Les coordinations des universités publiques et celle de la Recherche, de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), ont tenue une Assemblée générale le jeudi 21 janvier à l’Université Joseph Ki-Zerbo. Deux points essentiels étaient à l’ordre du jour de cette rencontre : les problèmes que rencontrent les enseignants à temps plein (ETP) et les ingénieurs de recherche (IR) avec leurs candidatures au CAMES 2021 et la remise en cause des acquis des enseignants chercheurs et des chercheurs.

Les coordinations des universités publiques et celle de la recherche, de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) ont rendu compte à leurs militants de la situation que rencontrent les enseignants à temps plein (EPT) et les ingénieurs de recherche (IR).

De quoi s’agit-il exactement ? Selon Dr Bertrand Meda, médecin, attaché de recherche à l’IRSS, tout semble avoir commencé en 2016. En effet, lors des négociations en 2016, le gouvernement a exprimé sa volonté de ne plus recruter d’ETP et d’IR mais de recruter directement dans les emplois spécifiques. Pour remplacer ces recrutements, le gouvernement aurait pris l’engagement de recruter des Assistants temporaires de recherche (ATER). Ceux-ci, a-t-il dit, assurerons les travaux pratiques, les travaux dirigés et poursuivront en même temps leurs études doctorales.

Malheureusement en 2017, a-t-il indiqué, non seulement les mesures d’accompagnement n’ont pas suivi, mais dès 2017 il y a eu plusieurs tentatives d’empêcher la nomination d’ETP et d’IR qui avaient soutenu leur thèse avant que le 9 mai 2019, le gouvernement ne prenne un décret (décret 435) qui dit qu’à partir de janvier 2020, le concours est la seule voie d’accès aux emplois spécifiques de chercheurs et d’enseignants chercheurs.

« Nous avons interpellé le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à plusieurs reprises. Nous leur avons même fait savoir que cela va poser des problèmes lorsque ces IR et ETP reviendront du CAMES avec le grade de maitre-assistant ou de chargé de recherche alors qu’ils n’ont jamais été nommés assistant ou attaché de recherche », a-t-il déclaré.

La note de trop

Le comble, laisse entendre les responsables de la Fédération, le 12 janvier 2021, le secrétaire général du ministère en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a sorti une note pour demander aux universités et au CNRST de refuser les dossiers CAMES des ETP et IR alors qu’au CNRST, par exemple, les candidats avaient déjà eu leur signature et téléchargé tous les dossiers sur la plateforme du concours CAMES.

C’est ainsi qu’ils ont rencontré le ministre himself, Pr Alkassoum Maïga, le 18 janvier pour exprimer leur desarroi. À cette rencontre, a relevé Bertrand Meda, le ministre a justifié le refus d’accepter les candidatures des ETP et IR par le fait que le décret 435 dit que le concours est la seule voie d’accès et que si on les laissait aller au CAMES et qu’ils étaient admis que cela poserait des problèmes, car il n’y aurait pas de postes d’emplois spécifiques pour eux.

Pour les autres remises en cause des acquis des enseignants chercheurs et chercheurs, Dr Meda cite également l’augmentation tacite des volumes horaires, puisque les encadrements des thèses et mémoires des étudiants ne sont plus décomptés désormais dans les volumes horaires de leurs directeurs ; la suppression de la prise en charge des jurys de délibération ; le refus d’intégrer comme fonctionnaires, les permanents du CNRST inscrits sur les listes d’aptitude du CAMES conformément à la loi 036 ; la non-organisation des voyages d’études depuis 2020.

L’Assemblée générale de la F-SYNTER a estimé qu’il n’était pas question d’accepter l’exclusion des enseignants à temps plein et les ingénieurs de recherche du CAMES. Une rencontre est prévue entre la Fédération et le ministre Alkassoum Maïga, le lundi 25 janvier 2021, pour exposer les propositions d’actions prises lors de l’Assemblée générale. Si les choses ne bougent pas dans le bon sens, il y aura sans doute dans les prochains jours une conférence de presse pour préciser la suite des événements.

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Source: LeFaso.net