L’atelier de lancement du programme Nex’Eau s’est ouvert ce mercredi 27 octobre 2021, à Ouagadougou, sous la présidence du conseiller technique du ministère de l’Eau et de l’assainissement, Ghislain Kaboré. Les activités de cet atelier vont durer deux jours et s’articuleront, entre autres, autour de la présentation du programme ; des termes de référence du schéma directeur d’urgence concerté ; des rôles et responsabilités des différents acteurs impliqués.
L’eau a une place prépondérante dans notre vie et plus encore pour les populations déplacées. De 80 000 en janvier 2019, le nombre de déplacés internes est passé à près de 1 368 000 personnes en juillet 2021. Cette population est majoritairement regroupée dans les centres urbains des régions du Sahel, du Nord, du Centre-nord et de l’Est avec pour conséquence la dégradation des niveaux de services d’eau potable assurés par l’ONEA en zone urbaine, les communes en zone rurale.
- Les participants
Apporter ce liquide précieux aux populations déplacées ne peut être couvert par la seule réponse humanitaire, mais nécessite à la fois des interventions d’urgence, d’appui à la résilience et de développement. Cela implique une réponse conjointe de l’ensemble des acteurs étatiques, humanitaires et de développement. C’est dans ce contexte que l’ONEA et un consortium d’ONG (Solidarités international, le Gret et le Groupe URD) ont obtenu un financement pour la mise en œuvre d’un programme d’expérimentation de l’approche nexus humanitaire-développement dans le domaine de l’eau potable (Nex’Eau).
Ce programme est composé de deux projets complémentaires que sont : le projet de renforcement de la résilience des services publics d’eau potable en contexte de crise, financé par l’AFD à hauteur de 1 500 000 euros (soit environ 1 milliard de francs CFA) et l’activité Nexus, financée par l’USAID pour un montant de 2,250 USD.
Le lancement dudit programme est intervenu ce mercredi 27 octobre 2021, à Ouagadougou.
- Pour le DG de l’ONEA, le programme est en cohérence avec les mesures humanitaires mises en oeuvre dans les régions du Nord et du Centre-Nord
Dans son allocution de bienvenue, le directeur général de l’ONEA, François Kaboré, a exprimé, au nom de son institution, la fierté d’avoir été choisi pour être partie prenante de la mise en œuvre de ce projet dont la finalité est de renforcer la résilience des services publics d’eau potable, en contexte de crise, dans cinq agglomérations des régions du Nord (Titao, Ouahigouya, Oula et Séguénega), et du Centre-nord (Kongoussi). M. Kaboré a renouvelé ses félicitations à toutes les équipes du Gret, de l’URD et de Solidarités International pour la bonne organisation de cet atelier de lancement aux côtés de l’ONEA. Nex’Eau vient, dit-il, enlever une épine du pied des autorités.
« Pratiquement plus de cinq ans, que notre pays fait face à la dégradation de la situation sanitaire. Et comme première conséquence que nous notons au niveau du secteur de l’eau, c’est le déplacement massif des populations. Alors, que la première chose pour vivre c’est l’eau. Ce contexte a bouleversé tout notre dispositif de fourniture d’eau aux populations », a confié le conseiller technique du ministère de l’Eau et de l’assainissement, Ghislain Kaboré.
- Photos des officiels
Il a formulé le vœu que ce programme puisse contribuer à améliorer significativement les efforts consentis par le gouvernement pour soulager la souffrance des populations hôtes et des déplacés internes. Pour y arriver, il a interpellé les maires et les populations des communes concernées sur le rôle qu’ils doivent jouer dans la réussite de la mise en œuvre de ce programme ambitieux.
S’exprimant sur le bien-fondé de Nex’Eau, la directrice adjointe de l’AFD-Burkina, Julie Baron, a, pour sa part, relevé qu’il contribuera à renforcer les capacités de l’ONEA et des collectivités locales pour répondre à la situation de crise, à savoir : comment coordonner les acteurs humanitaires qui interviennent de façon importante mais dont les actions ne sont pas souvent suffisantes pour couvrir tous les besoins.
Des besoins qui nécessitent d’être davantage coordonnés avec les acteurs sectoriels nationaux pour, au finish, identifier certains investissement comme prioritaire.
L’approche novatrice de l’ONEA et ses partenaires, faut-il le signaler, vise trois objectifs spécifiques dont l’une des plus importantes est la capitalisation et la diffusion des méthodologies développées et les leçons apprises en vue d’une potentielle réplication dans les principaux centres urbains d’accueil des déplacés forcés au Burkina.
- La directrice pays de l’ONG Solidarités International, Rebecca Bouchet-Petersen s’exprimant a propos de leur intervention sur le terrain
Prenant à son tour la parole, la directrice pays de l’ONG Solidarités International au Burkina a dévoilé un pan de leur intervention sur le terrain. De ses propos, il ressort que l’ONG va aider l’ONEA à maintenir et à renforcer sa capacité de fournir un service d’accès à l’eau potable dans les centres urbains ; à apporter les premières réponses aux personnes déplacées quand elles arrivent pour absorber le choc, et à travailler avec les communes et entreprises partenaires pour la réalisation du panel d’infrastructures en eau.
« La collaboration avec l’ONEA est très importante. Parce que ce qu’on essaie de faire, ce n’est pas juste des réponses ponctuelles. C’est vraiment de s’intégrer dans la stratégie globale du ministère de l’Eau pour améliorer durablement l’accès de l’eau aux populations », a expliqué Rebecca Bouchet-Petersen.
Prévu pour s’exécuter entre 2021 et 2023, Nex’Eau cible, entre autres, 300 000 personnes bénéficiaires dont 80 000 issues des populations déplacées ; la réalisation de cinq SDUC ; le renforcement de cinq services d’eau.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents