La succession de sa majesté Kupiendieli, 31e roi du Gulmu, fait des rivalités. Deux principaux camps s’opposent. Après l’intronisation d’un premier candidat par le collège des sages, un second groupe a protesté et désigné à son tour un autre candidat, intronisé le 18 mai 2020. Les tractations sont toujours en cours. Et chacun y va de son opinion, suivant les intérêts en jeu. Le Nungu a désormais deux rois. Quelles sont les réalités traditionnelles de ce rite ? Que disent les intellectuels de ce royaume ? L’un d’eux, en la personne du professeur Taladidia Thiombiano, par ailleurs arrière-petit-fils de Yendabili, fondateur de la ville de Nungu (Fada N’Gourma), apporte sa contribution à la compréhension de la situation qui prévaut, à travers une interview accordée à nos éditions, le mercredi, 20 mai 2020.
Lefaso.net : Comment en est-on arrivé à une contestation d’un candidat désigné par le collège des sages ?
Taladidia Thiombiano : Il faut dire qu’en général, en Afrique, c’est la tradition orale qui a toujours prévalu. Et en fonction des situations et des intérêts en jeu, chacun peut être amené à interpréter, d’une manière ou d’une autre, un phénomène, au regard de ce qui l’arrange. C’est la même chose un peu partout. Vous voyez qu’aujourd’hui, on élabore des Constitutions, mais bien que ce soit écrit en bonne et due forme, les gens du pouvoir trouvent raison de l’interpréter à leur guise ou même de tenter une modification. Ce fut l’exemple de l’article 37 au Burkina Faso.
Donc en ce qui concerne la situation au niveau de Fada, pour la royauté, contrairement à d’autres royaumes, notamment chez certains royaumes mossis où c’est directement de père en fils, au niveau de Nungu, sans généraliser à tout le royaume, la succession n’est pas de père en fils.
Généralement, tous ceux qui sont princes, notamment les Thiombiano, peuvent prétendre à la succession. Il se trouve que depuis plus d’un siècle, il y a deux lignées qui se relaient au trône, excluant de facto les autres familles. A l’heure actuelle, les lignées qui peuvent prétendre à la royauté sont au nombre de douze, mais cette prétention était restée entre les mains des deux lignées, comme je l’ai mentionné tantôt.
Donc à la faveur de tous les changements qu’on connaît de la démocratie et autres, les autres lignées ont rétorqué que non, historiquement cela ne se présentait pas ainsi. Il faut casser le monopole du relai des deux lignées (qui sont représentées par celles de Yentugli et de Batchandi) pour que toutes les familles puissent prétendre à la succession au trône du Numbaro.
Et c’est dans ces conditions que les candidatures des princes ont été reçues cette année. Il y avait au total 26 candidats. Contrairement à ce que certaines idées véhiculent, il n’y a pas de prince exclu officiellement de la prétention au trône. Toutefois, si un prince a enfreint à certaines coutumes ou a un handicap physique, il peut être exclu.
Si historiquement, certaines lignées ou familles ont perdu le pouvoir, c’est tout simplement que les rois ayant souvent beaucoup d’enfants, celui qui succède à son père a tendance à favoriser ses enfants pour la succession. Ce dernier à son tour se comporte de la même manière jusqu’à ce que les frères et suivants se retrouvent éloignés de ce trône.
Il y a eu dans le temps le roi Kupiendieli (dernier défunt roi) et Victor Thiombiano (ancien administrateur civil) qui avaient écrit pour dire que dans la succession au niveau du Nungu qui est le véritable nom de Fada, « si ton père n’a pas été chef, tu ne peux prétendre à la succession ».
Et les gens ont répondu que cela n’était pas vrai. D’autres personnes ont voulu amender ce tract pour dire qu’on ne peut prétendre au trône que si ton père ou ton grand-père a été couronné. Pourquoi se limiter au grand-père et pourquoi ne pas aller jusqu’à l’arrière-grand-père ? Donc vous voyez comment les gens peuvent manipuler selon leurs intérêts des informations coutumières dont seule la tradition orale fait foi ?
Quelles sont les deux familles qui se succédaient au trône depuis plus d’un siècle ?
