jouer, dira-t-il aux patrons de presse et le MPSR fera ce qui est possible pour les accompagner.

Lefaso.net

Source: LeFaso.net