Face à la situation sécuritaire dégradée dans leur province, les jeunes de la province de la Tapoa sortent de leur silence et appellent à la mobilisation pour sa libération. C’est devant un parterre de journalistes que l’appel a été lancé à tous les Burkinabè, ce vendredi 22 octobre 2021 à Ouagadougou, au cours d’une conférence de presse animée.

« La Tapoa ne sera pas Kidal, ni la Lybie et nous sommes prêts à nous battre jusqu’à la mort s’il le faut, même si, nous mourrons, il y aura des gens pour continuer le combat pour libérer notre province », lancent-ils avec une certitude devant un parterre journalistes venus assister à la conférence de presse.

« Nous n’allons pas laisser notre province entre les mains de ces hommes sans foi ni loi. Nous aussi nous sommes comme eux et nous sommes prêts à mourir pour la Tapoa. Et nous allons les poursuivre jusqu’à leur dernier retranchement », ajoutent-ils, tout en faisant savoir que le jugement se fera désormais entre eux et les terroristes, en respectant les lois de la République.

Marcel Ouoba, l’un des jeunes de la Tapoa, organisateur de la conférence de presse

A les entendre parler, la guerre est déclarée contre ces forces du mal. Et ces jeunes appellent tous les Burkinabè à s’unir à leur cause pour la libération de leur province. Pour eux, ce combat ne se limite pas à un individu mais à tous les Burkinabè. Ils lancent un appel à la mobilisation de tous et de toutes. C’est visiblement un groupe de jeunes très remontés contre la situation de leur province qui veulent en découdre.

« Nos cœurs sont meurtris et nous ne pouvons que passer par vous pour exprimer ce que nous ressentons. La Tapoa est devenue sombre, parce qu’étant devenue le nid des terroristes. Les institutions financières ont plié bagages, les marchés fermés et aucun maire ne peut encore se rendre sur place. Les transporteurs ont arrêté le trafic et il n’est plus possible de rentrer chez soi. Toute la province est entre les mains des forces du mal et malgré les alertes des leaders de la localité, le secours tant attendu n’est jamais arrivé », dépeint tristement l’un des leur, Marcel Ouoba aux journalistes.

Il assure qu’aujourd’hui, l’Etat ne contrôle plus rien dans la province et que depuis le lundi 18 octobre, toutes les écoles sont fermées.

Vue des journalistes

Et en tant que jeunes, ils doivent se battre au péril de leurs vies pour que les générations futures profitent aussi de l’héritage que leur ont cédé leurs aïeux, explique Marcel Ouoba. Et selon ses dires, ils ne relèvent d’aucune structure, ni d’aucune association, leur seule structure, c’est leur survie, la survie de la province. C’est d’ailleurs pourquoi, ils appellent la population à se révolter contre les terroristes. Jusqu’à ce qu’elle soit libérée, les jeunes disent être désormais engagés pour la Tapoa et lancent un appel à toutes les personnes qui aiment cette province, à soutenir leur lutte.

Yvette Zongo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net