La 6e édition de la Semaine nationale de l’information et de l’orientation post-baccalauréat 2021 s’est tenue du 24 au 31 juillet 2021 sur le site du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO). Événement majeur dans le paysage éducatif du Burkina Faso, cette activité permet chaque année de rassembler, en un seul espace, des acteurs nationaux et internationaux de l’enseignement supérieur en particulier, et du monde éducatif en général. Dr Lydia Rouamba, directrice générale du Centre national de l’information, de l’orientation scolaire et professionnelle, et des bourses (CIOSPB), en collaboration avec Dr Fernand Ouédraogo, directeur de l’information et de l’orientation scolaire et professionnelle, en fait le bilan. Pour la directrice générale, cette dernière édition fut un grand succès sur le plan organisationnel et de la participation du public.

Lefaso.net : Qu’est-ce qui a sous-tendu l’organisation d’une Semaine nationale de l’information et de l’orientation (SIO) au profit des nouveaux bacheliers ?

Dr Lydia Rouamba : D’abord, permettez-moi de traduire à l’ensemble des acteurs, des partenaires et du comité d’organisation de l’activité, mes remerciements et ma reconnaissance pour leur engagement et mobilisation dans l’organisation de l’événement qui a connu un grand succès. Ensuite, je voudrais saluer et remercier très cordialement les plus hautes autorités du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation pour leur accompagnement institutionnel dans l’organisation de la SIO.

Pour revenir aux raisons qui ont sous-tendu l’organisation d’une Semaine nationale de l’information et de l’orientation post-baccalauréat au profit des nouvelles bachelières et des nouveaux bacheliers, il faut relever principalement deux raisons : premièrement, l’une des missions du CIOSPB est de mettre en place un dispositif d’information et d’aide à l’orientation des élèves et des étudiants de façon à faciliter leur adaptation à la vie universitaire, voire leur insertion à la vie professionnelle ; deuxièmement, nous avons constaté que le besoin d’informations sur les filières de formation tant dans les universités publiques que dans les universités privées était important et récurrent après chaque session du baccalauréat.

Il nous a donc semblé utile de créer et de favoriser un espace unique d’échange et de partage d’informations avec divers acteurs et actrices du monde éducatif, y compris les conseillers d’orientation, afin de répondre aux diverses attentes de la population burkinabè en matière d’enseignement supérieur.

Ainsi, l’avantage d’un unique espace est de permettre aux parents, élèves, étudiantes et étudiants d’avoir accès à plusieurs catégories d’informations, à la fois sur les offres de formation et de bourses, les services sociaux, les établissements d’enseignement supérieur nationaux et étrangers, les fonds pour la recherche, etc.

Effectivement, nous avons constaté que le pavillon Soleil levant du SIAO était bondé de monde le jour de la cérémonie d’ouverture de l’événement !

C’est exact, nous avons en effet assisté à une grande mobilisation des nouvelles bachelières et nouveaux bacheliers, des étudiants et étudiantes ainsi que de leurs parents et parentes qui étaient plus de 4 000 lors de cette cérémonie d’ouverture.

Également, des actrices et acteurs de notre système d’enseignement supérieur étaient fortement représentés. Je m’en voudrais de ne pas remercier, encore une fois, Pr Alkasoum Maïga, notre ministre de tutelle, la marraine Hadja Fatimata Ouattara, ministre de l’Economie numérique, des Postes et de la Transformation digitale, les co-parrains le Ouidi Naaba Karfo, ministre de Sa Majesté le Mogho Naaba Baongo, et le Pr Rabiou Cissé, président de l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ). Ces différentes personnalités, ainsi que toutes celles qui nous ont fait l’honneur de leur présence à ladite cérémonie, ont donné un éclat particulier et un vibrant succès à l’activité.

La forte mobilisation est en partie, nous pensons, le résultat de l’immense travail médiatique, en termes d’annonces publicitaires, mené en amont de l’évènement à travers divers supports de communication : télé, radio, affiches, banderoles, flyers, web… Cette forte mobilisation des nouvelles bachelières et nouveaux bacheliers s’explique aussi par leur soif d’informations sur les opportunités de bourses et de formations ainsi que par leur besoin d’être accompagnés pour un choix éclairé de filières d’études.

