Face à l’accélération de la propagation du coronavirus, les sociétés de courses hippiques ont suspendu les courses en France. Désormais, les Burkinabè parient sur des courses hippiques se déroulant en Afrique du Sud. Une telle situation n’est pas sans conséquences.

Les chevaux vont rester aux écuries jusqu’au 15 avril 2020. Quatre jours après cette décision de la filière hippique française, quelles sont les répercussions sur le terrain, notamment à Ouagadougou ? En vue de trouver la réponse, nous avons sillonné certains espaces de jeu de la capitale burkinabè. A Tanghin, Ousséni Ouédraogo gère un club Pmu’b (Pari mutuel urbain du Burkina).


En cette matinée du vendredi, 20 mars 2020, il note que l’engouement n’est pas au rendez-vous. Friand des jeux de hasard en général et en particulier les courses hippiques, Gaston Sawadogo est fortement touché par cette décision. « Ca nous pénalise. Des fois, si je ne suis pas au boulot, je viens passer le temps ici dans l’espoir de décrocher le jackpot un jour », a-t-il déclaré.

Néanmoins, il a reconnu le bien-fondé de cette décision dont le but ultime est de protéger tous les acteurs de la filière contre la pandémie actuelle, à savoir le coronavirus. Valérie Hugues Badolo, lui parle de sa passion comme d’une dépendance. « On est presque comme des accros du jeu. C’est ce qui fait qu’on tente notre chance tous les jours et ce, malgré la mise en place d’un nouveau mécanisme de jeu dont on ne comprend pas ».


Abordant les avantages, M. Badolo souligne qu’elle (la décision, ndlr) leur permettra d’économiser un peu plus qu’avant. Parce qu’ils ont affaire à de nouvelles courses. « Et comme ce sont des terrains qu’on ne connait pas et des chevaux qu’on ne connait pas, on prend le minimum de paris possible pour ne pas gaspiller trop d’argent », a-t-il laissé entendre.

Madi Yaogo, gérant de parking d’un kiosque PMU’B sis au quartier Tampouy, ne sait plus à quel saint se vouer. Il constate amèrement une baisse vertigineuse de son chiffre d’affaires. « A l’heure-actuelle ou je vous parle, ça ne va pas du tout. Je ne peux même plus avoir 50 motos », explique-t-il agacé.


Face aux difficultés constatées dans le jeu, Seydou Kontigré, pour sa part, plaide pour la disponibilité des programmes et souhaite la reprise des courses en France. Un fait remarquant : Dans tous les espaces de jeu que nous avons visités, les mesures de prévention contre le Covid-19 ; parmi lesquelles le port de masque, peinent à être respectées par les parieurs et ce, malgré l’expansion de la maladie.

Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net