Je vais prendre les chefs qui sont connus depuis un certain temps. Il y a la famille de Yentouguili et celle de Batchandé.
Comment se fait le processus de désignation ?
Pour le processus de désignation, il y a un collège
qui est dirigé par le Tedaano. Son équivalent peut être le chancelier. C’est lui qui est plus ou moins le président du collège qui désigne le futur roi.
Les prétendants doivent remplir principalement deux critères. Premièrement, il faut être de la lignée princière, c’est-à-dire Thiombiano ; et deuxièmement, ne pas avoir usurpé le nom Thiombiano. On peut ajouter à ces critères le fait qu’il n’y a pas encore eu de femme intronisée reine, donc le prétendant doit être homme, et une personne qui n’a pas de handicap particulier.
Ce n’est pas parce que vous êtes un Thiombiano que vous pouvez prétendre au trône. Vous ne devez pas être borgne, ni impuissant ; il ne doit pas vous manquer un doigt, un orteil. Même mentalement, vous devez être lucide, un homme capable de diriger le royaume avec sagesse et probité.
Et maintenant ceux qui sont responsables de la désignation, peuvent consulter la géomancie pour voir quel est celui qui, en devenant roi, peut amener la prospérité et la paix dans le royaume. Dans l’ancien temps, même si c’était rare, il pouvait arriver que quelqu’un ne soit pas candidat, mais au regard du fait que parmi les candidats aucun ne fait le poids, on peut aller chercher un autre prince non candidat pour qu’il soit intronisé roi. La géomancie pouvait faire des révélations de ce genre et quelqu’un qui n’était pas candidat se retrouve être choisi.
Ensuite, le candidat qui est retenu doit suivre un certain nombre de rites. Premièrement, il doit passer dans un certain nombre de familles pour avoir l’aval et les bénédictions de ces familles qui sont au nombre de six. Il y a le Teedano, celui qui est le premier responsable du collège. C’est la famille Onadja à Fada. Ensuite il y a Odaankalma, c’est la famille des Palo.
La troisième famille, c’est Obarnataano, la quatrième famille, c’est Omalmagouni qui est la famille Traoré, qui est une famille des forgerons. La cinquième c’est Tadaankiamo, et la sixième Odjahado, qui est tout simplement chargée de donner les bénédictions en tant que musulmane. Tel est à notre connaissance les six familles qui approuvent le candidat choisi par un groupe plus restreint de membres avant son intronisation.
Une fois cette étape passée, il doit rejoindre sa case d’initiation le jeudi nuit. S’il entre le jeudi nuit, c’est une semaine plus tard, c’est-à-dire le vendredi, qu’il va ressortir. Ce jour qui est celui de son intronisation, représente aussi le jour des funérailles du nouveau roi. Puisqu’à Fada, il n’y a pas de funérailles pour le roi défunt. C’est d’ailleurs pourquoi le jour de l’intronisation est une très grande fête.
Donc, comme je le disais tantôt dans le Nungu, il y a douze grandes familles princières. Les neuf ont reconnu celui qui a été désigné en premier lieu, c’est-à-dire Mindierba, actuel 32e roi depuis le vendredi 15 mai 2020, qui a pour nom Ountanba ; et ce sont les deux autres familles, celles qui s’échangeaient le pouvoir depuis 128 ans, qui faisaient le ping-pong, qui refusent de le reconnaître et qui ont décidé de faire introniser aussi un des leurs en la personne de Mohammed Tiguié Thiombiano, le 18 mai 2020.
Les personnes qui refusent de reconnaître le chef qui est désigné, avancent que c’est parce qu’il y a eu l’exclusion d’une septième autorité dans le processus de désignation, le chef boucher particulièrement. Que savez-vous sur cette affirmation ?
Pour moi, cela ne tient pas. J’ai quand même presque 72 ans et j’ai pu voir la destitution du chef Simandali par le colonisateur en 1952. Depuis lors, il n’a pas été question de la famille des bouchers qui est Koadaali, dans le processus de désignation. Cette famille effectivement est ministre du roi. Elle y siège comme un représentant de métiers (la boucherie). Mais, à ma connaissance, elle ne joue pas un rôle dans la nomination du chef.
Comment les neuf autres familles ont réellement perdu depuis plus d’un siècle, le droit de prétention au trône à Fada ?
