Ce 27 juin 2020 à Ouagadougou, le syndicat national des travailleurs des secteurs de la jeunesse, de l’emploi et de la formation professionnelle (SYNAJEFP) était face à la presse. Objectif de cette rencontre : « prendre à témoin, l’opinion publique sur les difficultés des travailleurs, la dégradation du climat social au sein du département et sur la gestion chaotique des affaires par le ministre Salifo Tiemtoré ». Dans les jours à venir, s’il n’y a pas de proposition concrète concernant leur plateforme revendicative, « le SYNAJEFP va prendre ses responsabilités » affirment les animateurs de la conférence de presse.
« Mépris du ministre en charge de la jeunesse sur les préoccupations des travailleurs et la situation chaotique des affaires ». Ce sont les deux axes sur lesquels, le syndicat national des travailleurs des secteurs de la jeunesse, de l’emploi et de la formation professionnelle (SYNAJEFP) a échangé avec la presse ce samedi 27 juin 2020. Face à la presse, le SYNAJEFP a exposé des difficultés qui, selon lui, nuisent au bon fonctionnement du ministère en charge de la jeunesse dont certains tentent de cacher par des activités de propagande politique.
En effet, après l’adoption de la plateforme revendicative le 08 juin 2019 lors du congrès et transmise à l’autorité compétente, le SYNAJEFP dit avoir demandé en même temps une audience. Ce n’est que le 4 juin 2020 que le syndicat a été reçu. Et « au cours de la rencontre, le ministre a reconnu la pertinence des préoccupations soulevées ». Il aurait même proposé la mise en place d’un comité pour échanger et faire des propositions. Malheureusement, alors que la réunion tirait vers la fin, le SYNAJEFP a voulu comprendre comment est gérée la dotation du carburant.
- Des journalistes lors de le rencontre
Cette question, selon le syndicat, a mis le ministre dans une colère, l’amenant à claquer la porte de la discussion et se murer dans son bureau. Après quelques minutes, le ministre serait revenu arracher la parole pour traiter les préoccupations des travailleurs de « balivernes ». C’est pourquoi le syndicat exprime son indignation et condamne avec fermeté cette attitude du ministre qui ne peut que conduire le ministère dans le gouffre.
Dans la plateforme revendicative des travailleurs transmise au ministre, il y a sept points. Il s’agit entre autres de la gestion des carrières, l’amélioration des conditions de travail, les questions indemnitaires et de motivation et de la bonne gestion des finances et du matériel au sein du département.
Sur la gestion des finances et du matériel au sein du département, le syndicat demande l’opérationnalisation des services administratifs et financiers au sein des structures du ministère, la transparence et la bonne gouvernance des ressources allouées aux différentes structures.
- Le secrétaire général du SYNAJEFP, Amadé Zono
Présenté souvent à l’opinion comme un havre de paix, ce département serait au contraire un ministère où les agents ploient sous la misère. Selon le syndicat le département de la jeunesse traverse actuellement un moment très difficile dans sa gestion. On assiste dans ce ministère à un saccage des missions techniques au profit de missions purement politiciennes et de propagande politique.
Pour eux, on assiste plus à l’organisation de foire à des coûts de millions alors que les jeunes continuent de croupir dans la misère. Le ministère jusqu’à présent a du mal à asseoir une véritable politique de formation professionnelle pour développer les compétences des jeunes et favoriser leur insertion professionnelle, selon le syndicat. C’est d’ailleurs ce qui se voit à travers les multiples crises lors des examens de la certification. « Si rien n’est fait, le syndicat envisage d’entreprendre des actions vigoureuses pour se faire entendre » a martelé le secrétaire général du SYNAJEFP, Amadé Zono.
Au regard de cette situation de mépris du ministre, le syndicat exige l’examen sérieux de sa plateforme pour apporter des réponses idoines dans un délai raisonnable, la relecture du décret portant statut particulier pour prendre en compte les préoccupations soulevées et surtout la transparence dans la gestion du carburant alloué au ministère.
Le syndicat à travers cette sortie tient pour responsables les autorités du ministère de la dégradation du climat social si dans les jours à venir leurs revendications ne sont pas traitées. Il appelle l’ensemble des travailleurs du département à se mobiliser pour la réussite de la grève des 8 et 9 juillet 2020.
O.I.
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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