Association à but non lucratif, apolitique et non confessionnelle, le Cadre de réflexion et d’action pour le développement durable (CREDD) se veut un centre de réflexion, de dialogue et d’actions sur les questions essentielles à la vie politique, économique et sociale au Burkina Faso. Aussi, pour contribuer à la marche vers un développement durable, il a organisé une conférence publique sur le thème « L’histoire sociopolitique et culturelle du Burkina Faso ». La conférence qui s’est tenue le samedi 16 janvier 2021 au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) a permis à des érudits de la question de disséquer le thème à travers leur communication au public venu assister.

Espace de partage d’idées et de pensées, le CREDD dans sa vision de fonctionnement a mis en place un plan triennal autour de 4 axes que sont : la participation à l’amélioration du jeu démocratique et de la bonne gouvernance ; la proposition de solutions aux grandes interrogations liées au développement social des Burkinabè ; la formulation de solutions concrètes aux problématiques économiques ; la réflexion sur la question de la protection et la sauvegarde de l’environnement. C’est fort de ses orientations, selon le président Pato Tassembèdo, que le CREDD a tenu la conférence publique.

L’affiche de la conférence publique

En effet, le CREDD entend jouer sa participation en offrant un cadre d’expression d’idées sur les sujets liés à la vie politique, économique et social au pays des Hommes intègres, fournir un appui visant à renforcer la démocratie et la gouvernance, contribuer à la promotion des valeurs d’intégrité, de probité et de paix ; ainsi à l’éveil des consciences sur l’engagement de la responsabilité citoyenne.

L’éclairage sur « L’histoire sociopolitique et culturelle du Burkina Faso »

L’éclairage sur « L’histoire sociopolitique et culturelle du Burkina Faso », dira Pato Tassembèdo, est l’accompagnement voulu par le CREDD pour favoriser la compréhension des différents évènements sociopolitiques et culturels du Burkina, mais également l’éclosion d’actions/initiatives citoyennes pour le développement.

Pato Tassembèdo, président du CREDD, initiateur de la conférence

Ainsi sur l’exposé du thème souhaité par les organisateurs, l’on retiendra dans un premier temps la communication de Dr Lassina Simporé, secrétaire général du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme et précédemment directeur des sites classés au patrimoine mondial. Celui-ci s’est interrogé sur le peuplement ancien du Burkina Faso jusqu’au XVe siècle. Dans sa présentation, il a abordé le squelette de l’ancêtre de l’Homme crédité de 7 millions d’années mis à jour au Tchad, dont les différentes recherches ont permis de découvrir d’autres ancêtres comme Orrorrin, Abel, Lucy.

Les différents participants à la conférence

Selon le communicateur, depuis 1976, les recherches au Burkina Faso ont permis aussi de réunir des informations non seulement sur les ancêtres des Burkinabè, mais en sus sur les vestiges qui leur sont attribués. En se posant les questions : Qui furent les premiers habitants de l’actuel territoire du Burkina Faso ? Où vivaient-ils ? De quoi se nourrissaient-ils ? Quels sont les vestiges qui ont résisté au temps ? L’on peut relever que ce sont autant de préoccupations auxquelles Dr Simporé s’est proposé de décortiquer avec l’assistance.

Le second volet du thème a été traité en deux actes par Dr Vincent Sedogo, responsable du laboratoire de recherche sur le patrimoine culturel et le développement durable de l’INSS/CNRST. Dr Sedogo s’est appesanti sur l’organisation sociopolitique et économique des populations au Burkina Faso, pour ensuite exposer sur les Hommes marquants des sociétés traditionnelles au Burkina Faso. La première communication montre qu’à l’époque précoloniale, plusieurs groupes sociaux vivaient sur le territoire actuel du Burkina Faso. Ces groupes, dira-t-il, présentaient une diversité d’organisation sociale et politique, qui s’échelonnaient dans des systèmes patrilinéaires et matrilinéaires.

L’assistance présente lors de la conférence

L’exposant a précisé que l’étude de leurs systèmes d’organisation a abouti à l’identification d’une soixantaine de communautés qui peuvent être classées en différents types de sociétés. Il a également noté que l’historicité et le fonctionnement des institutions sociales, politiques et administratives sur lesquelles elles sont appuyées pour gouverner, constituent actuellement des sources d’inspiration et de modèles de références pour les générations actuelles.

Les Hommes marquants des sociétés traditionnelles du Burkina Faso

Pour sa présentation au niveau de ce sous-thème, Dr Vincent Sedogo a présenté les Hommes ayant marqué les sociétés traditionnelles précoloniales en 4 groupes. On peut retenir les acteurs relevant de la mythologie, les acteurs politiques et sociaux et les acteurs religieux et les héros. Pour le conférencier, l’étude des grandes figures de l’histoire nationale montre qu’il y a eu des hommes et des femmes à audience, à autorité, à renommée morale, spirituelle ou intellectuelle dont les noms restent gravés dans la mémoire collective des communautés. Il a précisé dans son exposé, que cette perception des figures emblématiques est maintenue par les populations actuelles qui les considèrent comme de grands faiseurs de l’histoire et qui occupent une place importante dans leur vie, leur patrimoine culturel.

J.E.Z

Lefaso.net

Source: LeFaso.net