Le Ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales (MENAPLN) organise, du 26 au 30 octobre 2020 dans toutes les régions du Burkina Faso, la 5e édition de la Semaine scolaire d’éducation à la citoyenneté (SeSECi). C’est la ville de Banfora, dans la région des Cascades, qui a été choisie pour abriter la cérémonie de lancement officiel de cette activité, ce lundi 26 octobre 2020, sous la présidence de Pr Stanislas Ouaro, ministre en charge de l’Education nationale.
Cette 5e édition se tient sous le thème « Patriotisme et cohésion sociale dans le contexte de crises sécuritaire, sanitaire et sociale : rôle et responsabilité des acteurs et des partenaires de l’éducation ». Elle a pour objectif de capitaliser les bonnes pratiques en milieu scolaire dans une dynamique de promotion du civisme et de l’éducation à la citoyenneté. Aussi, elle vise à stimuler la participation de la communauté éducative à lutter contre l’incivisme et la violence à l’école et à offrir un cadre propice à l’émergence d’initiatives pour la promotion des bonnes attitudes et habitudes en milieu scolaire.
- Les autorités présentes à la cérémonie de lancement de la SeSECi.
Au Burkina Faso, la question de l’éducation à la citoyenneté reste une préoccupation majeure dans un contexte social en perpétuelle mutation. Et ce, malgré l’intégration des modules d’éducation civique et de morale dans les programmes scolaires. En effet, depuis quelques temps, le pays est confronté à une déliquescence des valeurs sociales et une recrudescence des actes d’incivisme et de l’extrémisme violent. « Les actes d’incivisme vont grandissants et se manifestent au niveau des élèves, entre autres, par le non-respect du code de la route, l’agression des enseignants, les actes de vandalisme comme la destruction des biens publics et privés, la défiance de l’autorité publique », a souligné le ministre de l’Education Stanislas Ouaro.
- Le ministre en charge de l’Education nationale, Stanislas Ouaro.
Ces maux menacent l’État de droit, l’unité nationale, la cohésion sociale et compromettent ainsi les efforts de développement du pays. Ces dépravations des valeurs civiques imposent donc l’impérieuse nécessité de repenser l’éducation à la citoyenneté, car, selon le ministre Ouaro, il est de toute évidence qu’aucune nation ne peut prospérer dans l’incivisme de ses populations.
C’est pourquoi, il était nécessaire d’envisager des mesures urgentes pour y faire face. D’où l’institution, depuis 2016, d’une Semaine scolaire d’éducation à la citoyenneté (SeSECi), afin de contribuer au renforcement de la mobilisation des acteurs de l’éducation autour de la problématique de la violence et de l’incivisme en milieu scolaire.
- Des élèves de la région venus assister à la cérémonie de lancement de la SeSECi.
Plusieurs activités au programme
Après quatre éditions, la SeSECi a eu l’adhésion des acteurs du système éducatif, au regard de la pertinence des thèmes abordés. Pour cette édition de 2020, plusieurs activités sont inscrites au programme. Il s’agit des activités d’information et de sensibilisation des élèves sur des valeurs cardinales dont le civisme, le patriotisme, la solidarité, la cohésion sociale, le respect, etc. « Il y aura un certain nombre d’activités durant cette semaine notamment des sketchs, des théâtres, des cours de sensibilisation sur tout ce qui est valeur de citoyenneté, d’intégrité, de solidarité ; et bannir tout ce qui est violence en milieu scolaire, tout ce qui est incivisme, consommation de stupéfiants, tout ce qui est mouvement de grève et qui impacte la qualité du système éducatif », a expliqué Stanislas Ouaro.
Ainsi, du 26 au 30 octobre prochains, les acteurs du monde éducatif vont travailler à véhiculer les valeurs de civisme, de citoyenneté, de solidarité et de discipline, vis-à-vis des élèves. Le Pr Ouaro reste cependant convaincu que si tous les acteurs de l’éducation se mobilisent et convergent leurs efforts dans un élan patriotique contre le terrorisme et la pandémie du Covid-19 et les manifestations qui vont en négation des bases fondamentales de la République et de la démocratie, notre pays vaincra avec certitude tous ces fléaux et édifiera un Burkina Faso économiquement prospère et socialement enviable.
