La rumeur est partie comme une traînée de poudre le dimanche 23 janvier 2022 faisant état d’un présumé coup de force militaire visant à déstabiliser le pouvoir en place. Des tirs nourris ont été entendus dans différentes casernes à Ouagadougou et dans d’autres villes du Burkina. C’est finalement dans la soirée du lundi 24 janvier 2022 que le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) annonce avoir pris le pouvoir.

Avant la proclamation du MPSR, nous avons recueilli quelques avis des populations sur ce qui visiblement s’apparentait à un coup d’État. De façon générale, tous cautionnent l’arrêt de Roch Kaboré par les militaires mutins. A les entendre, depuis son avènement à la tête du pays, le peuple burkinabè vit « l’enfer sur terre ». L’insécurité, le copinage, la mauvaise gouvernance sont, entre autres, les souvenirs que certains Burkinabé retiendront toute leur vie de ce régime.

La suite dans les deux vidéos ci-dessous.

« La peur de Roch a fini par le rattraper » a déclaré Sophie Kaboré, présidente de l’association « Mouvement ». Les témoignages de cette dame laissent croire que le régime Kaboré n’a été qu’un calvaire pour les populations du Burkina Faso. La peur du président déchu de composer avec les autres a fini par le rattraper, estime-t-elle. « Il a toujours eu peur de composer avec l’ancien régime même avec certains corps de l’armée de peur d’être renversé. Aujourd’hui, 24 janvier 2022, c’est cette peur qui a fini par le bouffer », lance-t-elle.

Sophie Kaboré, présidente de l’association « Mouvement »

D’après cette activiste, c’est un « coup d’État salvateur » puisqu’elle affirme que le peuple burkinabè était déjà dans l’impasse. Elle pointe du doigt la nomination de ses amis « médiocres » à de « hauts postes ». « Le régime Kaboré était un danger pour nous », a-t-elle martelé. « Nous avons toujours eu une armée très forte. Je souhaite que les militaires restent au pouvoir pour nous garantir la paix », a suggéré Sophie Kaboré.

Vue des populations exprimant leur soutien aux militaires

Arouna Radbo est apprenti chauffeur à Ouagadougou. On retient qu’il a été arrêté le 22 janvier 2022 par la Compagnie républicaine de sécurité suite à la marche à double vocation (démission du président Roch Kaboré et soutien au peuple malien). « Je viens d’être relâché de prison après 48 heures de détention illégale », affirme-t-il. Comme le dit un adage, « cabri mort n’as plus peur de couteau », Arouna Rabdo préfère, dit-il, mourir pourvu que Roch Kaboré ne dirige plus le pays des hommes intègres.

Dofinitta Augustin Khan

Lefaso.net

Source: LeFaso.net