Pour une opération de charme, c’en était une. En une matinée, partenaires de développement et journalistes ont fait une immersion dans plusieurs chantiers qui caractérisent la dynamique d’un partenariat renouvelé entre le France et le Burkina Faso. C’était mardi 28 janvier 2020, au cours d’un événement placé sous les auspices de l’ambassadeur de France, Luc Hallade. Nous vous proposons en substance les actions de ce partenariat dans les domaines de l’énergie, de l’orpaillage, de l’eau et de l’assainissement.
La crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso cristallise les attentions sur les soutiens apportés par les « amis ». Pourtant, à côté de l’appui au plan sécuritaire, il y a celui qui soutient la croissance économique. Pour l’Ambassadeur de France au Burkina Faso, les actions de développement ne sont pas assez connues du grand public. En initiant l’événement « Matinée de partenariat renouvelé entre la France et le Burkina Faso », l’objectif, selon le diplomate Luc Hallade, « n’est pas de faire de la pub mais d’expliquer et présenter ce qui est fait sur le terrain ».
- Luc Hallade, ambassadeur de France au Burkina Faso
Partenaire de la transition énergétique
La table ronde inaugurale de l’événement a porté sur l’énergie. La France, à travers son agence de développement (AFD), se présente comme un partenaire clé du Burkina Faso dans ses projets visant à accroître l’offre d’énergie, pour un plus grand nombre. L’AFD qui accompagne notamment la Société nationale d’électricité du Burkina Faso (SONABEL) depuis 30 ans avec la première interconnexion Ouagadougou – Koudougou, a surtout permis, selon la partie burkinabè, d’étendre le réseau électrique dans les villes de Ouahigouya, Dori, Kaya, Djibo, de diversifier le mix énergétique et de satisfaire les besoins du Burkina à moindre coût. « Si toutes les interconnexions soutenues par l’AFD n’avaient pas existé, le Burkina Faso aurait perdu près de 150 milliards de francs CFA dans la production d’énergie thermique », a déclaré M. Daniel Sermé, secrétaire général de la SONABEL.
La centrale solaire de Zagtouli, considérée comme étant la plus grande d’Afrique de l’ouest, avec une capacité de production maximale de 33 mégawatts, et un coût de 47,5 millions d’euros, a également bénéficié d’un financement de l’Agence française de développement et de l’Union européenne. Cette centrale et bien d’autres projets solaires d’électrification rurale permettront, selon les acteurs, d’augmenter le taux d’électrification national qui est actuellement d’environ 22%.
- Tanguy Denieul, directeur de l’Agence française de développement
Encadrer l’orpaillage
Outre l’énergie, la France s’intéresse à l’encadrement du secteur aurifère artisanal. Si la production d’or est estimée à près de 10 tonnes, il faut noter que le Burkina Faso n’a exporté que 307 kilos d’or, soit près de six millions de francs CFA pour le trésor public. Avant la création de l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEMAAS), l’exportation était soumise au paiement d’une taxe de 3 à 5%. Mais depuis la création de l’agence, cette taxe est de 200 F/g. Ce qui signifierait 2 milliards de francs de recettes. Pour la
France, il est important de promouvoir les bonnes pratiques dans le secteur de l’orpaillage, tout en minimisant ses impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine. « C’est un secteur qui concentre beaucoup de problématiques sur lesquelles on intervient historiquement comme le travail des enfants sur les sites miniers, la protection de l’environnement, l’utilisation des produits chimiques, etc. » Pour la France, le secteur peut être source de levier de croissance économique, à condition d’être structuré et bien encadré. A ce propos, l’Ambassade de France a signé une convention de financement d’un montant de 853 000 euros pour l’encadrement du secteur.
- Salifou Trahoré, Directeur général de l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEMAAS)
Plus de 138 milliards dans le secteur de l’eau-assainissement
Difficile de parler partenariat entre la France et le Burkina Faso sans faire un zoom sur le secteur de l’eau et de l’assainissement. A ce propos, notons que depuis une vingtaine d’années, l’AFD a octroyé plus de 138 milliards de francs CFA de financement au secteur, en accompagnement des initiatives de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) en milieu urbain et en milieu rural.
- Selon Denis Dakouré, l’AFD a octroyé plus de 138 milliards de francs CFA de financement au secteur de l’eau potable et de l’assainissement
Selon Denis Dakouré, chargé de mission eau et assainissement à l’AFD, l’Agence soutient plusieurs programmes sur la gouvernance du secteur, sur les aménagements hydrauliques et sur la gestion intégrée des ressources en eau. Et même si l’assainissement est considéré comme le parent pauvre du secteur, Denis Dakouré fait remarquer que l’AFD est le principal partenaire financier du Burkina Faso dans ce domaine.
La « Matinée de partenariat renouvelé entre la France et le Burkina Faso » a été, de l’avis des organisateurs, une réussite pour une première édition. Elle aura permis en trois heures aux participants d’aiguiser leur curiosité et de lire les pages d’une histoire qui s’écrit au « temps présent ».
HFB
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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