Je ne peux pas dire historiquement comment cela s’est passé pour que le pouvoir se retrouve à passer entre les mains des deux familles. Parmi les explications plausibles que je peux donner, il y a entre autres les avantages que procure la proximité du fils avec le roi en fonction et aussi l’alliance que tel fils du roi défunt a avec les ministres de la cour. C’est un facteur favorable pour la succession.
C’est une hypothèse que je ne peux vérifier, faute d’archives. Quelquefois, ça peut être une question de rapport de forces, d’influence ou autre. Il y a des facteurs qui expliquent bien cela mais pas des facteurs qui excluent officiellement les neuf autres familles. A l’époque coloniale, il y a eu l’influence du colonisateur dans la succession de Simandari par Hamtiouli, suite à la destitution en 1952 du premier par les Français au profit du second.
En effet, il faut se souvenir aussi qu’entre les deux familles, ça n’a jamais été une véritable lune de miel puisqu’en 1892, Batchandé a assassiné son grand-frère pour lui succéder. Dans les temps modernes, la succession s’est faite désormais entre les deux familles, suite à des ententes de façade, qui ont décidé de déposer la hache de guerre afin de se relayer le pouvoir.
Est-ce qu’il y a la possibilité que le royaume ait désormais deux rois ?
Historiquement, cela n’est pas possible. Est-ce qu’au Burkina il peut y avoir deux présidents. Mais il est arrivé dans des pays particulièrement africains, qu’un candidat qui a perdu les élections s’autoproclame, en disant que c’est lui qui a gagné les élections. Il y a un qui finit par s’effacer au profit de l’autre. L’adage dit qu’il n’y a pas deux capitaines dans un bateau.
Cela dit, de tout temps, il y a toujours eu des contestations. Ça fait partie du droit de chacun avant même l’arrivée du colonisateur français. Mais dans la pratique, très longtemps à Fada, quelles que soient les divergences qu’il y a entre les princes, une fois qu’un a été désigné, vous pouvez contester pendant un certain temps ; mais après cela, tout le monde rentre dans les rangs. Par exemple, pour le roi Kupiendieli, sa désignation n’a pas été aussi simple, il y a eu certaines familles qui ont refusé de lui prêter allégeance. Mais, après un an, deux ans, voire huit ans après, tout le monde a fini par se rallier.
Quelle est l’image que cela laisse voir de Fada ?
Pour moi, toutes ces tractations sont comme une humiliation. Parce que c’est le Gulmu dont l’image est ternie. Les Gulmanceba, en dehors du Burkina Faso, s’étendent jusqu’à la rive droite du fleuve Niger, au Nord du Togo et du Nord Benin, et il y a même une partie au Ghana. Donc pour un grand royaume de ce genre, si les gens sont en train de s’entredéchirer, ce n’est pas en notre honneur.
Le royaume du Nungu est la représentation de l’ensemble des Gulmanceba, des Yaana et des Zaossé ; de ce point de vue, nous ne devons pas laisser nos egos nous diviser. La sagesse devrait nous guider dans le sens d’un intérêt commun, de l’esprit de nos ancêtres. Sinon, depuis longtemps, il y a toujours eu quelques contestations, mais à ma connaissance, deux souverains n’ont jamais régné en même temps.
Personne n’avait déjà brulé la hutte de retraite d’un roi en cour d’intronisation.
A partir du moment où désormais dans les treize familles, tout le monde peut prétendre à la candidature, cela devait être un signe d’union et de démocratie.
La date du vendredi 15 mai, le nommé Mindierba Thiombiano a été intronisé roi ; et le lundi 18 mai, l’autre camp a intronisé Mohamed Thiombiano comme roi. Comment la cohabitation va se faire ?
Aujourd’hui, avec le modernisme, Untaanbaa (32e roi) ne peut pas monter une armée pour aller déloger l’autre. Inversement, Mohamed ne tentera pas cette fois-ci non plus, même si son camp a posé un acte de vandalisme en incendiant la case de retraite de Untaanbaa, selon les dires. Désormais, cela relève maintenant de l’administration coutumière. J’espère que quoique Mohamed soit secrétaire général de la sous-section du MPP à Fada, il n’y aura pas d’attitude partisane comme cela s’est dessiné au départ créant une monarchie bicéphale ?
