Le ministre en charge de la promotion des langues nationales, le Pr. Stanislas Ouaro, aux côtés du représentant du maire de la commune de Ouagadougou, Joseph Ouédraogo, a ouvert, ce mardi 21 septembre 2021, l’atelier national de la politique linguistique au Burkina Faso.
Pendant deux jours (21 et 22 septembre 2021 à Ouagadougou), les experts du domaine, composés notamment de techniciens des départements ministériels concernés par la promotion des langues nationales, d’acteurs de promotion des langues nationales et de personnes ressources, travailleront sur un ensemble de quatre documents afin d’élaborer une politique de promotion des langues nationales burkinabè.
C’est ce qui a été annoncé par le ministre en charge de la promotion des langues nationales, le Pr. Stanislas Ouaro, au cours de son discours d’ouverture.
Pour ce faire, le premier document, qui sera analysé au cours de ces deux jours de travaux, est en lien avec le rapport diagnostique de la politique linguistique faisant état des lieux de la thématique. Ce document répertorie aussi les défis à relever. Le deuxième document précise les fondements de cette politique, indique ses principes directeurs et ses orientations stratégiques.
- Pour le ministre en charge de la promotion des langues nationales, le Pr. Stanislas Ouaro, le document de politique linguistique en cours permettra de protéger et de développer les langues nationales
Le troisième document est basé sur la stratégie nationale de promotion des langues nationales. Il planifie les activités à réaliser sur une période de cinq ans afin de faire des langues nationales un véritable levier de développement. Le quatrième et dernier document qui sera validé est le plan d’action triennal de promotion des langues nationales. Il présente des axes et des objectifs stratégiques identifiés, à même d’apporter à court terme, des réponses aux défis soulevés par l’analyse diagnostique.
Ce document de politique linguistique final permettra par ailleurs, selon le Pr. Stanislas Ouaro, d’avoir une stratégie sur cinq ans. Ce qui permettra de mobiliser les ressources mais également de réunir les acteurs autour d’un même objectif. Ce qui leur évitera, dit-il, d’aller dans tous les sens. Ce devrait être un document fédérateur permettant d’harmoniser les interventions en matière de promotion des langues nationales. « Déjà, ce que je peux dire, c’est que dans les différents documents, des propositions ont été faites parmi lesquelles, il s’agit de faire en sorte que toutes les langues puissent avoir un alphabet bien rédigé et soient protégées », affirme M. Ouaro.
- Vue des experts réunis pour valider le document sur la politique linguistique au Burkina
Le ministre a par ailleurs rappelé que la mise en œuvre de cette politique linguistique est une préoccupation de premier rang dans les politiques de développement du pays. Il rappelle que les péripéties de l’histoire du Burkina ont joué pour que les langues locales demeurent longtemps dans une léthargie, avec une quasi-absence dans la science et les techniques du monde moderne.
« Et conscient de cette réalité qui montre les insuffisances du principe du « tout français », une approche alternative a été proposée consistant en la mise en œuvre d’une politique linguistique ou les langues nationales permettent la transmission de nos valeurs endogènes et des normes qu’aucun autre code linguistique ne serait susceptible de transmettre », a-t-il laissé entendre.
Par conséquent, ajoute le premier responsable du département en charge de l’alphabétisation, seule une politique linguistique vigoureuse permettra aux populations de s’impliquer véritablement dans un esprit citoyen, dans la vie de leur nation et de se prendre en charge sur toute question touchant à leur développement.
- Le représentant du maire de la commune de Ouagadougou, Joseph Ouédraogo, a salué tous les efforts du ministère dans la promotion des langues nationales
Un enjeu d’envergure nationale et sous régionale
Même son de cloche pour le représentant du maire de la commune de Ouagadougou. Son troisième adjoint, Joseph Ouédraogo, a indiqué que le développement et la protection des langues nationales constituent un enjeu d’une grande ampleur au niveau national voire sous régional, comme l’attestent les nombreuses initiatives lancées pour créer des conditions favorables à la promotion des langues nationales.
Toute chose qui, selon lui, permettra de favoriser un développement socio-culturel et économique endogène tant promis à la population.
Avant de mettre fin à cérémonie d’ouverture, le Pr. Stanislas Ouaro a exhorté les acteurs à une pleine participation afin qu’au sortir de l’atelier, le Burkina Faso ait un document de référence en matière des langues nationales.
Yvette Zongo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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