« Une lettre au président Roch Marc Christian Kaboré », tel est l’intitulé du message du coup de cœur de l’économiste planificateur Issaka Poubéré, au président du Faso. Lisez in extenso le contenu.

Monsieur le président,

Recevez toutes les formules liées à votre rang.

Loin de cette chaîne occupée par la politique politicienne, les aspirations du peuple profond et réel sont de natures existentielles.

Je suppose que les informations qui vous parviennent sont déjà tamisées mais sachez que le peuple qui vous a porté à la magistrature suprême subit de plein fouet la résultante de votre politique en général et ne sait à quand cette lueur d’espoir.

En réalité le peuple a égaré sa boussole dans ce beau pays où chacun espérait une vie paisible.

Aucun secteur ne nous fait croire à un lendemain meilleur.

Je peux vous citer comme exemple :

- la sécurité : la situation va de mal en pis, le terrorisme gagne du terrain de plus en plus.

- la santé : une politique sanitaire non adaptée à notre contexte actuel.

- l’éducation : on assiste à une détérioration du système éducatif du fait du terrorisme mais aussi des remous sociaux.

- l’économie : la récession est caractérielle.

- le climat social : on assiste à une montée de l’incivisme, de la mise à rude épreuve de l’autorité de de l’Etat.

- la gestion au sommet de l’Etat : On assiste à une gestion approximative, à un tâtonnement tout cela marqué par des contradictions au sommet de l’Etat, une communication qui déboussole le citoyen lambda qui ne sait plus à quel saint se vouer.

- les infrastructures : presque la quasi-totalité des travaux de route lancés en grande pompe, si elles ne somnolent pas sont tout simplement aux arrêts.

Il aurait été plus facile pour moi de citer ce qui va et j’aurai pu vous dire que nous sommes heureux d’aboutir à un ÉQUILIBRE ÉNERGÉTIQUE.

Vous comprendrez toute la légitimité qui se cache derrière cette lettre que je vous fais parvenir.

- sur le plan sécuritaire, les populations des zones touchées par le terrorisme ne demandent qu’à vivre.

- sur le plan sanitaire, à l’image des habitants de la commune de SOUDOUGUI, dont pour quarante (40) villages, plus de vingt mille (20 000) âmes n’ont que deux (02) CSPS fonctionnels dont pour certains villages le CSPS le plus proche est à environ quarante (40) km, beaucoup de zones vivent ces mêmes réalités.

Je m’en tiens tout simplement à ces deux secteurs car il faut vivre, être en bonne santé pour espérer le reste.

Monsieur le président,

Conscient des efforts que vous fournissez pour le bonheur des populations, nous venons tout humblement vous demander de faire bouger sérieusement certaines lignes.

Sinon, il se murmure que vous faites une gestion par complaisance, par copinage et que la quasi-totalité des postes ministériels sont des postes de remerciement. Je ne suis pas dans les secrets de dieu donc je ne fais que vous traduirez ce que les gens pensent tout bas.

Monsieur le président,

Mettez les hommes qu’il faut à la place qu’il faut car en attendant les nouvelles élections certaines décisions pourront sauver encore des vies.

Permettez à ceux qui ont fait les écoles de guerres, des stages à l’international de descendre sur terrain car c’est ça aussi l’intérêt de leur formation.

Exploitez à fond toutes les expertises sans distinction de coloration politique car à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle.

La vie de la nation est en jeux, excellence

Tout en espérant que cette présente vous parviendra, nous vous souhaitons bonne réception et que oreilles attentives soient portées sur les préoccupations profondes du bas peuple.

ISSAKA POUBERE

ECONOMISTE PLANIFICATEUR

Source: LeFaso.net