L’Africain field epidemiology network (AFENET) a organisé ce vendredi 17 septembre 2021, une rencontre-bilan de mise en œuvre de son projet de surveillance rapide de la mortalité dans quatre régions sanitaires du Burkina. Il s’est agi de partager les résultats des années 2020 et 2021.

Dans de nombreux pays, la couverture et l’enregistrement des décès est souvent très basse et le Burkina Faso ne fait pas exception. Conscient de l’importance d’une base de donnée relative au nombre de décès et à leur cause, l’AFENET (Réseau africain d’épidémiologie de terrain), ainsi que le ministère de la Santé ont mis en place un projet de surveillance rapide de la mortalité dans quatre régions sanitaires du Burkina Faso.

Après sept mois de mise en œuvre, il ressort que le Burkina Faso enregistre un excès de mortalité dans les quatre régions concernées, à savoir le Centre, les Hauts-Bassins, le Centre-nord et le Sahel. Dans les 27 établissements de santé inclus dans le projet pilote, ce sont au total 24 998 décès qui ont été enregistrés pour les années 2020 et 2021. Un nombre de décès jamais relevé au Burkina Faso les années précédentes, déplore Dr Bernard Sawadogo, directeur général de AFENET.

Et pour expliquer ce taux de mortalité excessif, plusieurs facteurs ont été mis en avant tels que l’apparition du covid-19, l’amélioration de la notification des décès et la non exhaustivité des données rétrospectives.

« Les taux de mortalité enregistrés en 2020 et 2021 sont des taux jamais atteints les années précédentes », Dr Bernard Sawadogo, directeur général de AFENET.

Le présent projet visait à surveiller les tendances de la mortalité en temps, lieu et personne ; examiner les seuils de mortalité toutes causes confondues ; déterminer les causes de la surmortalité et déterminer l’impact du covid-19 sur la mortalité. Il s’est déroulé en deux phases dont la première s’étendait de janvier 2018 à août 2020 et la deuxième couvrait le mois de mars à septembre 2020.

La mise en œuvre du projet de surveillance rapide de la mortalité dans quatre régions sanitaires du Burkina Faso a permis d’évaluer les tendances de la mortalité au Burkina Faso. Les résultats pourront contribuer à améliorer les prestations de service dans les structures sanitaires, en particulier sur les sites pilotes, mais aussi permettre la prise de décision rapide lors d’une éventuelle épidémie pour orienter les politiques de santé.

Photo de famille entre les membres de l’AFENET, de l’OMS et du ministère de la Santé

Le directeur général de la santé publique du ministère de la Santé, Emmanuel Seini, s’est dit satisfait du déroulement du projet car il permettra aux responsables d’être éclairés lors de la prise de décisions.

En rappel depuis sa création en 2005, l’AFENET a permis de mettre en place des programmes en formation d’épidémiologie de terrain et, de ce fait, de former quarante agents de terrain. En plus de ces formations, l’AFENET accompagne le ministère de la Santé dans le renforcement du système de surveillance épidémiologique.

Nado Ariane Paré

Lefaso.net

Source: LeFaso.net