Le Burkina Faso enregistre son premier décès dû à la pandémie du Covid-19. Le pays enregistre désormais 27 porteurs du virus et plus de 100 personnes ayant été en contacts avec les patients sont actuellement suivies. Ces informations ont été données ce 18 mars 2020 à Ouagadougou au cours du point de presse du Gouvernement.
Les choses vont vite depuis l’apparition du Coronavirus au Burkina Faso le 9 mars 2020. De deux cas au départ, le pays enregistre à la date du 18 mars, 27 patients testés positifs au virus. 15 femmes et 12 hommes. Aussi, et pour la première fois, la deuxième ville du pays, Bobo Dioulasso enregistre un cas depuis le 17 de ce mois.
Le pire est intervenu dans la nuit du 17 au 18 mars 2020, a déploré le Pr Martial Ouédraogo, coordonnateur national de la réponse à l’épidémie de Covid-19. Pendant que lui et son équipe s’apprêtaient à annoncer les premières guérisons, à 23h25 minutes, une patiente est décédée. 62 ans sous réanimation, elle était par ailleurs diabétique. « C’est le lieu d’interpeller toute personne porteuse de tares (diabétiques, insuffisants rénaux, insuffisants respiratoires) à nous contacter en cas d’exposition au Covid-19) », a lancé le médecin.
- Même dans ma propre équipe, il ya des gens qui sont touchés Pr Martial Ouedraogo
Le principal animateur de la conférence de presse a par ailleurs prévenu et interpeller sur l’ampleur et la gravité « auxquelles nous sommes tous confrontés ». Il s’agit d’une maladie très contagieuse, potentiellement mortelle et qui n’a pour le moment pour seul traitement que la prévention. Il faut donc scrupuleusement respecter les consignes sanitaires. « Même dans ma propre équipe, il y a des gens qui ont été touchés », a regretté le coordonnateur qui a ajouté que la guérison est fonction des capacités individuelles à se défendre. La maladie est bénigne dans 80 % et symptomatique dans seulement 20% des cas.
Le port tout azimut du masque participe à la psychose
Autre chose. 148 sujets contacts sont actuellement suivis. Selon le Pr Martial Ouédraogo, le sujet contact désigne une personne vivant dans le même ménage qu’un patient Covi-19 dans une période de 14 jours après l’apparition des symptômes.
Ou encore, a poursuivi le coordonnateur les personnes ayant voyagé avec un patient Covi-19 dans tout type de moyen de déplacement. Les personnes travaillant à proximité ou ayant partagé le même environnement qu’un patient Covid-19. Ou encore des personnes ayant dispensé des soins directs aux patients Covid-19, travailler avec les professionnels de santé infectés, visité des patients ou qui sont restées dans le même environnement proche d’un patient Covid-19.
Pour le moment l’équipe commise à la riposte de l’épidémie n’est pas débordée. Mais des mesures anticipatives sont prises. Par exemple, pour le moment, c’est seulement à Bobo Dioulasso qu’il y a un point de diagnostic. Mais d’ici la fin du mois de mars, Ouagadougou aussi sera à mesure de diagnostiquer. Aussi, a expliqué le coordonnateur, les cas simples et sans complication sont traités à domicile.
Cette conférence de presse fut l’occasion pour le coordonnateur national de la réponse à l’épidémie de Covid-19 de se prononcer sur certaines pratiques qui ont cours depuis l’apparition du virus. Le port du masque. « Je suis médecin, infectiologue. On n’a peut-être pas assez communiqué. Ce n’est pas tout le monde qui doit porter le masque. Cela participe à la psychose. Quand on est une personne contacte et qu’on est en isolement. Quand on part visiter quelqu’un, un sujet contact. Quand un médecin va voir son patient », dans ces cas, le port du masque est nécessaire, enseigne-t-il. « Pensez-vous que si c’était nécessaire je me serai présenté devant vous sans masque ? », lance le conférencier.
« Il y a des petites coquille dans la communication »
Qu’attend le Burkina Faso pour fermer ses frontières ? Cette question dont se posent plusieurs citoyens a été posée au ministre de la communication, porte-parole du gouvernement. « Si dans l’évolution de la maladie les techniciens nous disent qu’il est nécessaire d’avoir de la restriction à l’entrée, on va le faire. Il ne faut pas perdre de vue un aspect important. Chaque pays développe une stratégie par rapport à ce qui peut être l’intérêt de son pays », a répondu Rémi Fulgance Dandjinou. Pour le porte parole du Gouvernement, la fermeture des frontières n’est pas une panacée.
- Le porte parole du gouvernement, Rémi Fulgance Dandjinou
Il reconnait toutefois que chacune des mesures prises peut avoir des aspects positifs et des aspects négatifs. « Il faut regarder le juste milieu en mettant en avant, la protection de la santé des populations. Le mimétisme à tout vent n’est pas forcément nécessaire », ajoute-t-il.
Ces derniers jours, une cacophonie a été constatée dans la communication entre le Gouvernement et l’ambassade de Chine. Sans entré dans les détails, Rémi Fulgance Dandjinou concède qu’il y a eu certainement « des petites coquilles dans la communication par ci par là, y compris de notre côté que du côté du partenaire chinois ».
Dans ce contexte de psychose où les vraies informations se fondent dans les mauvaises, le Gouvernement a décidé de la tenue quotidienne des points de presse. Désormais Chaque jour, les dernières nouvelles seront données par les autorités.
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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