Certains écoliers, élèves ou étudiants du Burkina profitent des vacances pour préparer l’année scolaire à venir. Au lieu de se reposer et de se distraire comme les autres, des élèves de familles désargentées mènent des activités commerciales pour engranger un peu d’argent afin d’assurer la prochaine rentrée scolaire. Pour écouler leurs marchandises, ils écument les artères des grandes villes et les lieux fréquentés.
Ils sont dans la vente de crédit de recharge de téléphones, d’effets d’habillement, de fruits, de maïs ou de poissons frais, etc. Ils doivent parfois déjouer des tentatives d’escroquerie, de vol et faire face à des clients malveillants.
S’ils arrivent à surmonter ces difficultés, ils deviennent des soutiens pour leurs parents en contribuant aux dépenses quotidiennes de la famille. Ils leur offrent également un peu de répit en assurant eux-mêmes une bonne partie des dépenses de l’année scolaire.
C’est le cas de D.I, un élève en classe de 6e. Depuis maintenant trois ans, chaque vacance il aide son papa en faisant le vendeur ambulant dans les maquis et autres lieux pour proposer ses services.
« Mon papa possède une boutique. Pendant les vacances, comme que je n’ai pas les moyens de m’offrir un voyage comme mes autres camarades, j’aide mon papa dans sa boutique. Je prends des cigarettes que je vends dans les maquis et autres lieux de rassemblement. Il y a 200 FCFA qui me reviennent sur chaque paquet de cigarettes que j’arrive à vendre. Je peux vendre par jour 10 paquets et même plus souvent », nous a dit le jeune garçon.
- D.I, vendeur ambulant et apprenti mécanicien pendant les vacances
Il ajoute : « J’aide mon papa dans sa boutique du lundi au vendredi. Et le weekend, je suis apprenti dans un garage de voitures. Là-bas, je peux avoir 500 francs par jour. Grâce à tout cet argent que je me fais pendant les vacances, j’arrive à payer des fournitures scolaires. »
« Pendant les vacances, nous aidons notre tante à vendre du charbon et des épis de maïs. Par jour, on peut gagner 500 FCFA, voire plus si le marché est bon. Grâce à cet argent, nous arrivons à payer nos scolarités », nous ont confié A.O et S.O, tous en classe de CM1.
B.S, une élève en classe de 6e, elle écume les lieux fréquentés comme les gares routières, pour écouler son stock de biscuits et de mouchoirs. « Moi je vends du biscuits et des « lotus » à la gare d’une compagnie de transport de la place. Par jour je peux me faire mille francs ou plus. Mes journées s’étendent de 8h à 17h. Je ne suis pas la seule à la maison qui travaille pendant les vacances. J’ai deux frères aussi qui le font. L’un est apprenti maçon et l’autre est cireur de chaussures. Celui qui fait la maçonnerie, le fait avec mes cousins venus passer leurs vacances chez nous », témoigne-t-elle. D’après elle, les bénéfices engendrés par ce petit commerce serviront à l’achat de fournitures scolaires.
- T.T, aide à la poissonnerie de son oncle
Elève en classe de 5e dans un lycée situé en province, T.T a l’habitude de « monter » à Ouagadougou pendant les vacances pour aider son oncle dans ses activités. Et à l’en croire, il s’en sort assez-bien. « Pendant les vacances, je viens en ville pour aider mon oncle dans sa poissonnerie. J’arrive à gagner cinq milles francs par jour grâce à la vente du poisson. Mon oncle nous traite très bien et j’adore travailler avec lui. A la fin des vacances je retourne dans mon village aider mes parents à payer mes frais de scolarité », confie-t-il.
Patricia COULIBALY (stagiaire)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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