Dans le cadre du projet d’agriculture contractuelle et transition écologique (PACTE), un atelier d’information et de sensibilisation sur les aflatoxines s’est tenu le mardi 22 décembre 2020 à Ouagadougou. Il s’est agi de présenter les conséquences socio-économiques et sanitaires des contaminations des aflatoxines.

Au Burkina Faso, plusieurs centaines de tonnes de maïs, d’arachide et de sésame proposés par des organisations paysannes, des transformateurs ou des exportateurs ont déjà été rejetés par le Programme alimentaire mondial (PAM), la Brakina ou des clients à l’étranger (USA, Europe, Japon, etc.) à cause des doses très élevés d’aflatoxines. Ceci est un constat du ministère en charge de l’Agriculture.

Un aperçu d’aflatoxine sur une arachide

Les aflatoxines sont des substances toxiques produites par certains champignons qui contaminent de nombreuses productions alimentaires de consommation courante, qui sont dues aux mauvaises pratiques agricoles avant et après les récoltes.

Selon les données du Projet d’agriculture contractuelle et transition écologique (PACTE), près de 30% des cancers du foie et de nombreux problèmes de santé chez les humains et les animaux sont causés par les aflatoxines. « Environ 40% des produits agricoles sur les marchés africains dépassent les taux maxima de contamination en aflatoxines autorisés (Ndlr) ».

Une vue des participants

Au regard des effets néfastes des aflatoxines sur la santé des consommateurs, le ministère de l’Agriculture a organisé un atelier national d’information et de sensibilisation à l’endroit des décideurs et des acteurs des filières agricoles. Il s’agit de présenter les conséquences socio-économiques et sanitaires des contaminations des aflatoxines, et présenter les solutions disponibles.

« Pour un pays comme le nôtre, où les céréales et les oléagineux constituent à la fois des aliments de base, d’une réflexion pouvant aboutir à une réduction du phénomène », a indiqué la représentante du ministre de l’Agriculture, Aïssata Wérème.

La représentante du ministre de l’Agriculture, Aïssata Wérème

Une feuille de route

A l’issue de cet atelier, une feuille de route sera élaborée pour réduire les contaminations par les aflatoxines. Cela va permettre de décliner les différentes activités et actions à conduire dans les années à venir, a indiqué le chargé de projet du PACTE, David Tiemtoré.

Trois communications suivies de débats sont au menu de cet atelier : les aflatoxines et leurs modes de contamination et les moyens de lutte ; les enjeux sanitaires des aflatoxines ; et les normes, règlements et lois sur les aflatoxines au Burkina et dans la sous-région. La soixantaine de participants est composée des acteurs des filières agricoles les plus exposées aux aflatoxines, les décideurs politiques, les structures de recherche et les départements ministériels ainsi que des projets et programmes qui interviennent dans ce domaine.

Le chargé de projet du PACTE, David Tiemtoré

Le Projet d’agriculture contractuelle et transition écologique (PACTE) est un projet financé par l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne (UE). Ce projet qui a démarré en 2019 travaille essentiellement à mettre en relation les producteurs et les acheteurs (institutionnels et privés) pour la commercialisation des produits alimentaires. Le coût global du PACTE est estimé à 23,6 milliards de francs CFA.

Cryspin Masneang Laoundiki

Lefaso.net

Source: LeFaso.net