Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Pr Filiga Michel Sawadogo et son collègue de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Jean-Martin Coulibaly, ont été les principaux orateurs du Vème point du gouvernement tenu ce jeudi, 16 juin 2016 dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères. Les préparatifs du BAC, le point sur les négociations avec les syndicats de l’enseignement supérieur, le bilan partiel des examens du BEPC, du CAP, du BEPC et la situation sur la sanction des deux enseignants à Banfora ont été les points abordés.

Le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Pr Filiga Michel Sawadogo, est intervenu sur deux points. Il s’agit des préparatifs du BAC 2016 et des négociations avec les syndicats de l’enseignement supérieur.

Au sujet du BAC 2016, prévu du 21 juin au 8 juillet 2016, Pr Sawadogo a indiqué qu’on enregistre un total de 71 712 candidats contre 74 344 en 2015 ; soit une baisse de 2 632 par rapport à l’an dernier. « Cette situation pourrait en grande partie s’expliquer par la chute vertigineuse du taux de succès il y a trois ans au BEPC : ainsi, on est passé du taux de 52, 16% en 2012 au taux de 22,57% en 2013. Or, ce sont ces admis de 2013 qui passent le BAC cette année », justifie le ministre. Le tableau de l’effectif 2016 affiche 60 914 candidats au BAC enseignement général, 10 044 au compte du BAC technologie et 754 candidats pour le BAC professionnel. Ils sont répartis à travers 271 jurys logés dans 120 centres d’examens accueillis dans 39 villes.

Sur les 71 712 candidats inscrits, poursuit le ministre, l’on compte 45 356 garçons et 26 356 filles (soit respectivement 63,25% et 36,75% de l’effectif inscrit en 2016).

Ce sont environ 25 000 acteurs directs qui seront mobilisés pour la circonstance et la session 2016 coûtera trois milliards soixante-douze millions cinq cent soixante-deux mille francs. « Sur la base du budget prévisionnel, le coût de revient d’un candidat au BAC 2016 est de 42 846 FCFA alors que chaque candidat paie 15 000 FCFA comme frais d’inscription », relève Pr Filiga Michel Sawadogo.

Mises à part les difficultés liées à l’état défectueux du matériel de reprographie et à l’exiguïté de la salle de reprographie, le ministre dit noter que le calendrier se déroule jusque-là normalement. D’où son appel aux candidats au travail et à la sérénité « pour de meilleurs résultats cette année ».


Sur les négociations avec les syndicats, le ministre a expliqué que, le gouvernement, après avoir, dans un premier temps, reçu la plateforme revendicative du SYNADEC (Syndicat national autonome des enseignants-chercheurs du Burkina) a ensuite reçu une deuxième plateforme revendicative de la F-SYNTER. Puis, le SNESS (Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur) s’est greffé à ces revendications.

Après les premiers échanges, dit-il, la partie syndicale a jugé nécessaire de synthétiser les revendications en quatre points et d’aller en négociations en unité d’action syndicale à travers deux grandes commissions. Ces quatre points concernent l’amélioration des grilles salariale et indemnitaire, l’amélioration des indemnités et prises en charge servies dans l’organisation du BAC, le statut des assistants et enseignants à temps plein et la revalorisation des indemnités servies aux titulaires des fonctions académiques.

Le processus de négociations qui s’est achevé le 15 juin 2016 par la signature d’un protocole d’accord entre le gouvernement et les syndicats stipule que les mesures prévues pour le BAC sont immédiatement applicables tandis que celles relatives aux autres points sont applicables pour compter du 1er janvier 2017. Les deux parties ont convenu de mettre en place une commission les réunissant pour approfondir la réflexion sur les points laissés en suspens pendant les négociations et les travaux de ladite commission démarreront en septembre 2016.

Le ministre a déclaré que les deux parties (gouvernement et syndicats) ont convenu de travailler ensemble pour relever les défis et surtout pour ‘’guérir » l’Université des maux qui la minent, notamment le retard. Ces retards sont, de son avis, imputables aux trois acteurs à savoir l’Etat (qui n’a pas suffisamment de moyens pour la construction d’infrastructures, etc.), les étudiants (qui, quelques fois sont à l’origine de mouvements prolongés) et les enseignants du supérieur (qui peuvent aussi être la cause car les enseignements ne sont pas dispensés à temps, les examens pas tenus à bonne date…). Il a saisi l’occasion pour inviter donc l’ensemble des autres parties à s’engager à la résolution des difficultés, tout en exprimant la volonté du gouvernement à jouer sa partition dans l’effort d’ensemble, dans les limites de ses efforts.

Les deux enseignants invités dans les plus brefs délais à leur poste d’affectation


Le ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Jean-Martin Coulibaly a fait un bilan partiel des examens du BEPC, du CAP, du BEPC et la situation sur la sanction des deux enseignants à Banfora.

