En dépit des efforts consentis par l’Etat et ses partenaires, l’assainissement demeure une question cruciale au Burkina Faso à cause de l’incivisme de certains usagers. A Ouagadougou, par exemple, il n’est pas rare de voir des endroits publics cohabités avec des ordures. Pour combattre ce phénomène, des actions citoyennes se multiplient de part et d’autre pour inculquer à chacun le sens de l’engagement et de la responsabilité.
Maintenir les endroits publics propres. C’est le rêve des autorités communales. Pourtant, cela n’est pas une chose aisée à cause des déchets domestiques, l’usage et l’abandon abusif des sachets ou emballages plastiques non biodégradables. Les formations sanitaires publiques de soins ne sont pas épargnées. Le spectacle est désolant au Centre médical avec antenne chirurgical (CMA) de Pissy où les abords du mur sont transformés en dépotoirs d’ordures. Les riverains ne se gênent pas pour déverser dans ces endroits des ordures ménagères. L’équipe de gestion de cet établissement sanitaire reste impuissante face à ce comportement anti éco-citoyen qui n’honore personne.
Pis, cette situation comporte des risques à la fois pour les patients, les accompagnants mais aussi pour les riverains qui vivent à proximité des germes de maladies. Dans un esprit d’engagement citoyen, de mobiliser la communauté autour d’un idéal commun, une journée d’action citoyenne est prévue le 31 janvier 2021 en vue de permettre aux malades admis dans ce centre de guérir dans un environnement sain.
- Le phénomène a la peau dure au Burkina Faso
« C’est vraiment une journée de nettoyage. Ça va consister à partir de 8 heures à réunir tous les acteurs avec du matériel de nettoyage. On va occuper l’espace. Partout où on peut nettoyer, on va le faire. Nous sommes en train de négocier avec certains partenaires pour racler tout autour du CMA pour qu’il y ait de l’espace assez visible pour que celui-là qui veut venir jeter des ordures que sa conscience puisse l’interpeller et qu’il ne puisse pas le faire ». Ce sont les propos du président du comité d’organisation, Mahamadi Ouédraogo, par ailleurs président de l’association « être utile, agir utile ».
Cette initiative citoyenne qui n’exige pas de grands moyens financiers, mais un effort physique, s’adresse à tous les habitants, toutes générations confondues. A quelques jours de l’opération, de nombreux volontaires ont confirmé leur participation. M. Ouédraogo ne s’emballe pas pour autant. « C’est aussi ça les réseaux sociaux. 1000 vont adhérer à l’initiative mais le JJ, on peut se retrouver avec 20 personnes », a-t-il expliqué. Le plus important à ses yeux n’est pas le nombre de participants mais la qualité et la motivation des gens qui feront le déplacement.
- Nous devrons penser l’espace public comme notre chambre, a déclaré M. Ouédraogo
Au-delà de l’opération de nettoyage, les membres de l’association et ses partenaires vont partager un repas communautaire avec les bénévoles. Une manière de renforcer les liens d’amitié et de coopération. Militant pour un changement dans le comportement de la population, le président du comité d’organisation a prescrit quelques gestes simples à faire quotidiennement comme un devoir citoyen. Il faut, selon lui, éviter de salir les espaces publics, être propre chez soi et autour de soi.
Car, plus on est propre, moins on a des chances de tomber malade. « Le mal ne doit jamais passer par nous et lorsqu’il s’agit de faire ce qui est utile et bien pour tous, nous devons donner le meilleur de nous-mêmes. L’histoire se chargera de nous célébrer un jour », ajoute-t-il. M. Ouédraogo ne compte pas s’arrêter à la tenue de la présente journée. Il ambitionne de lancer une campagne nationale digitale de lutte contre les accidents mortels impliquant les enfants.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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