Comment voyez-vous les conséquences sur la région ?
La région connaît beaucoup de problèmes. Le premier est lié à l’insécurité, c’est-à-dire au terrorisme. Partout dans la région, c’est l’insécurité et l’exode des populations. Si vous avez un ennemi commun, et qu’à l’intérieur vous-même vous êtes divisés, vous avez créé toutes les conditions pour qu’on vous anéantisse. Et ça c’est une erreur monumentale d’être divisé. Les politiciens qui ont jeté l’huile sur le feu doivent l’éteindre car le peuple du Gulmu, sinon du Burkina, les regarde du fond des yeux.
La lutte contre le terrorisme aujourd’hui a besoin de l’union sacrée de tous les fils et filles de la région face à l’incapacité du pouvoir à le défendre. Surtout au moment où ces terroristes ont planté leur drapeau dans beaucoup de villages de la région et un peu partout dans le pays. Si, sur le plan coutumier, on n’a pas des autorités locales capables d’interpeller le gouvernement pour attirer son attention, c’est peine perdue.
Parce que l’on voit que l’Est semble aussi être une région oubliée. Il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait des attaques avec son lot de morts. C’est vrai, il y a d’autres régions dans cette insécurité, mais je crois qu’à l’heure actuelle, c’est dans la région de l’Est et au Sahel que la situation est plus catastrophique.
Deuxièmement, avec la pandémie du coronavirus, on a intérêt à ne pas être divisé. Pour l’instant, selon les statistiques, la région de l’Est ne fait pas encore partie des régions atteintes. Mais cela ne veut pas dire qu’on est à l’abri de toute contamination, surtout qu’actuellement le confinement est levé. Par conséquent, si cela aussi arrivait et que nous ne sommes pas solidaires, je crois que la situation pourra être chaotique, voire catastrophique. Et on va en vouloir à qui ? Sinon à nous-mêmes.
Le troisième point qui est d’ordre économique. Vous voyez, l’Est est une région très vaste, totalement enclavée sur le plan interne. Quelle est cette ville de la région que l’on peut joindre facilement à partir de la capitale régionale (Fada) par voie bitumée ? Il n’y en a pratiquement pas. C’est vrai que ce n’est pas la seule région délaissée, mais comme on dit quelquefois, quand on lance un caillou, chacun protège sa tête.
Depuis longtemps, pour la reconstruction de la Route nationale 4 qui va de Ouaga jusqu’à la frontière du Niger, les gens se sont arrêtés à Gounghin, à quelques 43 kilomètres de Fada. Ça fait plus d’un an, que les travaux sont bloqués là-bas. Le problème a été débattu à l’Assemblée nationale, qui a donné son accord depuis 2018, si je ne me trompe pas. Mais jusqu’aujourd’hui, les lignes n’ont pas bougé. De temps en temps, quand un ministre doit faire une visite officielle à Fada, on se dépêche de boucher quelques cratères et au bout d’un mois d’autres cratères apparaissent.
Les voies sont tellement en piteux état que ça crée un détournement de trafic aujourd’hui. Quels sont les véhicules du Niger qui passent encore par Fada ? Quels sont les transporteurs du Bénin qui passent encore par cette voie pour le trafic de marchandises ou le transport de personnes ? Il a fallu la ténacité des compagnies de transport STAF et TSR pour continuer à desservir la région ; sinon les autres sociétés ont déserté purement et simplement la région à cause du mauvais état des routes.
La situation est encore plus catastrophique à partir de Fada jusqu’à la frontière du Niger. Pourtant, avant, il y avait les transporteurs du Mali, du Ghana, du Togo et même de la Côte d’Ivoire qui passaient par cette voie pour rejoindre un pays voisin ou aller au-delà comme le Nigéria.
De ce fait, il y a un détournement de trafic. Et, qui perd sur le plan économique ? C’est la région. Les jeunes, les forces vives de la région fuient pour venir s’installer à Ouagadougou, à Niamey, Cotonou, Lomé et un peu partout. La fuite des forces vives d’une région a comme conséquence, l’appauvrissement continu de cette région.