C’est pourquoi, il a saisi cette occasion pour lancer un appel, non seulement à l’endroit des parents d’élèves, mais aussi des élèves, à cultiver les bonnes valeurs dans leurs communautés. Il a aussi adressé ses remerciements à tous les partenaires techniques et financiers qui ont toujours été aux côtés de son ministère, avec des appuis et soutiens multiformes.
- La porte-parole des élèves remettant leurs engagements au ministre Ouaro.
Capitaliser les bonnes pratiques en milieu scolaire
C’est la ministre déléguée chargée de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, Madiara Sagnon/Tou, qui a été la marraine de cette cérémonie. Selon elle, le thème évoqué cette année est évocateur et d’actualité, « en ce sens que notre pays a mal à sa cohésion sociale et s’évertue donc à trouver les voies et moyens de ressouder le tissu social effrité. Le thème est également d’actualité au regard des défis sécuritaires et sanitaires consécutifs à la pandémie du Covid-19 et aux attaques terroristes que connaît le pays ».
Avant de rappeler que l’intérêt majeur recherché est de capitaliser les bonnes pratiques en milieu scolaire, dans une dynamique de promotion du civisme et de l’éducation à la citoyenneté. Pour cela, elle appelle toute la communauté éducative à être résiliente face aux nouveaux défis qui, selon elle, empêchent l’école burkinabè de s’épanouir et de former l’homme à la hauteur des attentes.
« Nous avons opté pour l’enseignement de l’identité culturelle africaine aux jeunes générations comme moyen de reconstruction des valeurs culturelles de référence tels la tolérance, la solidarité, le respect des biens publics et privés, le vivre-ensemble. Ceci n’est possible sans l’engagement de tous », a dit la ministre Madiara Sagnon/Tou.
- La ministre Madiara Sagnon/Tou, marraine de la cérémonie.
Pour l’organisation de cette édition de la SeSECi, une subvention est accordée à chaque comité régional d’organisation à raison de 10 millions de F CFA pour la région hôte et un million pour les autres régions. Une équipe de supervision sera déployée dans l’ensemble des régions pour le suivi du déroulement de l’activité pour une durée de cinq jours.
Les élèves des Cascades s’engagent à promouvoir les bonnes valeurs
Les élèves de la région des Cascades, par la voix de leur porte-parole, ont salué l’initiative de la SeSECi. Ils ont ainsi adressé leurs remerciements à leur ministre de tutelle ainsi qu’à leur marraine. Conscients que la jeunesse est le fer de lance d’un développement durable, ils ont pris l’engagement, au cours de la cérémonie, d’être des jeunes citoyens burkinabè exemplaires dans leurs milieux respectifs, en s’acquittant des devoirs, en respectant les biens publics et les symboles de l’Etat.
- Le matériel sportif offert aux établissements de la région des Cascades.
Aussi, ils se sont engagés à respecter les règlements en vigueur dans les établissements, à renoncer aux grèves intempestives qui compromettent le bon déroulement de l’année scolaire, à être des porteurs de valeurs jadis reconnues aux Burkinabè (l’intégrité, l’ardeur au travail, le courage et la persévérance). Ce faisant, ils ont promis qu’ils ne seront plus les derniers aux examens scolaires de fin d’année, et que les grossesses précoces en milieu scolaire disparaitront dans la région des Cascades.
Du matériel sportif pour des établissements scolaires des Cascades
Le ministre de l’Education nationale, Stanislas Ouaro, a profité de son séjour dans la région des Cascades pour présider une cérémonie de remise de matériels sportifs à des établissements scolaires. Le don, d’une valeur de plus de quinze millions de F CFA, est de l’Association sport, éducation et développement, au profit de onze établissements de la région.
- Salif Touré, président de l’Association sport, éducation et développement.
A en croire son premier responsable, Salif Touré, cette association a vu le jour en 2014. Elle a pour objectif d’accompagner les pratiques sportives des jeunes scolaires et universitaires. « Je fais des récupérations, des collectes de matériels sportifs en France et dans d’autres pays pour ensuite les redistribuer dans les établissements d’enseignement publics et privés afin de faciliter la pratique du sport au Burkina Faso. Il s’agit de ballons, de maillots, de tee-shirts et de trophées », a-t-il indiqué.
Selon Salif Touré, c’est le manque de matériels qui handicape le développement du sport dans les établissements. C’est pourquoi, à travers son association, il a décidé d’accompagner les élèves chaque année.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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