Si la commémoration de la journée internationale dédiée à l’autre moitié du ciel ne se limite pas au port du pagne tissé ou imprimé pour la circonstance, nombreuses sont les femmes burkinabè qui y accordent un intérêt. A environ trois semaines de la célébration de cette journée, nous nous sommes intéressée à l’écoulement des pagnes sur le marché.
Le 16 décembre 2019, le département de la femme et de la solidarité nationale portait à la connaissance du public, les pagnes retenus pour la célébration du 8 mars 2020. Et si les pagnes tissés furent disponibles sur le marché dès les premières semaines, il aura fallu attendre environ deux mois pour assister à la production des pagnes imprimés. A la date du 19 février, Awa Ouédraogo que nous avons rencontré à la cité an III confie : « Contrairement aux années précédentes, les pagnes ont enregistré cette année un retard dans la production. Nous n’avons été approvisionnées que le dimanche 16 février ».
En plus de ce retard observé dans l’approvisionnement, dame Ouédraogo déplore également la présence des pagnes imprimés de l’année précédente sur le marché. Vendus au prix de 3000 FCFA les trois pagnes contre 6000 FCFA pour ceux de 2020, les pagnes invendus de 2019 impacteraient négativement selon elle, l’écoulement de ceux de l’année en cours. Conséquence, bon nombre de clients, par méconnaissance ou pour raison du coût, optent pour les anciens pagnes. S’agissant des pagnes tissés poursuit-elle, la vente se réalise généralement au cours de la première semaine du mois de mars. Cette catégorie de pagnes ne nécessitant pas forcément une couture.
Comme elle, Solange Tapsoba soutient que la présence des pagnes invendus de 2019 sur le marché influe sur la vente de ceux de 2020. Pis, relevant que la vente des pagnes de l’année précédente a été moins rentable, elle note que la balle a été achetée au prix de 550 mille francs CFA contre 500 000 francs cette année.
Contrairement à ces dernières, Rakiéta Kanazoé clame que le retard dans la production n’a pas eu de conséquences sur son activité. Mieux, elle affirme que la vente des nouveaux et anciens pagnes va de pair. Chaque client faisant le choix selon sa bourse. Satisfaite par ailleurs de son activité qu’elle effectue depuis plusieurs années, elle souhaite une réduction du coût des pagnes à l’approvisionnement afin d’améliorer sa marge bénéficiaire.
Et quand on évoque la célébration de la journée du 8 mars, la plupart des femmes n’ont pas l’esprit à la fête. « Compte de tenu de la situation sécuritaire du pays, je souhaite que les femmes prient et que les festivités se fassent de manière sobre et dans la paix », suggère Awa Ouédraogo. Un avis partagé par Abdoul Karim Drabo que nous avons rencontré devant l’étal de dame Tapsoba. Si monsieur Drabo n’approuve pas les célébrations en grande pompe, il a tenu à offrir des pagnes 8 mars à sa mère, sa tante et à son épouse, comme il le fait chaque année. « C’est un acte d’amour et de reconnaissance », commente -t-il.
Placée sous le thème : « Crise sécuritaire au Burkina : quelles stratégies pour une meilleure résilience des femmes », la 163ème journée internationale de la femme sera célébrée conjointement au Burkina avec la tenue du forum national des femmes.
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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