Nous pensons qu’ils/elles ont pu trouver des réponses à travers les communications sur l’inscription sur la plateforme Campusfaso, les offres de bourses d’études nationales et internationales, l’aide et le prêt octroyés par le Fonds national pour l’éducation et la recherche (FONER) et les conditionnalités d’accès aux services offerts par le Centre national des œuvres universitaires (CENOU).

Qu’en est-il de la participation des différentes universités à ce rendez-vous annuel avec les nouveaux bacheliers ?

Nous avons eu la participation de l’ensemble des institutions publiques d’enseignement supérieur du pays, soit les sept universités ; de structures spécifiques du ministère en charge de l’Enseignement supérieur ; d’établissements financiers ainsi que d’un grand nombre d’institutions privées d’enseignement supérieur nationales et étrangères. Au total, il y a eu 80 structures exposantes. Quant aux visiteurs, ils étaient plus de 9 000 à avoir effectué le déplacement du site du SIAO.

Des perspectives pour les éditions à venir ?

Nous avons à cœur de travailler pour améliorer le cadre des échanges et d’exposition. Et comme l’a laissé entrevoir monsieur le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, un espace climatisé sera un environnement plus accueillant. Nous travaillerons à associer plus de structures tant au niveau national qu’international.

Aussi, comme vous l’avez remarqué sans doute, l’évènement tend de plus en plus à s’internationaliser avec le nombre croissant des établissements étrangers qui participent ou manifestent leur intention d’y prendre part. Il s’agit de pays comme l’Inde, la Tunisie, le Maroc, le Ghana… Ainsi, au regard de l’engouement et du nombre de pays étrangers qui participent à la manifestation, nous envisageons de renommer l’événement « Semaine internationale de l’information et de l’orientation (SIIO) » afin de tenir compte de cette dimension étrangère.

À quand la délocalisation de la SIO dans les autres régions du Burkina Faso ?

Il est certain que dans le cadre de la SIO, tous les lauréats ne peuvent pas venir à Ouagadougou, mais je voudrais vous rassurer que le processus de délocalisation ou d’organisation simultanée de l’évènement dans d’autres régions est déjà en cours.

En effet, en attendant que les points focaux du CIOSPB soient affectés et installés dans les différentes régions, il y a les Conseillers d’orientation scolaire et professionnelle (COSP) du ministère de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales (MENAPLN) qui organisent également, après les résultats du baccalauréat, des journées d’information et d’orientation au profit des nouvelles bachelières et nouveaux bacheliers. Cette conjugaison d’efforts entre les COSP du MESRSI et du MENAPLN permet d’outiller également les lauréats et lauréates du Bac des autres régions pour commencer les études universitaires en toute confiance.

Avez-vous le sentiment que l’enseignement supérieur dans notre pays a toujours sa noblesse d’antan ?

L’enseignement supérieur traverse des difficultés mais des efforts notables sont déployés pour favoriser les apprentissages, diversifier les offres de formation. Il est de plus en plus accessible par la magie de l’Internet et également exigeant, mais nous pensons que le Burkina Fao n’est pas à la traîne. L’érection de l’université virtuelle du Burkina en est la parfaite illustration.

C’est dire que nous avons foi que l’enseignement supérieur et les formations diplômantes ont un bel avenir et constituent un passage obligé pour le développement de notre pays. Mais auparavant, cela passe d’abord par une normalisation des années académiques dans les universités publiques et, ensuite, par l’instauration d’une saine gouvernance dans nos institutions universitaires.

Votre dernier mot ?

Je voudrais remercier, encore une fois, les différentes actrices et acteurs pour leur engagement, l’ensemble des collaboratrices et collaborateurs du CIOSPB, les partenaires que sont l’UNEEPL, le CEPES, QG-jeune et Lefaso.net sans oublier les sponsors Coris Bank, ECOBANK, BCB, Banque Atlantique et UBA, qui nous ont soutenu pour la tenue de cette activité phare. Je remercie également l’ensemble des médias qui ont contribué à la visibilité et à la notoriété de l’évènement. Et merci à vous !

Source: LeFaso.net