Le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo, a procédé, le lundi 21 décembre 2020 à Ramada hôtel de Ouagadougou, au lancement de l’initiative « Main dans la Main ». Cette nouvelle approche mise en place par l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), lancée en octobre 2019, vise à accélérer la transformation agricole et le développement rural, afin d’éradiquer la pauvreté, mettre fin à la faim et à toutes les formes de malnutrition dans le monde.

La pauvreté et la faim sévissent dans le monde. 75% des personnes extrêmement pauvres vivent dans des régions rurales avec des moyens d’existence relevant de l’agriculture. Selon la FAO, plus de deux milliards d’êtres humains n’ont pas un accès régulier à une alimentation sûre et nutritive. Aussi, environ 135 millions de personnes dans 55 pays et territoires souffrant d’insécurité alimentaire aiguë ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence et de moyens de subsistance.

Au regard de ces multiples crises alimentaires, nutritionnelles et climatiques qui perdurent en dépit des nombreux projets internationaux d’aides au développement, la FAO, à travers son directeur général Qu Dongyu, a lancé, en octobre 2019, le projet « Main dans la Main ». Celui-ci vise à accélérer la transformation agricole et le développement rural durable, afin d’éradiquer la pauvreté, mettre fin à la faim et à toutes les formes de malnutrition en contribuant à la réalisation des autres objectifs de développement durable.

Les participants à la cérémonie de lancement de l’initiative « Main dans la Main ».

Le Burkina Faso comme pays-pilote

Mise en place à l’intention de 47 pays en voie de développement dont le Burkina Faso, l’initiative fait appel aux moyens les plus sophistiqués actuellement disponibles, en particulier la modélisation géo-spatiale et les techniques analytiques avancées. Ceux-ci doivent permettre de déterminer les meilleures possibilités d’amélioration des conditions de vie des populations rurales qui constituent la grande majorité des pauvres de la planète en augmentant leurs revenus et en réduisant les inégalités et les vulnérabilités. L’initiative « Main dans la Main » adopte une approche reposant sur les systèmes agroalimentaires, axée sur les marchés en vue d’accroître la quantité, la qualité, la diversité et l’accessibilité des aliments nutritifs disponibles sur les marchés locaux.

Elle vise en outre prioritairement les pays dont les capacités nationales sont faibles et qui bénéficient d’une aide internationale très limitée. Ainsi, le Burkina Faso, qui est dans une situation peu reluisante avec 86% de la population active qui dépend directement du secteur rural pour ses revenus, deux millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire depuis le mois de mai, plus de 300 000 enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition et 63,8% de la population en situation de pauvreté multidimensionnelle sévère (PNUD 2015), pourra, avec l’introduction de l’initiative, adopter des solutions préventives fondées sur des éléments factuels pour éviter l’effondrement des systèmes alimentaires et accélérer les investissements destinés à gérer les menaces nouvelles qui sont susceptibles de compromettre le fonctionnement des systèmes alimentaires.

Le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo, a présidé la cérémonie de lancement.

Ainsi, pour le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo, l’initiative est un moyen pour le pays des hommes intègres de renforcer son engagement en vue de l’élimination de la faim et de la malnutrition sous toutes ses formes et d’être au rendez-vous de l’Agenda 2030 des Nations-Unies. Elle permettra à notre pays de disposer d’un document sur des propositions d’investissements structurants et des mesures de réformes stratégiques dont la mise en œuvre améliorera la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations de façon durable, à travers la réduction de la pauvreté, de la faim et la malnutrition dans les régions cibles.

« Une aide au développement efficace »

Le succès d’une telle initiative repose sur l’implication et l’engament de tous les acteurs, notamment les partenaires techniques et financiers. En effet, financé à un coût global de 500 000 dollars US, soit environ 300 millions de F CFA, le projet, selon Ibrahim Ouédraogo, assistant du représentant de la FAO au Burkina, a pour objet d’accompagner le processus de planification sectorielle ou des investissements prioritaires en lien avec la sécurité alimentaire, la résilience face au changement climatique.

Le projet « Main dans la main », au-delà de résoudre le problème de la malnutrition, permettra, selon M. Ouédraogo, la création de richesses à travers la conduite d’études spécifiques telles que la typologie des systèmes de production agricole suivant l’approche chaîne des valeurs au niveau national, en identifiant les opportunités au niveau régional, les goulots d’étranglement et les déficits d’investissement.

Les participants à la cérémonie de lancement du projet.

Pour le chef de file des partenaires techniques et financiers, Jean-Michel Limat, il s’agit d’une aide au développement efficace qui permettra la mise en œuvre de politiques inclusives pour éradiquer la faim et impulser le développement. Il a aussi invité le gouvernement et la FAO à mettre les outils de l’initiative à profit pour mieux cibler et adapter les interventions de politique générale, afin de déterminer les meilleures possibilités d’amélioration des conditions de vie des populations rurales, en augmentant leurs revenus et en réduisant les inégalités qui les affligent.

J.E.Z

Lefaso.net

Source: LeFaso.net