Et cela est dû à quoi ? A notre mésentente, à notre incapacité à trouver un compromis pour parler d’une même voix. La chefferie d’aujourd’hui, c’est quoi ? Qu’est-ce qu’il y a vraiment dans la royauté en dehors des « honneurs » ? Et surtout que les gens ne sont plus capables de devenir des rois modèles. De plus, un roi pauvre aujourd’hui est obligé de s’inféoder à un parti politique pour sa survie alimentaire pour stabiliser son règne.
Dans ces conditions, comment peut-il être désormais le représentant de son peuple ? On l’a vu au niveau des chefs d’Etat. Chacun lutte pour être président, mais après sur le terrain, vous vous rendez compte qu’ils ne peuvent pas incarner un certain nationalisme pour défendre leur pays. Les promesses distillées à droite et à gauche lors des campagnes électorales sont vite oubliées. Donc, il faut que les gens, en se regardant dans le miroir, se posent la question, est-ce que j’aime mon peuple. ?
Est-ce que je suis un nationaliste ou bien un opportuniste, mû par son intérêt personnel ? Voilà l’appel que moi je lance. La chefferie ne m’a jamais intéressé. Ma lutte aujourd’hui dans ce système, c’est la défense de la démocratie, pour qu’aucune famille ne monopolise cette royauté au détriment de la majorité.
C’est pourquoi moi j’ai pensé que le choix de Mindierba, qui a été posé, a visé à rompre l’usurpation de la chefferie par les deux lignées. Et au regard de la clause de non-contestation des résultats qui avait été signée auparavant entre les princes du royaume, tout démocrate doit savoir raison gardée où se trouve la justice et le droit.
Est-ce que vous avez un appel à lancer dans ce cadre ?
L’appel que je lance, est de cœur : les Thiombiano sont de la même grande famille. La politique passe mais les liens de sang demeurent indélébiles. Nos grands-parents ont fait preuve de sagesse. Ce n’est pas qu’il n’y a jamais eu de discordes. Comme je le disais au début de cette interview, quand Kupiendieli a été désigné au début, il y a eu un certain nombre de familles qui ont refusé de faire allégeance. Mais par la suite, cela est rentré dans l’ordre. Avec la persuasion beaucoup de familles ce sont ralliées et ces familles n’ont jamais pensé à introniser une tierce personne.
Donc si les gens sont des démocrates, ils doivent penser à l’intérêt supérieur du Nungu, sinon du Gulmu, parce que celui de Fada est le chef supérieur, et non à leurs intérêts égoïstes. Tout le monde n’est pas né pour être roi, ministre ou président. Il y a beaucoup de candidats mais très peu sont élus.
Pour moi, ce ne sont pas seulement ceux qui sont à la tête d’un village, d’un royaume, d’une nation qui apporte leur contribution au rayonnement de leur entité, chacun en fonction des tâches qui lui sont dévolues, de ses compétences doit être un artisan de la paix mais aussi de la prospérité et du bonheur de son peuple,
L’appel que je fais, est de deux ordres : que les contestataires sachent que c’est du jamais-vu depuis Diaba Lompo (1204-1248). La voix de recours qui intronise un autre roi n’est pas une meilleure solution. Donc, c’est mieux de se comporter en responsables. A l’heure actuelle, il y a des villages qui sont occupés par les djihadistes à l’Est et les populations crient au secours sans suite depuis des années.
Chaque jour qui passe, il y a en moyenne deux ou trois personnes qui sont tuées par ces fous de Dieu. Il y a des centaines des réfugiés qui n’ont pas à manger. La situation de deux chefs nous détourne totalement des vrais problèmes de la cité. Que les Thiombiano sachent qu’au-delà du pouvoir, c’est la même grande famille. Et l’adage de dire « o buolu y a yé ku yu, buo walo ». Cela veut dire « que quand une lignée se rejette, c’est que c’est une petite lignée ».
De ce point de vue, nous devons rester vigilants face au chant de sirènes que sont ces politiciens. Aujourd’hui, le souhait de la population du Nungu (les Nunba) et du Gulmu, voire de tout le Burkina, c’est la lutte contre les djihadistes et la libération de l’ensemble du territoire burkinabè.
Propos recueillis par Etienne Lankoandé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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