A Ouagadougou, pas un mètre carré sans un sachet plastique, malgré l’entrée en vigueur de la loi portant « interdiction de production, importation, commercialisation et distribution des emballages et sachets plastiques non biodégradables » depuis le 1er janvier 2015. A qui la faute ?

Le Burkina Faso à l’instar d’autres pays africains est confronté à des problèmes environnementaux liés aux changements climatiques, à l’utilisation incontrôlée des produits chimiques mais surtout à la prolifération des déchets plastiques dus à l’usage et à l’abandon abusifs des sachets ou emballages plastiques non biodégradable. Chaque année, c’est environ 400 000 tonnes de déchets plastiques qui sont produits.

Pour freiner ce phonème qui avance à grands dans notre pays, l’Assemblée nationale a adopté un projet de loi portant interdiction de production, importation, commercialisation et distribution des emballages et sachets plastiques non biodégradables. La présente loi qui a pour objet la préservation du cadre de vie des populations ainsi que le milieu naturel des sachets et emballages plastiques non biodégradables, est rentrée en vigueur depuis le 1er janvier 2015. Elle est accompagnée de mesures concrètes.

Cinq années après, un constat saute à l’œil. Malgré l’avènement de cette loi et la disponibilité des sachets consommables, la situation ne s’est point améliorée « au pays des hommes intègres ». Pire, le sachet plastique est tellement entré dans les habitudes qu’il parait presqu’inimaginable de s’en passer. Des restaurants aux supermarchés en passant par la vendeuse de beignets au bord de la voie et autres commerces.

Ignorance ou persistance ? « Les sachets biodégradables nous coûtent trop chers. C’est un luxe qu’on ne peut pas se le permettre. On gagne combien comme bénéfice ? », a rétorqué Saoudata Ouédraogo, gérante d’un restaurant, qui vient de tendre un sachet noir au client en guise d’emballage. Pourtant, chez nos voisins, comme le Ghana, les emballages plastiques non biodégradables sont presqu’inexistants.

Au vue de tout cela, la responsabilité des autorités politiques burkinabè est plus qu’engagée, car une chose est de ratifier des lois pour la protection de la « mère nature », l’autre est d’assurer leur application effective. La thérapie face à l’équation des sachets plastiques, c’est de continuer à multiplier les campagnes de sensibilisation des populations sur le danger des sachets en plastique sur leur santé et sur l’environnement et par ricochet amener les commerçants à abandonner progressivement cette activité lucrative.

Pour avoir mis la charrue devant les bœufs, le département en charge de l’environnement doit enfin promouvoir l’utilisation des sacs organiques, surtout réutilisables et des paniers pour au moins restreindre l’usage des sachets plastique dans le commerce. Cela y va de la survie de notre environnement et notre devoir de le préserver pour les générations futures.

Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net