Ainsi, on retient que les examens du secondaire, BEPC, CAP et BEP, sont prévus pour se tenir du 1er au 30 juin 2016. Les épreuves écrites, orales et pratiques, ont débuté le 1er juin 2016 sur toute l’étendue du territoire national. Elles ont été précédées du 3 au 21 mai 2016 des épreuves d’éducation physique et sportive (EPS). Les examens du BEPC et des CAP et BEP commerciaux se sont achevés le 14 juin 2016. Quant aux CAP et BEP industriels, les épreuves écrites se sont achevées le 11 juin 2016 tandis que celles pratiques sont toujours en cours et doivent s’achever au plus tard le 30 juin.

Au niveau des CAP et BEP commerciaux, les résultats sont meilleurs avec respectivement 69, 53% (contre 28, 9% en 2015) et 60,19% (contre 45, 7% en 2015).

Sur les résultats au BEPC, le taux de succès est de 29, 41% (tendance baissière de 9, 8 par rapport à 2015). Cette faiblesse interpelle son département et une réflexion sera menée pour en saisir les causes profondes.

Pour ce qui concerne le CEP, l’administration des épreuves a débuté le 7 juin dernier.

Des difficultés listées, le ministre Coulibaly note l’insuffisance budgétaire (qui a obligé une rallonge d’environ un milliard et demie), de feuilles de composition notamment à Ouagadougou, une lenteur dans la prestation de certains contractants, des cas de fraude avérée et des tentatives de fraude.

Si les épreuves écrites des CAP et BEP se sont déroulées sans difficultés, celles du BEPC ont été émaillées par la crise intervenue dans la région des Cascades. Cette crise est consécutive au bras de fer entre la section des Cascades de la F-SYNTER (Fédération des Syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche) et l’administration locale. Il relate les éléments des faits. « D’abord, c’est par décret de juillet 2013, que le concours qui recrute les enseignants a été ouvert. Au niveau du comité interministériel qui a statué à l’époque (on était dans le cadre du transfert du post-primaire de l’enseignement secondaire vers l’éducation de base), il avait été convenu qu’après le recrutement, les élèves professeurs seraient repartis entre le MESS et le MENA pour leur stage pratique.A la suite de cela, lors de l’affectation qui a été effectuée, nous avons deux élèves professeurs qui n’ont pas rejoint leur poste. Ils étaient affectés dans des CEG (collège d’enseignement général).

Ensuite, au niveau des CEG où ils ont été affectés, ils ont été plusieurs fois interpellés pour rejoindre mais sans succès. Il faut reconnaître qu’au même moment où la note qui les affectait dans les CEG a été prise en octobre 2015 et le 5 novembre 2015, le directeur régional en charge de l’enseignement secondaire procédait aussi à l’affectation des mêmes élèves enseignants dans des lycées. S’étant rendus compte de la confusion qu’il y a eu dans le traitement des dossiers administratifs, cette dernière notre du 5 novembre a été annulée par son auteur le 3 décembre 2015 et cette dernière note réaffectait ces différents enseignants concernés dans les CEG, conformément donc à la décision qui avait été prise au début entre les deux ministères.


Malgré ces correctifs apportés par l’administration, les seize enseignants qui étaient concernés par ces décisions administratives ont refusé de rejoindre leur poste. Suite à cela, et conformément à la procédure administrative, des communiqués de mise en demeure invitant les seize élèves-professeurs ont été diffusés ; les intéressés ne s’étant pas manifestés, nous avons demandé au ministre de l’économie de procéder à la suspension de leur salaire. Par la suite, quatorze enseignants ont rejoint leur poste d’affectation. Seuls M. Yonaba et M. Zongo ont refusé de le faire et ont donc vu leur salaire suspendu », détaille M. Coulibaly.

En termes d’analyse, le ministre dit reconnaître qu’il y a eu déficit de communication entre les premiers responsables de l’éducation au niveau local qui ont conduit à la prise d’actes administratifs redondants relatifs à la gestion de ces élèves-professeurs. « Nonobstant cela, il est aussi important de noter que l’exploitation de cette erreur dans les actes administratifs pour ne pas rejoindre leur poste (alors qu’ils étaient en toute illégalité là où ils étaient)est quand même un défi lancé à la hiérarchie et également à l’autorité de l’Etat. Je rappelle qu’ils ont été recrutés en 2013 et qu’ils devraient faire une formation théorique d’une année, suivie d’une année de stage pratique dans les établissements et ensuite trois mois de période probatoire ; nous étions encore sous la loi 013 et non 081, pour devenir ensuite des contractuels de l’Etat. Nous avons estimé que ce comportement (normalement, la période probatoire finissait en mars 2016) qui est intervenu avant même la fin de ce stage probatoire était, de notre point de vue, complètement inacceptable. Je voudrais vraiment, ici, inviter les deux élèves-professeurs à adresser, comme demandé, les explications sollicitées et à rejoindre dans les plus brefs délais leur poste d’affectation », a développé le ministre Jean-Martin Coulibaly, exprimant sa disponibilité aux concertations et au dialogue.

Oumar L. OUEDRAOGO

(oumarpro226@gmail.com)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net